Blog de Planète Découverte
+33 9 86 76 66 15.
Sur la Grande Muraille de Chine.

grande-muraille-3
La Grande Muraille de Chine dans la région de Jinshanling.

Sur la Grande Muraille de Chine.

La Grande Muraille de Chine (长城) Chángchéng en mandarin (littéralement la « longue muraille ») est surnommée par les Chinois « La longue muraille de dix mille li » (le « li » étant une unité de longueur et dix milles symbolisant l’infini en chinois!).

p1050028
Sur la Grande Muraille de Chine

Inscrite depuis 1987 au patrimoine mondial de l’UNESCO comme « valeur universelle exceptionnelle », elle est encore aujourd’hui le plus grand édifice jamais construit par la main de l’Homme. Sa largeur varie entre 5 et 7 mètres en moyenne et sa hauteur entre 5 et 17 mètres, par contre sa longueur est sujette à controverse! Elle varie selon les sources, car elle n’est pas une seule entité linéaire bien définie d’Est en Ouest.

Le China Daily (un quotidien chinois en anglais) a indiqué dernièrement avec une précision extrême qu’elle s’étendait sur 8 851,8 kms, soit sur une longueur de plus 2000 kms que les 6 700 kms jusque-là communément admis (cette dernière étude comptabilise la totalité des murs bâtis). Et, selon l’UNESCO, elle mesurerait dans sa totalité plus de 20.000 kms, cette estimation prend en compte des parties actuellement détruites et les défenses naturelles.

p1050022
La Grande Muraille à Mutianyu.

En effet, la Muraille ne se compose pas seulement de murs bâtis de main d’Homme, mais aussi de barrières naturelles comme des montagnes ou des rivières. Les parties fortifiées sont construites de différents matériaux selon la géographie et les ressources des contrées traversées. Par exemple, dans la province du Gansu on peut observer des tronçons en terre encore aujourd’hui bien conservés, alors que dans les montagnes au Nord Est de Pékin ce sont des tronçons en pierre de taille et en briques maçonnées qui ont rendu son image célèbre dans le monde entier.

 

Pour la construire furent utilisés 180 millions de mètres cubes de terre pour former le cœur de l’ouvrage et surtout plus de 500 000 soldats, 300 000 esclaves et prisonniers politiques. Elle a aussi été faite avec le sang des Hommes, car lorsqu’un esclave mourrait il était enterré à même les fondations du mur, elle serait donc le plus grand cimetière du monde.

route-de-la-soie-678
La Grande Muraille à Jiayuguan.

 

Géographiquement, elle s’étire entre à l’est la ville de Shanhaiguan sur le bord de la mer Jaune (Golfe de Bohai) et à l’ouest Jiayuguan dans la province du Gansu à la porte du désert de Gobi. Elle serpente le long de 17 provinces, régions automnes et municipalités, elle franchit de hautes montagnes et les sables du désert de Gobi dans le Xinjiang.

 

 

Historiquement, c’est vers 220 av. J.-C. que l’Empereur Qin Shin Huang de la dynastie Qin entreprit de réunir des tronçons de fortifications existants pour en faire un système défensif. Sa construction se poursuit sur une période de 2500 ans, sous les dynasties Han, Yuan, Ming et Qing, jusqu’à la fin du XVIIe siècle. La Grande Muraille est une gigantesque construction militaire destinée avant tout à être un poste de surveillance. Elle était ponctuée de tours de guet réparties sur des points élevés tous les 20 ou 30 kilomètres qui permettaient aux guetteurs de donner l’alerte en allumant des brasiers pour ainsi de prévenir la venue d’une troupe ennemie.

route-de-la-soie-689
Fort de Jiayuguan fin occidentale de la Muraille

Mais elle ne fut jamais une ligne de défense impénétrable ni un même un obstacle, au XIIIe siècle elle n’arrêta pas les hordes de cavaliers mongoles, ni quelques siècles plus tard l’armée Manchou et encore moins les « barbares » européens au XIXe siècle! L’Histoire nous a appris que les murs n’ont jamais servi à grand-chose, elles sont des leurres pour faire peur aux soi-disant « barbares », rassurer abusivement les sujets et surtout asseoir les pouvoirs des différents Empereurs ou Rois qui grâce à eux donnaient un signe de puissance! Et comme disait Isaac Newton « Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts ».

