Blog de Planète Découverte
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Naviguer dans les îles de la Sonde!

 

Il est communément admis chez les voyageurs et les gens curieux de l’ailleurs que l’Indonésie et ses multiples îles possèdent de nombreuses merveilles et d’abondantes curiosités. Parmi elles, au cœur des îles de la Sonde, entre Sumbawa et Florès, existe une expérience fascinante à réaliser : aller à la recherche des effrayants dragons de Komodo !

Pendant longtemps, des pêcheurs et des navigateurs rapportèrent des rumeurs sur l’existence de monstrueuses créatures vivant dans des îles perdues d’Indonésie ! En 1910, une expédition hollandaise tua deux de ses animaux et ramena leur peau à Java. C’est aussi à cette époque que parurent les premières publications sur le « dragon de Komodo ».

Dragon de Komodo !
Dragon de Komodo !

Si vous voulez en connaitre plus sur ces bestiaux effrayants, lisez la suite !

Le dragon ou varan de Komodo (Varanus komodoensis, de la famille des varanidés) est le plus grand lézard du monde, il peut atteindre 3 mètres et peser jusqu’à 160 kg à l’âge adulte. On les retrouve encore sur les îles de Komodo, Rinca, Gili Motang et Dasami (toutes situées en Indonésie). Ils seraient environ 1300 sur Komodo, 1100 sur Rinca et près de 50 reparties sur les autres îles.

Comme on est tenté de l’imaginer, il n’est pas un survivant de l’ère des dinosaures, mais probablement le descendant du mégalania, un varan qui vivait en Australie et qui mesurait jusqu’à 8 mètres de long.

Dragon de Komodo
Dragon de Komodo

 

Localement appelé « Ora », c’est un carnivore et un chasseur redoutable. Il mange des proies vivantes (parfois des charognes) qu’il tue grâce à ses deux mâchoires qui possèdent une soixantaine de dents cannelées qui s’autoremplacent régulièrement et qui sont reliées entre elles par un ligament élastique. Sa mâchoire lui permet d’ouvrir sa gueule de manière très importante, il peut ainsi avaler une chèvre d’un seul trait. Sa queue, qui est aussi longue que le reste de son corps, lui sert à la fois de gouvernail et d’arme, il peut donc s’en servir pour assommer ses victimes.

 

 

Patte de dragon de Komodo
Patte de dragon de Komodo

Ses pattes, pourvues de redoutables griffes acérées, lui donnent la possibilité d’infliger de graves déchirures à ses adversaires. Son odorat très développé, le guide pour repérer ses proies. Sa peau, renforcée par des plaques munies de petit os, forment une espèce de carapace, elle est de couleur vert foncé, gris ou noir le rendant quasi imperceptible dans son environnement, il peut ainsi s’approcher discrètement de ses victimes.

Avec tout cet arsenal, il peut s’attaquer à des oiseaux, à de petits mammifères et même à de grosses proies comme des cerfs, des sangliers et des buffles d’eau.

Monogames, ils s’accouplent entre mai et juin ; en septembre les femelles pondent une vingtaine d’œufs dans les nids des mégapodes*, nids dans lesquelles les femelles varans incubent pendant sept à huit mois. Quand les varans sortent de l’œuf, en avril, ils sont tout de suite autonomes et ils doivent se réfugier dans les arbres à l’abri des mâles varans cannibales. Ils passent ainsi les 4 à 5 premières années de leurs vies cachées dans les arbres (ils peuvent vivre jusqu’à 60 ans).

Entrée du parc national de Komodo
Entrée du parc national de Komodo

Ils sont également parmi les rares vertébrés capables de parthénogenèse (mode de reproduction dans lequel les femelles peuvent pondre des œufs viables en l’absence de mâles).

Pour partir à la rencontre de ces dragons, il est nécessaire d’emprunter un bateau capable d’affronter la mer de Florès pendant 2 jours et 2 nuits. L’idéal est d’embarquer depuis Labuan Bajo, un charmant petit port entouré de collines luxuriantes, situé à l’Ouest de l’île de Florès. Sa baie magnifique se compose de nombreux îlots où des bateaux de toutes tailles attendent les pêcheurs et les amateurs de nature et d’aventure désireux d’aller explorer l’une des régions les plus préservées et fascinantes d’Indonésie.  Pendant cette croisière, en plus de ses animaux sortis tout droit d’un film fantastique, on rencontre plusieurs peuples de pécheurs comme les Makassar et les Bujis tous deux originaires des Célèbes (Sulawesi), mais aussi les Bajau surnommés les nomades de la mer. On fait escale sur des îles superbes parsemées de villages pittoresques, de plages isolées où l’on peut se prélasser, de spots de plongée qui sont célèbres pour leur exceptionnelle biodiversité marine propice au snorkeling.

Alors pour vivre ces rencontres étonnantes et bien d’autres aventures fascinantes en Indonésie, suivez-nous dans ce voyage (nouvel itinéraire) dans les superbes îles de la Sonde, de Java à Bali et de Komodo à Florès. « Elles vous attendent à l’autre bout du monde » !

 

 

Megapode
Megapode

 

 

*Les mégapodes sont des oiseaux terrestres de taille allant de 25 à 70 cm, ils ont la particularité de ne pas couver leurs œufs, ils aménagent juste des creux dans lesquels ils vont pondre, parfois les varans mangent leurs œufs et en plus ils leur volent leur nid !

 

 

Pierre

A la découverte de l’Ouzbékistan et du Kirghizistan !
Samarcande
Samarcande

Découvrez deux des plus beaux pays d’Asie Centrale! Partez à la rencontre de bazars merveilleux, d’antiques citadelles du désert, de mosquées et mausolées aux polychromes éblouissants qui furent traversés par la légendaire Route de la Soie.

L’Ouzbékistan et le Kirghizistan, au cœur de l’Asie Centrale, possèdent des cultures captivantes vieilles de plus de deux millénaires.

Ces pays sont dotés d’un exceptionnel patrimoine artistique, architectural et naturel, avec des villes mythiques aux noms évocateurs comme Samarkand, Boukhara ou Khiva. Ils gardent le souvenir du passage de grands conquérants de l’Asie Centrale : Alexandre le Grand, Gengis Khan, Tamerlan. Ils offrent aussi des paysages grandioses comme le désert Kyzylkoum (« Sables Rouges ») ou la chaîne montagneuse du Tian Chan («les Monts Célestes»)…

Boukhara !
Boukhara !

Certains, comme Genghis Khan au XIIIe siècle, détruisirent tout, d’autres comme Tamerlan (Amir Temur) plus d’un siècle après en firent une Perle de l’Orient. Alexandre le Grand avant eux y apporta la culture grecque (IVe siècle av. J.-C.) alors qu’il menait campagne contre le roi des Perses Darius III.

L’Ouzbékistan et le Kirghizstan actuels se nommèrent Sogdiane, Bactriane, Transoxiane… en fonction des peuples qui les conquirent.

À la fin du XIXe siècle, ces régions furent le théâtre du « Grand Jeu », la rivalité coloniale entre la Russie et le Royaume-Uni. Plus tard, aventuriers, explorateurs, brigands et archéologues se ruèrent en Asie centrale à la recherche de cités légendaires, de trésors fabuleux et de sites oubliés sous les sables des déserts.

Caravane sur la Route de la Soie.
Caravane sur la Route de la Soie.

Marco Polo, le plus célèbre de tous, passa plus au Sud vers l’Afghanistan, mais écrivit tout de même au sujet de Samarkand : «Samarkand est une très noble et grandissime cité, où se trouvent de très beaux jardins et tous les fruits qu’homme puisse souhaiter». Marco Polo (1255- 1324), Le livre des merveilles (Tome I).