À plusieurs reprises, la Grande Muraille a été partiellement détruite puis reconstruite. Mao Zedong encouragea à utiliser ses pierres et briques pour construire des infrastructures modernes (routes, barrages …), car au XIXe siècle elle représentait pour les Chinois une œuvre de tyrans. Elle tomba à l’abandon, des pans entiers s’effondrèrent, mais en 1948 Deng Xiaoping lance le slogan « Aimons notre Chine, relevons notre Grande Muraille », faisant d’elle un symbole d’unité et de modernité.

Aujourd’hui des travaux sont régulièrement menés pour préserver cet édifice étroitement lié à l’Histoire de la Chine dans un but de conservation du patrimoine, et aussi dans un but d’attrait touristique.

muraille_de_chine-76b40
Richard Nixon la gravit en 1972 lors de son séjour en Chine et aurait déclaré: « c’est assurément un grand mur » !

Contrairement à une idée reçue, cette construction n’est pas visible depuis la lune! Cette légende serait partie d’un antiquaire anglais du XVIIIe siècle (!), William Stukeley, qui imagine dans une lettre: « Le mur d’Hadrien n’est dépassé que par la muraille de Chine, qui dessine une formidable figure sur le globe terrestre, et pourrait bien être visible depuis la Lune. » L’idée est reprise dans les siècles suivants par de nombreux auteurs et l’idée devient mythe… Il faut attendre juillet 1969 et Neil Armstrong pour avoir enfin la réponse et affirmer « n’avoir jamais pu identifier la muraille de Chine ».

route-de-la-soie-682
Caravane ou illusion d’optique !!!

Par contre depuis l’espace, le sujet fait polémique ! D’après l’astronaute américain Leroy Chiao, qui a passé 6 mois dans la station spatiale internationale, elle est visible depuis l’espace par beau temps et à l’œil nu. Cette information a fait la une du quotidien « China Daily », contredisant ainsi le taïkonaute (cosmonaute chinois) Yang Liwei qui avait assuré, lors de son séjour spatial en 2003, n’avoir vu aucune trace de la muraille !? Mais parait-il figure également à la liste des grandes réalisations humaines que l’on peut apercevoir depuis l’espace : les digues des Pays-Bas, les pyramides d’Égypte et, de source chinoise, le troisième périphérique de Pékin… !? En fait tout dépend de la distance à laquelle on observe la terre depuis l’espace !

Un proverbe chinois, dit « Celui qui n’a pas gravi la grande muraille n’est pas un brave » ! Nous ne pouvons que vous conseiller vivement de devenir un brave et d’aller voir de visu la Grande Muraille de Chine. C’est un des spectacles les plus fascinants que l’on trouve sur notre Planète, elle offre un exemple parfait d’architecture intégrée au paysage. Et comme aimait à dire la grande voyageuse Ella Maillart : « Après tout, il faut aller voir »

 

 

Sur la Grande Muraille de Chine

 

 

Pierre

Geisha, entre mythe et réalité !

geishas
Geishas ou geikos !

Geisha, entre mythe et réalité !

 

Selon la geisha Mineko Iwasaki (héroïne et co-auteur du livre « Ma vie de geisha »), elles appartiennent au « monde des fleurs et des saules », et  doivent avoir la délicatesse d’une fleur ainsi que la force et la souplesse d’un saule !

 

p1030193
Geiko !

Le nom « geisha » (芸者) signifie « personne de l’art », « gei, 芸 » art et « sha者 » personne. Une geisha est donc littéralement une « personne qui pratique les arts ». Elles doivent être très raffinées, maîtriser de nombreux arts traditionnels japonais (musique, danse, cérémonie du thé, art floral…), posséder une excellente culture générale et prendre part à tous types de conversations pour divertir leurs riches clients tout en les valorisant. Leur rôle est en quelque sorte semblable à celui d’une dame de compagnie de prestige, principalement pour des diners entre riches hommes d’affaires ou d’hommes politiques importants. Une tradition nippone qui perdure jusqu’à aujourd’hui…

 

 

 

Il faut définir le concept de geisha dans la société japonaise dont elles sont un des symboles !

p1040492
Obi !