 

L’Asie Centrale, berceau de cultures, est avant tout :

-Un carrefour culturel majeur au croisement des grandes voies de communication et de commerce où transitaient richesses, marchandises, hommes et bêtes de somme sur la mythique Route de la Soie de Xi’an (Chine) à Istanbul;

-Un carrefour des modes de vie, entre les tribus nomades et quelques-unes des plus anciennes cités sédentaires du monde;

-Également un carrefour des religions, à la croisée du Bouddhisme, du Christianisme et de l’Islam…

Itchan Kala à Khiva!
Itchan Kala à Khiva!

La richesse de ces pays c’est aussi sa diversité de peuples. En Ouzbékistan et au Kirghizistan en plus des d’Ouzbeks et Kirghizes actuels, cohabitent différentes populations, on rencontre des Russes, des Tadjiks, des Kazakhs, des Tatars…

Jeunes filles Ouzbek
Jeunes filles Ouzbeks

Les Ouzbeks tireraient leur nom d’Özbeg, un Khan mongol de la Horde d’Or qui vivait au XIVe siècle en Perse. Peuples d’Asie centrale, parlant une langue turque, ils vivent majoritairement en Ouzbékistan, mais aussi en Afghanistan, au Kirghizistan, au Tadjikistan, au Turkménistan, au Kazakhstan, en Russie et dans la province chinoise du Xinjiang.

Ce « melting pot » ethnique, qui se retrouve dans tous les pays d’Asie centrale, est le résultat à la fois de l’histoire mouvementée de la région et du tracé frontalier décidé par Staline dans les années 1920 et 1930 qui ne respectaient aucune réalité linguistique ou géographique.

Kirghizes !
Kirghizes !

Le nom kirghize ou kirghiz signifierait soit « hommes de la steppe », soit « ceux qui parcourent la steppe ». Mythologiquement, ils descendraient des « quarante filles » (kirg giz veut dire « quarante ») qui auraient été fécondées par un griffon (créature légendaire, mi-aigle, mi-lion) et qui auraient ensuite engendré les quarante tribus originales (sur le drapeau du Kirghizstan figure un soleil avec quarante rayons en référence à la pièce sommitale de la charpente des yourtes kirghizes).  Ils font également partie des peuples de langue truque (le kirghize). Ils vivent majoritairement au Kirghizistan, mais aussi au Tadjikistan et dans le Xinjiang (ouest de la Chine).

Tündük, pièce sommitale de la charpente de la traditionnelle yourte kirghize
Tündük, pièce sommitale de la charpente d’une yourte kirghize

Cette richesse culturelle s’explique en partie aussi par sa situation géographique. L’Ouzbékistan et le Kirghizistan sont situés entre l’immensité des steppes kazakhes, les déserts du Kyzyl Kum (« sable rouge ») qui couvrent les deux tiers du pays et se prolongent au sud avec le Kara Kum (« sable noir »), les montagnes du Pamir et du Tian Shan (monts Célestes), les fleuves Syr Daria au nord qui coulent depuis la vallée de Ferghana jusqu’à la mer d’Aral et l’Amou Daria au sud.

Déserts du Kyzyl Kum.
Déserts du Kyzyl Kum.

 

 

 

 

Vallée d'Ala-Archa
Vallée d’Ala-Archa

L’Ouzbékistan et le Kirghizstan sont encore de nos jours des endroits fabuleux où il est possible de partir sur les traces des grands voyageurs afin de découvrir ses monuments mythiques recouverts de faïences polychromes et ses paysages grandioses.

Minarets de Samarkand !
Minarets de Samarkand !

Un voyage indispensable conjuguant harmonieusement culture et nature; une expérience inoubliable dans ces deux pays complémentaires et pourtant si différents, conçu pour tous voyageurs en quête d’étonnement!

 

 

 

Oq yo’l (Bon voyage) !

Pierre

Pourquoi aller en Corée du Sud !?

Pourquoi aller en Corée du Sud !?

Pour plein de bonnes raisons (bien sûr), en voici quelques-unes diverses et variées !

 

1er. Pour son Histoire plusieurs fois millénaire! !

Son Histoire lui a légué un patrimoine architectural des plus importants et impressionnant. Voici quelques étapes historiques majeures pour se rendre compte de l’étendue des trésors à admirer dans ce pays trop méconnu: :

Les premières traces d’occupation humaine de la péninsule coréenne remonteraient à une période allant entre 700 000 ans et 400 000 ans. Vinrent ensuite les premiers royaumes coréens, tels que Gojoseon, qui ont émergé au cours des premiers siècles avant notre ère.

Temple de Beomosa

Du Ier siècle av. J.-C. au VIIe siècle apr. J.-C. s’étend une ère appelée la période des « Trois Royaumes ». Elle est caractérisée par la division de la péninsule coréenne en trois royaumes indépendants : Goguryeo (37 av. J.-C. – 668 avr. J.-C.), Baekje av. J.-C. 660 apr. J.-C.) et Silla (57 av. J.-C. – 935 avr. J.-C.). Chacun de ces royaumes a connu des développements politiques, culturels et sociaux distincts. C’est sous le royaume de Silla au VIIe siècle que la péninsule connut sa première unification significative. C’est à cette époque que furent construits des sites majeurs comme le Temple Bulguksa et la Grotte de Seokguram ainsi que le temple bouddhique de Beomeosa (sites que vous pourrez voir pendant nos circuits !).

Temple Gyeongbokgung

 

Vont se succéder le royaume de Goryeo (918-1392) puis celui de la dynastie Joseon (1392-1910). Joseon a été marquée par une longue période de stabilité politique et de développement culturel. La création de l’alphabet coréen, le « hangul », a lieu pendant cette période ainsi que l’édification des « cinq grands palais », dont le Gyeongbokgung (également au programme !).

 

Puis vint la période dite coloniale (1910-1945), celle de l’occupation japonaise. En 1910, la Corée est annexée par le Japon, marquant ainsi le début d’une période difficile de domination impérialiste. Les Coréens sont alors soumis à une oppression culturelle, politique et économique. Ils devront attendre 1945 et la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que leur pays soit libéré du joug nippon (le Japon capitule le 15 aout 1945).

Vue sur la Corée du Nord !

Cependant 5 ans plus tard, la Guerre de Corée (1950-1953) éclate. Les combats se terminent par un armistice en 1953, laissant la péninsule divisée en deux zones le long du 38e parallèle, le nord sous influence russe et chinoise et le sud sous influence étasunienne (Création de la DMZ – Zone démilitarisée – où l’on se rend depuis Séoul).

Grâce à des politiques économiques axées sur l’industrialisation et les exportations, le pays est passé d’une économie agricole à l’une des principales économies mondiales.  La Corée du Sud va ainsi connaître un développement économique spectaculaire dans les années 1960-1980.

Après les manifestations populaires en faveur de la démocratie, la transition démocratique aura lieu dans les années 1980-1990. En 1987, des élections présidentielles vont mettre au pouvoir un régime démocratique.

Depuis les années 1990, la Corée du Sud a continué de progresser économiquement et technologiquement pour devenir un acteur majeur sur la scène mondiale dans des domaines tels que la technologie, l’industrie du divertissement et l’innovation.

Busan by night

Aujourd’hui, la Corée du Sud est une démocratie prospère et joue un rôle important sur la scène internationale, tant sur le plan économique que culturel. La division persistante avec la Corée du Nord reste cependant un défi politique majeur dans la région.

 

Kimchi

2e. Pour sa cuisine originale et succulente !

La cuisine coréenne est réputée pour sa diversité, ses saveurs riches et son utilisation créative d’ingrédients. Dont le fameux Bibimbap (un plat de riz mélangé avec divers légumes sautés, de la viande (généralement du bœuf), du piment gochujang et un œuf cru ou frit sur le dessus) à gouter absolument. Sans oublier l’incontournable Kimchi ! Aucun aliment n’est aussi emblématique d’une culture culinaire que le kimchi, ce chou épicé fermenté que les Coréens mangent matin, midi et soir. Les deux Corées tant du Nord que du Sud sont d’accord sur un point : l’importance du « Kimjang » (la tradition du kimchi).