En Occident, le rôle de geishas est confus, elles véhiculent un certain nombre d’idées reçues et de fantasmes, par exemple elles sont fréquemment comparées à des escort girls voire des prostituées… L’imaginaire occidental a créé cette dérive « exotique » qui peut s’expliquer de plusieurs façons. D’abord par leur tenue, le maquillage blanc sur leur visage et le port du kimono avec le « obi » (la ceinture de soie portée sur le kimono et formant un nœud dans le dos) peuvent être confondus avec la tenue des « Tayû » ou  « Oiran » (des courtisanes de haut rang ou prostituées de luxe) de l‘ère Edo (1600 – 1868). Mais aussi et surtout à cause des romans et des films comme « Mémoires d’une geisha » portés maladroitement à l’écran à la sauce hollywoodienne qui ont propagé des idées fausses ou exagérées. Et, de façon plus anecdotique, l’accessoire sexuel « boules de geisha », n’est connu sous ce nom qu’en Occident, alors que son origine relève du taoïsme et du tantrisme (philosophie chinoise et indienne) !

japon-mars-2009-384
Geishas et pousse-pousse !

Cette confusion s’explique aussi par la relation particulière qu’entretiennent les geishas avec leur mécène appelé « danna ». Il est leur protecteur censé les « parrainer » et leur apporter la stabilité financière. Il doit subvenir à l’ensemble de leurs besoins, leurs faire de somptueux cadeaux (kimonos dont le coût dépasse fréquemment 500.000¥  +/- 4 100 € …), payer leurs loyers … ou leur donner une rente couvrant tous leurs frais. Devenir un danna est un investissement très onéreux, mais qui confère un prestige social très important. La geisha, en échange, accorde à son danna toute son attention ! Il faut dire aussi que le danna achetait (ce n’est plus vraiment le cas maintenant!) la virginité d’une geisha, officiellement pour des questions de réputation et pas forcément pour en « bénéficier » physiquement. De nos jours, elles ont toujours des mécènes, mais le célibat, qui auparavant était une condition obligatoire, semble de moins en moins respecté.

Il faut également signaler que, depuis 1779, un décret du Shogun qui officialise le métier de geisha indique clairement que, selon la loi, seules les prostituées pouvaient avoir des relations sexuelles avec leurs clients, et donc pas les geishas. En même temps, cette interdiction est toujours restée officieuse pour des questions de prestige et d’élégance envers ces garantes de la délicatesse et de la tradition nippone.  De plus, avoir des relations sexuelles avec un client peut avoir des conséquences graves pour la geisha, elle pouvait perdre sa position honorable, être « destituée » et ne plus être considérée que comme une prostituée.

Si vous souhaitez passer une soirée en leur honorable compagnie, il faut être recommandé par une personne de confiance, un habitué en quelque sorte. Elles doivent être en confiance et connaitre les personnes avec qui elles partagent « leur art ». D’ailleurs, si quelqu’un les aborde elles appliquent à la lettre la règle du « ichigensan okotowari » (le refus poli) !  Elles ne parlent jamais d’argent avec les « clients », ils ne paient rien sur place, ils recevront la facture chez eux quelques jours plus tard. Et il leur faudra débourser beaucoup !

dsc_0030_2
Ne pas toucher aux geishas !

Il est vrai que pour devenir « geisha » il faut suivre un enseignement long, rigoureux et très difficile. Aujourd’hui c’est une démarche volontaire de la part des jeunes filles de suivre cet enseignement, même si elles commencent leur formation alors qu’elles sont encore des enfants ! Auparavant, certaines familles modestes vendaient leurs enfants à des maisons de Geisha et ces maisons veillaient alors à leur éducation, à leur gîte et à leur couvert. Une stricte éducation commençait alors sous la direction d’une « matrone » (Okaasan).

 

12400494_1020812101298004_4775664875948678192_n
Geishas d’antan !

 

Historiquement :

On trouve des « traces » des geishas dès le XVe siècle. Étonnamment, les premières geishas étaient des hommes, dont le travail était principalement de divertir, par des chants et de la musique, les clients des maisons de thé (お茶屋, ochaya), ils étaient l’équivalent au Japon des bouffons ou troubadours du Moyen Âge en Europe. Au XVIIIe siècle, apparaissent les premières geishas de sexe féminin appelées « Onna geisha » (女芸者), littéralement : femme geisha. Elles devinrent rapidement plus nombreuses que les hommes et le processus s’inversa. Ce furent alors les hommes qui prirent le nom d’ « otoko geisha » (男芸者), homme geisha, pour se différencier des femmes. Et à partir de 1800, toutes les geishas étaient des femmes.

En 1779, un décret du Shogun officialisa le métier de geisha et les obligea à résider dans des « quartiers réservés ».

Au début du XXe siècle, certaines voulurent faire évoluer le métier en s’occidentalisant,  mais la majorité des geishas s’opposèrent à cette modernisation et se posèrent en gardiennes de la tradition.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elles durent aller travailler en usine pour soutenir l’effort de guerre.

Aujourd’hui, la « culture » geisha est toujours d’actualité. Et même si leur nombre n’a cessé de décroître depuis le début du XXe siècle, on assiste ces dernières années à un très léger regain. Elles seraient entre 600 et 1000 au Pays du Soleil Levant (selon différentes sources). La plupart vivent à Kyoto, où elles sont connues sous le nom de « geiko » (芸妓), alors que leurs apprenties sont appelées des « maiko » (舞妓, enfant qui danse). Elles sont regroupées dans les cinq Hanamachi (花町)  (« villes de fleurs »), Gion, Pontochô, Miyagawachô, Kamishichiken et Shimabara.

p1040505
Geisha et maiko ?!

Pourtant dans le Japon contemporain, on les retrouve partout ( !) sur les affiches publicitaires dès qu’on atterrit au Japon, sur les cartes postales ou les éventails en tissu des boutiques où se pressent les touristes… A Kyoto, elles hantent les rues pavées du quartier de Gion notamment dans la rue Hanam-Koji qui est bordée de restaurants chics et traditionnels où les touristes les attendent fébrilement en espérant croiser une geiko ou une maiko. Soudainement et fugacement on en voit une passer à pas rapide chaussée de sandales de bois (geta), sortant d’une machya (maison traditionnelle en bois) ou d’une maison de thé, inaccessible et superbe comme des mirages tout droit sortis de l’époque Edo.

Chacun a son opinion sur les geishas et leur fonction dans le Japon moderne, mais il est sûr qu’elles sont des témoins et des symboles de la tradition multiséculaire nippone. Il faut définitivement se rendre au Japon et particulièrement à Kyoto pour se faire une opinion de visu et rencontrer ses témoins délicats et élégants d’une époque qui semble appartenir au passé !

 

Geiko !
Geiko !

 

 

 

« Elle peint son visage pour cacher son visage, ses yeux sont une eau profonde, la geisha est l’artiste d’un monde flottant, elle danse, elle chante, elle vous diverti, tout ce que vous voulez, le reste ce sont des ombres, le reste c’est un secret. » Mémoires d’une geisha, de Yuki Inoue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre

 

 

Planète Découverte au Pays du Dragon-Tonnerre : le Bhoutan

 

p1030933
Monastère de Taktsang

Planète Découverte au Pays du Dragon-Tonnerre :

le Bhoutan

 

 

drapeau-bhoutan-15090-cm
Drapeau du Bhoutan.

Le Bhoutan demeure l’un des pays les plus mystérieux de la planète. Il se cache au cœur de l’Himalaya oriental entre le Tibet et l’Inde. Appelé « Druk Yul », le pays du Dragon-Tonnerre, il compterait aujourd’hui 750 000 habitants, pour une superficie semblable à la Suisse. Il subit le régime des moussons et jouit d’une grande diversité de paysages : une jungle inhospitalière au sud, des sommets enneigés au nord (qui culminent à plus de 7 000 mètres), des forêts denses et escarpées où s’épanouissent plantes médicinales et rhododendrons, en plus de quelques vallées où il est possible de pratiquer l’agriculture (riz, blé, orge et sarrasin).

La religion principale, qui est la religion d’État, est le Bouddhisme Vajrayama ou bouddhisme lamaïste tantrique (que l’on retrouve également au Tibet) pratiquée par 75 % de la population, les 25 % restant sont Hindouistes. Ce royaume est peuplé majoritairement par l’ethnie Bhotia (on dénombre 25 ethnies au total) qui, bien que Bouddhiste, pratique encore le chamanisme animiste de l’ancienne religion Bön.

circuit-au-bhoutan-famille-bhoutanaise-c2c33
Habits traditionnels du Bhoutan.