 

Idols of K-POP
Idols of K-POP

 

3e. Pour sa K-pop qui a conquis le monde musical !

La K-pop, ou pop coréenne est un genre musical populaire qui a émergé en Corée du Sud au début des années 1990. Elle se caractérise par une variété de styles musicaux, des chorégraphies élaborées, des vidéoclips visuellement impressionnants et des groupes « d’idols » (artistes pop), que ce soit des « Boys band » ou des « Girls group ». La K-pop est devenue un phénomène mondial au cours des dernières années, gagnant une immense popularité internationale avec des groupes comme BTS, Blackpink ou EXO…

 

 

4e. Pour sa nature splendide !

La Corée du Sud est dotée d’une diversité de paysages magnifiques, des montagnes aux plages en passant par les îles. Vous pourrez apprécier le superbe Parc national de Seoraksan, célèbre pour ses panoramas impressionnants, ses cascades, ses temples bouddhistes…

Bouddha du Parc national de Seoraksan
Bouddha du Parc national de Seoraksan

 

5e. Pour ses villes fantastiques !

Elles ont réussi à allier ultramodernités et traditions, comme à Séoul ou à Busan… Par vous-même, vous le constaterez en découvrant ces deux mégapoles singulières.

Marché de Namdaemun
Marché de Namdaemun

 

Mais aussi pour ses habitants accueillants et sympathiques avec qui l’on partage leurs moyens de transport confortables, leurs restaurants favoris et leurs marchés traditionnels comme celui de Namdaemun…

 

 

 

 

 

Et finalement, pour bien d’autres nombreuses (excellentes) raisons…

Alors, suivez-nous au Pays du Matin Calme pour vous laisser surprendre par ce pays singulier, pour découvrir tout cela et beaucoup d’autres choses encore !

Temple de Seokguram avec vue sur la campagne.
Temple de Seokguram avec vue sur la campagne.

 

Pierre !

Que lire, avant, pendant et après un voyage au Japon ?

 

Pavillon d’Or, Kyoto

Il y a bien sûr les guides touristiques comme « Lonely Planet », « le Guide du routard » ou « le Guide bleu » pour ne citer que ces trois-là, mais, bien que pratique, ils ont leurs limites ! La littérature nippone ou les récits des voyageurs nous en apprennent souvent beaucoup plus sur le pays du soleil levant (et cela vaut d’ailleurs pour n’importe lequel voyage en terre inconnue) !

Alors, partons en voyage en lisant, en ayant lu des livres et rentrons en poursuivant la lecture afin de mieux comprendre ce que l’on a vu !

Dressons ici un petit inventaire non exhaustif et quelque peu arbitraire de la littérature nippone.

Ecrivaines nippones !
Ecrivaines nippones !

Petit historique de la littérature japonaise : Elle naquit aux alentours du VIIe siècle. Elle fut d’abord fortement influencée par la littérature chinoise (comme ce fut le cas pour la plupart des arts et technologies sino-japonaises de cette époque). Puis pendant la période Edo (1603 – 1868) où les shoguns du clan Togukawa prônèrent une politique d’isolement stricte (dite du Sakoku), le Japon développa et acquit une culture et une littérature propre. En 1868 advient l’ouverture commerciale forcée du Japon au reste du monde (ère Meiji 1868 – 1912), la littérature subit alors une influence de l’Occident et su s’adapter -comme toujours-. Apparut ainsi la littérature nippone moderne qui donna et donne toujours des écrivains parmi les plus grands du XXe et du XXIe siècle.

Il existe de nombreuses « bibliothèques idéales » de la littérature japonaise, en voici une chronologique, car il faut bien débuter quelque part.

Commençons par l’incontournable chef-d’œuvre considéré comme un des livres fondateurs de la littérature japonaise et un trésor de la littérature universelle : “ Le Dit du Genji“. Roman d’une grande finesse poétique écrit entre 1005 et 1014 par une femme : Muraski Shikibu. Elle y narre les intrigues politico-amoureuses de la cour de Heian (Kyoto) et fait un récit satirico-merveilleux qui tourne autour de Genji (un prince « charmant »). Ce sont ici les femmes, et non le prince, qui orchestrent cette fresque raffinée des mœurs de la cour, une histoire subtilement sensuelle.