Rares sont les visiteurs ayant eu la chance de parcourir les chemins enchanteurs de ce dernier royaume bouddhiste de l’Himalaya, celui-ci était fermé aux étrangers jusqu’en 1970. Longtemps oublié et inaccessible, le pays sort à peine de son isolement et reste très attaché à ses us & coutumes; la loi bhoutanaise incite ainsi la population à porter les vêtements traditionnels, le gho (pour les hommes), la kira (pour les femmes).

circuit-au-bhoutan
Paysage du Bhoutan.

Le tourisme est volontairement limité pour préserver l’environnement et la culture. Ainsi environ 65 USD des 250 USD du tarif minimum quotidien exigés par touriste sont reversés à un fonds qui finance écoles, hôpitaux et infrastructures.

Une autre des particularités du Bhoutan est sa recherche du Bonheur à travers l’amélioration de son BNB ou Bonheur national brut! Alors que la majorité des gouvernements de la Planète se basent sur la valeur du produit national brut (PNB) pour mesurer le niveau de richesse de leurs citoyens, le Bhoutan lui se préoccupe du BNB qui sert à mesurer le niveau de bonheur de ses habitants. Cet indice fut instauré par le roi Jigme Singye Wangchuck en 1972 et se base sur quatre principes fondamentaux :

bhutan_gross_national_happiness
Sur un mur de Thimphou (la capitale du Bhoutan).

-La croissance et le développement économiques responsables
-La conservation et la promotion de la culture bhoutanaise
-la sauvegarde de l’environnement et la promotion du développement durable.
-la bonne gouvernance responsable.

Le BNB se veut un moyen de parvenir à se développer sans perdre son âme, en préservant la culture du pays, sa religion et un environnement fragile. Une Commission dédiée au BNB a été créée en 2008 et veille à ce que chaque décision ou programme prévu par le Gouvernement soit favorable au BNB.

Un exemple à suivre pour toutes les nations.
Mais en 2013 Tshering Tobgay, le Premier ministre élu, a quelque peu remis en question le discours sur le bonheur national brut. Il a expliqué que le gouvernement précédent a passé beaucoup plus de temps à en parler qu’à agir, et révèle que le pays est confronté à quatre grands défis : l’endettement, la monnaie, le chômage, dont celui des jeunes, et la perception d’une corruption croissante. Mais le premier ministre aurait toutefois affirmé qu’il se situait toujours dans la lignée du Bonheur national brut.

circuit-au-bhoutan-bhoutanais
Bhoutanais.

Espérons que le BNB restera d’actualité au Bhoutan et fera des émules dans d’autres pays !? Bien que très peu pris au sérieux au début, l’ONU a décrété en 2012 la journée du 20 mars comme journée internationale du bonheur !

Le pays du Dragon-Tonnerre compte également devenir le 1er au monde à vivre d’une agriculture 100 % bio d’ici 2020. La constitution bhoutanaise stipule clairement que 60 % du Royaume doivent rester «boisés pour l’éternité ».

Cela est possible grâce à la présence de plusieurs parcs nationaux qui abrite 41 espèces de grands mammifères dont des tigres et des léopards des neiges. Il y a même un parc consacré à la protection du Yéti ! Le « Sakteng Wildlife Sanctuary » est en effet dédié à la protection de l’habitat de « l’abominable homme des neiges », créature à laquelle les Bhoutanais croient fermement.

Panda rouge
Panda rouge

Il faut définitivement aller vérifier par soi-même et découvrir le Bhoutan avec Planète Découverte!

 Le voyage apprend la tolérance ».

 

 

 

 

Pierre

 

 

Planète Découverte au Tibet

Planète Découverte au Tibet.

 

Le Tibet ( བོད་), « le toit du monde », se situe au cœur de l’Himalaya, mais également dans le cœur de beaucoup de personnes, un pays mythique entre tous, mais où commence-t-il, où finit-il, où vivent les Tibétains, combien sont-ils ?

Nul doute que le bouddhisme tibétain et le Dalaï-lama contribuent à la fascination qu’on ressent tous pour cette région longtemps préservée des modernités, qui a su garder (malgré tout) une culture hors du temps!!

« Le sentier est unique pour tous, seuls les moyens d’atteindre le but varient avec le voyageur ». Proverbe tibétain

10379021_746005288775576_3789835327230525623_n
Potala

La religion occupe donc une place extrêmement importante chez les Tibétains. Ils sont majoritairement bouddhistes, ils pratiquent le bouddhisme vajrayâna ou bouddhisme tantrique. Au Tibet, le vajrayâna fut influencé par la religion Shamaniste Bön (la religion locale préexistante). Cette forme de Bouddhisme s’est développée dans cette région à partir du VIIe siècle et se pratique encore aujourd’hui au Tibet, en Mongolie, en Bouriatie (Russie), au Bhoutan, au Mustang, dans le nord du Népal, au Ladakh, au Sikkim et bien sûr à Dharamsala (où est réfugié le gouvernement tibétain en exil). Le bouddhisme tibétain possède une hiérarchie traditionnelle dont les deux Lamas (maîtres spirituels) principaux appartiennent à une lignée de Tulkus, maîtres réincarnés : d’abord, le Dalaï-lama « océan de sagesse », qui est tant le détenteur de l’autorité temporelle que le chef spirituel de l’ensemble des écoles bouddhistes tibétaines, et membre de branche Gelugpa ou bonnets jaunes. Le XIVe Dalaï-lama était le principal dirigeant politique du régime théocratique tibétain jusqu’à l’envahissement du Tibet par la Chine en 1950, la grande répression et son départ pour l’exil en Inde en 1959. Il est considéré comme l’incarnation du Bodhisattva de la compassion (Chenrezig en tibétain ou Avalokisteshvara en sanskrit). Et le Panchen-lama « grand érudit » qui est considéré comme une émanation du Bouddha Amitabha « de lumière infinie », il est le deuxième chef spirituel du bouddhisme tibétain. Le Panchen-lama actuel est sous contrôle des autorités chinoises, son prédécesseur ayant disparu mystérieusement! Selon l’histoire tibétaine, la confirmation du Dalaï-lama ou du Panchen-lama doit être mutuellement reconnue, voilà pourquoi le Dalaï-Lama semble affirmer qu’il sera la dernière des réincarnations !?

1506866_646940982015341_86327734_n
Moines Tibétains de la province du Kham

Le Tibet, géographique, culturel et ethnique, ne se limite pas à la région « sous contrôle » chinois. Géographiquement, il englobe d’une part le Ladakh, le Zanskar, le Spiti et le Lahoul (des régions rattachées à l’Inde) et, d’autre part, les régions du Kham et de l’Amdo qui couvrent un territoire allant de la frontière birmane au désert de Gobi, du fleuve Yangzi (YangTsé-Kiang) à Chengdu (capitale du Sichuan). Sont aussi aujourd’hui « intégrées » les provinces chinoises limitrophes du Qinghai, Yunnan, Sichuan et Gansu. La totalité de ce territoire est de 3 500 000 km² alors que la « Région autonome du Tibet » ne s’étend plus que sur 1 228 000 km².

dsc_1490
Sommet Himalayen et drapeaux de prière

 

dsc_1456
Pèlerins devant le Jokhang à Lhassa

Le « Tibet historique ou Grand Tibet », revendiqué par le gouvernement tibétain en exil, est composé de 3 régions traditionnelles (aujourd’hui sous contrôle chinois): l’Ü-Tsang ou Tibet méridional autour de Lhassa dont la plus grande partie est « inclus » dans la Région autonome du Tibet, l’Amdo au nord ou haut Tibet (morcelée dans les provinces chinoises du Qinghai, Gansu et Sichuan) et le Kham ou Tibet oriental (partagée entre les provinces chinoises du Sichuan et du Yunnan).

Les Tibétains dans l’ensemble de ces régions seraient, selon le bureau des statistiques de la Chine, un peu plus de 6 millions. Dans la seule région autonome du Tibet, ils seraient près de 3 millions. Hors de Chine, on dénombre environ 2 millions de Tibétains ainsi que 200 000 réfugiés vivant actuellement dans les pays limitrophes (Inde, Népal, Bhoutan) ainsi qu’en Europe et en Amérique du Nord.

La langue tibétaine appartient à la famille des langues tibéto-birmanes, elle est encore parlée par 5 à 7 millions de locuteurs, dans le « Grand Tibet » et dans certaines régions de pays environnants de l’Himalaya et d’Asie Centrale, comme au Ladakh et au Sikkim (Inde), au Balistan (Pakistan), au Bhoutan et au Mustang (nord du Népal).