Un autre livre essentiel écrit également par une femme Sei Shônagon : “Notes de chevet“. Elle rédigea ce livre d’une grande beauté dans les premières années du XIe siècle, à l’apogée de la civilisation de Heian. Kyôto s’appelait alors Heiankyô, c’est-à-dire « Capitale de la Paix » ! Composé « d’écrits intimes » (sôshi) aux titres poétiques : « choses belles à voir le soir», « choses qui font battre le cœur », « choses qui ne font que passer », etc.

Avec “Les heures oisives“ de Urabe Kenkô et les “Notes de ma cabane de moine“ de Kamo no Chômei (autres récits capitaux de cette époque), “les Notes de chevet“ de Sei Shônagon proposent des tableaux, des portraits, de courtes histoires qui démontrent un art de vivre.

Si Muraski Shikibu (“Dit du Genji“) est associée à la blanche fleur du prunier (un peu froide !), Sei Shônagon est comparée à la fleur rose du cerisier (plus touchante !).

Faisons un saut dans le temps avec Natsume Sôseki (1867-1916) qui écrivit notamment “Je suis un chat“ en 1905. Une satire pleine d’humour sur la société japonaise de l’ère Meiji (1868 – 1912) en pleine révolution industrielle, politique et culturelle, à travers la vision d’un chat. Le traducteur conclut sa préface en affirmant que « Je suis un chat » «suffit amplement à démentir l’opinion si répandue selon laquelle les Japonais manquent d’humour». Sôseki écrivit également “Botchan“ (1906) un des romans les plus populaires au Japon que tous les écoliers lisent pendant leurs études.

Passons maintenant à un écrivain majeur et prix Nobel en de littérature (1968) : Yasunari Kawabata (1899-1972). Il est l’auteur de nombreux chefs-d’œuvre comme “Pays de neige“ (1935), “La danseuse d’Izu“ (1926), “Le lac“ (1935), “Les belles endormies“ (1960) …  Peut-être peut-on emporter en voyage “Kyoto“ écrit en1962 !? On y découvre le Kyoto des années 60 à travers deux jumelles orphelines. Kawabata y évoque la décadence sociale et morale du pays, tout en espérant que la capitale impériale pourra garder sa beauté, son atmosphère sacrée et éternelle…

Autre écrivain majeur – avec qui Kawabata a entretenu une correspondance sur plus de vingt-cinq ans -, Yukio Mishima (1925-1970). Sa vie est un roman au dénouement tragique, puisqu’en 1970 alors qu’il est au sommet de sa gloire et, après un discours glorifiant le Japon impérial, il se fit seppuku (hara-kiri) selon le rituel des samouraïs. Il écrivit des chefs-d’œuvre comme “Confession d’un masque“ (1949) une autobiographie, “Les amours interdites“ (1951) où il évoque l’homosexualité prohibée dans le Japon d’après-guerre, “Neiges de printemps“ (publié entre 1965 et 1967) où deux amants essayent de vivre leurs amours, nostalgiques d’une époque révolue et surannée. Mais en vue d’une visite à Kyoto et avant de visiter le pavillon d’Or de l’ancienne capitale impériale, il est vivement conseillé de lire ce grand roman qu’est “ le Pavillon d’Or“ (1950). L’auteur s’inspire d’un fait réel, l’incendie criminel du Kinkaku-ji (le Pavillon d’Or) par un moine frustré et jaloux de sa sublime beauté.