1495445_644185318957574_1629663965_n
Col de Khamba-La (4797 m d’altitude) et le lac Yamdrock

De tout temps, tant par son territoire, sa population et sa religion, le Tibet est une partie du monde grandiose et fascinante qui fait rêver et fantasmer les voyageurs et explorateurs d’Alexandra David-Néel à Tintin (!).

Un voyage incontournable et nécessaire chez un peuple qu’il ne faut pas oublier ! Planète Découverte vous emmène à la rencontre du peuple tibétain. .

Important : « La plupart des Tibétains sont en faveur du tourisme, car il constitue l’un des seuls moyens par lequel le monde extérieur peut prendre connaissance des conditions de vie au Tibet et des aspirations des Tibétains. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de boycott organisé comme cela a été le cas pour l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. L’avis du Dalaï-Lama, consulté à ce propos par différentes personnes, est qu’il faut continuer à aller au Tibet pour témoigner … et ne pas isoler le Tibet du reste du monde. » Source: www.tibet-info.net

Pierre

Avec Planète Découverte au pays des Samouraïs

 

Avec Planète Découverte au pays des Samouraïs

 

spidernounours_samourai2
Samouraïs

Le Japon d’hier et d’aujourd’hui fascine ! Il évoque à lui seul la performance, l’organisation tout autant que la stupeur et le tremblement ! Plusieurs curiosités s’imposent et le Samouraï fait assurément partie de l’image emblématique du Pays du Soleil levant ! Mais qui était-il vraiment ?

telechargement-1
La Pierre et le Sabre.

En Occident, le mot Samouraï est passé dans le langage courant. Il est devenu populaire grâce au cinéma dans des films comme « les 7 Samouraïs »,  « les 47 Rônins », « le dernier Samouraï » (…), mais aussi par des romans comme « La Pierre et le Sabre » de Eiji Yoshikawa,  « Shogun » de James Clavell, « Le Clan des Otori » de Lian Hearn (…) et, bien sûr, par la culture manga…

 

telechargement
Manga de Samouraï!

Étymologiquement, Samouraï (侍) vient du verbe « saburau » qui signifie « servir ». Le Samouraï est un guerrier qui combat pour l’Empereur, pour un Shôgun (chef de guerre qui détenait le pouvoir militaire au nom de l’Empereur) ou pour un Daymio (seigneurs). Il est avant tout au service d’un maître auquel il est uni par un code qui exige une totale loyauté. Depuis son enfance, il est éduqué et formé pour le servir et il doit être prêt à lui donner sa vie. En échange de ses services, le Samouraï recevait des terres ou un salaire fixe en boisseaux de riz, ainsi qu’un rang social et le droit de porter un nom. Lorsque celui-ci perdait son maître, sa vie n’avait plus de sens et il devenait un rônin ce qui signifie « vagabond » ou un ninja, mercenaire qui se vend au plus offrant.

bc8f619988917eb26b381a7801155233
Samouraï devant son Shogun.

Leur vie est régie par le Bushido (« la voie du guerrier »), un code d’honneur comprenant 47 principes moraux influencés par le bouddhisme zen qu’il est tenu d’observer. Ce recueil fut élaboré au fil des siècles, mais réellement codifié qu’au XVIIe siècle par le samouraï Taïra Shigésuké. Leur éthique repose sur des valeurs fortes comme l’endurance, la fidélité sans faille, la sincérité, la maîtrise de soi, l’ascétisme, le détachement et le sacrifice. Son unique finalité demeure la mort, qu’il accepte avec sérénité et qu’il espère avec splendeur.

« Si seulement, nous pouvions tomber comme les fleurs de cerisier au printemps…si pures, si lumineuses ! ».

Ces valeurs extrêmes expliquent que, pour ces hommes, la guerre n’était pas perçue négativement, car elle était avant tout l’expression de l’éternel combat de l’Ordre contre le Chaos.

« …Un Samouraï n’aime ni ne hait aucune créature. Il est sans passion, sans doute, et n’éprouve ni regret dans la défaite ni joie dans la victoire. Il est un Univers de Paix et accompli avec Sérénité, les devoirs de son état… ».