Le deuxième prix Nobel japonais, c’est Kenzaburō Ōé (1935 – 2023). Il reçut cette distinction prestigieuse pour l’ensemble de son œuvre «qui, avec une grande force poétique, crée un monde imaginaire où la vie et le mythe se condensent pour former un tableau déroutant de la fragile situation humaine actuelle». Il fut un citoyen engagé, un écrivain humaniste qui prôna le pacifisme et la démocratie, militant contre l’énergie nucléaire. Il est l’auteur de romans, d’essais et de nouvelles qui dépeignent le sombre Japon d’après-guerre dont “ Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants“ (1958) relatant les exploits de 15 adolescents d’une maison de correction, évacués en temps de guerre vers une ville de montagne reculée ; “Dites-nous comment survivre à notre folie“ (quatre nouvelles écrites en 1969) ; “Une question personnelle“ (1964) narrant la terrible odyssée de Bird, un jeune professeur d’anglais débordé par son quotidien dans le Japon contemporain.

Plus chevaleresque et picaresque, les livres d’Eiji Yoshikawa (1892 – 1962) comme “La Pierre et le Sabre“ et “La parfaite Lumière“ qui parurent initialement sous la forme de feuilleton de 1935 à 1939. Ils relatent la vie et le parcours initiatique de Miyamoto Musashi (1584 – 1645), un célèbre samouraï du XVIIe siècle, qui veut comprendre le sens de la vie en perfectionnant son art.

Autre écrivain majeur, Yasushi Inoué (1907 – 1991). Il écrivit de fabuleuses biographies romancées sur Gengis Khan (“Le Loup Bleu“ paru en 1959) et sur Kubilaï Khan (“Vents et vagues“ paru en 1963), mais s’intéressa aussi à son pays natal : “Le Fusil de chasse“ (1962) un recueil de nouvelles, “La maison de thé“ (1981) qui narre la mort par seppuku d’un grand maitre de la cérémonie du thé en pleine guerre féodale (XVIe siècle) et le questionnement de son disciple le moine Honkakubō par-delà la mort. Ou “Le sabre des Takeda“ (2008) qui décrit les batailles du XVIe siècle à travers Y. Kansuke « un nain, borgne, boiteux, de teint noir et marqué de petite vérole, devenu un chef mémorable, le stratège génial et secret du seigneur du clan des Takeda ».

Comme auteur contemporain, on se doit de citer l’écrivain japonais le plus lu dans le monde, véritable star au Japon, pressenti depuis des années pour le Nobel : Haruki Murakami (né en 1949). Quoi de mieux que de lire un livre de Murakami pour se plonger dans le Japon actuel !? Passionné de course à pied (“Autoportrait de l’auteur en coureur de fond“ paru en 2009) et de Jazz, il a écrit de nombreux romans, essaies, nouvelles… dont “Kafka sur le rivage“ (2002) son grand roman, “La ballade de l’impossible“ (1987) le livre qui l’a révélé, “Chronique de l’oiseau à ressort“ (1995), “L’incolore Tsukuru Tazaki et les années de pèlerinage“ (2013), “1Q84“ (3tomes de 2009 à 2010), “Les amants du Spounik“ (1999),“La course du mouton sauvage“ (1982)… Son dernier livre vient de sortir au Japon « La ville et ses murs incertains » 

Quel livre de Murakami peut-on conseiller de lire en voyage ? Peut-être “Kafka sur le rivage“ ? Que lire en premier ? Peut-être “ L’incolore Tsukuru Tazaki et les années de pèlerinage“.

Voilà quelques suggestions de lecture, mais il faudrait bien sûr en citer tant d’autres, comme Ito Ogawa (née en 1973) et son “restaurant de l’amour retrouvé“ un chef-d’œuvre gastronomique et littéraire paru en 2015 ; Yōko Ogawa (née en 1962) auteure de « La formule préférée du professeur“ un roman subtil sur la mémoire égarée, la filiation à travers 3 générations paru en 2008 ; Durian Sugekawa (né en 1962) auteur de “Les délices de Tokyo“ une ode à la cuisine et à la vie paru en 2017; Ryû Murakami (né en 1952) auteur de “Bleu presque transparent“ un roman trash paru en 1976, etc.