Lorsque ceux-ci étaient déshonorés, ils devaient pratiquer le suicide rituel appelé Seppuku, plus connu en Occident sous le nom d’Hara-kiri, consistant à s’éventrer avec son tanto (un petit poignard), aidé généralement par un ami qui devait lui trancher la tête d’un rapide coup de sabre. Ce rituel devait révéler la pureté de leur âme qui résidait, selon la croyance de l’époque, dans leur ventre.

armes-de-samourai
Armes de Samouraï.

Les Samouraïs appartenaient au plus haut rang de la caste militaire des Bushis (guerriers) qui a dirigé le Japon féodal durant près de 700 ans. Il combattait à cheval revêtu d’un casque (kabuto) qui pouvait être décoré afin d’impressionner l’adversaire avec des représentations des Kamis (divinités) ou le blason du clan et d’une armure souple faite généralement d’étroites bandes d’acier liées entre elles par des cordes ou des pinces. Son arme favorite est l’arc (yumi) et il avait le droit et le privilège de porter les sabres appelés Katana « l’âme du samouraï » et le wakizashi « la lame d’honneur », un petit sabre qu’il obtenait à l’âge de 15 ans lors d’une cérémonie appelée genpuku où il prenait son nom d’adulte et devenait Samouraï. Devenir Samouraï était chose très difficile, et pour la petite histoire, le premier étranger à avoir obtenu ce privilège était un esclave africain du Mozambique.

10885393_485693394940363_1050051410179949120_n_002
Yasuke, premier Samouraï étranger.

En plus d’être des combattants, ils occupent en temps de paix des fonctions administratives, ils sont chargés de faire respecter la loi pour le suzerain. Ce sont aussi des hommes cultivés qui excellent dans les arts comme la calligraphie (Shodo), l’art floral (Ikebana), la cérémonie du thé (chado) ou la poésie.

samurai-shodo-svg

Historiquement les Samouraïs apparaissent dans le Japon du XIIe siècle. Ils sont d’abord une milice créée pour protéger le nord de Honshu, alors menacée par les Aïnous (peuple aborigène de l’île d’Hokkaido). Les Samouraïs ont rapidement, grâce à leur discipline et à leur force de frappe, imposé la loi du sabre partout à travers le pays.

220px-musashi_ts_pic
Samouraï au combat!

Les empereurs ont fait appel à leur science du combat ainsi qu’à l’efficacité de leur entraînement pour défendre leur royaume. Avec l’arrivée de l’ère moderne en 1868 (restauration Meiji), l’empereur et son gouvernement (qui comportait pourtant de nombreux samouraïs) pensent qu’une armée avec des fusils et des canons serait plus adaptée. La caste des Samouraïs devient alors obsolète et le port du sabre sera désormais réservé aux officiers. La propagande nippone pendant la 2de guerre mondiale a par ailleurs ravivé les valeurs associées au Samouraï.

Encore aujourd’hui, à l’image du chevalier médiéval occidental, le Samouraï demeure le modèle l’idéal de la société traditionnelle japonaise et en constitue, de par son éthique, la figure héroïque. Certains considèrent même que ce modèle ainsi que la fidélité et le respect qu’ils ont pour la hiérarchie est à l’origine du dynamisme du Japon durant les deux derniers siècles, et plus particulièrement celui de son économie dans la seconde moitié du XXe siècle.

Le « Traité des Cinq Roues » établi par le plus fameux des Samouraïs Miyamoto Musashi (1584-1645) est encore scrupuleusement appliqué par de nombreux chefs d’entreprise.

Samouraï à cheval.

Dans le monde contemporain de l’économie, les salariés se réfèrent à l’esprit Samouraï de servitude et de fidélité au chef et à leur entreprise. Ainsi 92% des salariés nippons déclarent ne pas prendre toutes leurs vacances et renoncent au moins à la moitié de leurs jours pour en faire « don » à leur société. Le Karoshi (littéralement « la mort de fatigue au travail ») est un véritable fléau au Japon, il est reconnu comme une maladie professionnelle depuis les années 1970. Les salariés se tuent de toute évidence à la tâche et l’esprit d’appartenance à une entreprise est encore très fort.

Le Japon est avant tout un pays fidèle à ses traditions qu’il intègre dans son ultra modernité. C’est ce qui rend le Pays du Soleil Levant fascinant.

 

 

Pierre B.