Rajoutons quand même à notre liste quelques polars à emporter en voyage : “Le Village aux Huit tombes“ de Yatsu haka-mura (1950) un polar au temps des Samouraïs, “Ikebukuro West Gate Park II“ de Ira Ishida (2011) grand succès au Japon il inspira un célèbre manga, “Tokyo express“ de Seicho Matsumoto (1989) un polar ferroviaire, “Fantômes et Samouraïs“ de Kidô Okamoto (2007) le détective Hanshichi mène l’enquête à Edo, “Irezumi“ de Akimitsu Takagi (2018) un excellent polar dans le Tokyo de 1947 …

Et, pour conclure, ne pas oublier un recueil d’Haïku (courts poèmes japonais) à emporter partout avec soi ! “Haïku : Anthologie du poème court“ !                                                              

«Chaque jour en voyage, il fait du voyage sa demeure» Matsuo Bashô (1644 – 1694).                                                                                                                         

 

Grâce à ses livres, on peut mieux comprendre la culture de ce pays fascinant et complexe avant, pendant ou après un voyage au Pays du Soleil Levant avec Planète Découverte bien sûr !

 

Bonne lecture et bon voyage en bonne compagnie !

 

 

Pierre

 

 

Planète Découverte vous emmène au Japon, le pays du Shintoïsme.

Torii sur l'île de Miyajima (porte Shintoïste du Japon!)
Torii sur l’île de Miyajima (porte Shintoïste du Japon)

Planète Découverte vous emmène au Japon,

le pays du Shintoïsme.

 

Avant de boucler nos valises pour l’archipel nippon, nous vous proposons – afin de préparer ce voyage adéquatement – de revenir à l’essence même du Japon : le Shintoïsme !

Toujours pratiqué par plus de 70% de la population, il fait partie du quotidien des Japonais depuis des temps immémoriaux. Le Shintoïsme et ses Kamis (divinités ou esprits) rythment leur vie de la naissance à la mort, ils sont présents dans tous les moments de leurs existences qu’ils soient futiles ou capitaux, ils sont invoqués tant pour trouver l’amour que pour réussir des études ou pour faire prospérer des entreprises. Ils réconfortent face aux puissances effrayantes et destructrices de la nature (typhons, tremblements de terre…), ils sont partout dans l’Univers, dans les temples, les maisons, les industries, dans l’esprit des morts et l’Empereur lui-même en est l’incarnation…

 

Déesse Amaterasu, lumière céleste
Déesse Amaterasu, lumière céleste

Le Shintoïsme ou shinto (神道, shintō, littéralement « la voie des dieux » ou « la voie du divin ») est à la fois une religion et une philosophie de vie qui mélange des éléments polythéistes, chamaniques et animistes.

Il compterait actuellement plus de 100 millions de fidèles repartis presque exclusivement dans l’archipel nippon. Il a su s’adapter, cohabiter et coexister face aux autres courants religieux venus d’ailleurs, comme le confucianisme, le bouddhisme ou encore le taoïsme. À la différence de ceux-ci, le Shintoïsme est une religion autochtone, sa naissance remonte aux origines du peuplement des îles japonaises.

 

Moines et nonnes Shintoïstes
Moines et nonnes Shintoïstes

Le Shintoïsme est une religion sans fondateur, ni dogme, ni code moral, ni commandements, ni doctrine. Il est basé sur le respect des Kamis (des esprits) qui sont honorés, beaucoup plus qu’adorés. À proprement parler, ils ne sont pas vénérés, mais il faut s’assurer de leur protection et de leur bienveillance. Il faut en prendre soin et surtout ne pas les froisser, car ils peuvent être à la fois bons et mauvais. Attention, si vous vexez un Kami, il faut alors procéder à des rites de purification pour que l’ordre des choses soit rétabli.

 

Tengu, Kami des montagnes et des forêts
Tengu, Kami des montagnes et des forêts

Les Kamis (il en existerait autour de 8 millions) sont des esprits présents dans toutes choses : dans les forces terrestres comme dans les puissances célestes, dans les végétaux comme dans les minéraux. Certains lieux sont ainsi sacrés et considérés comme des Kamis, par exemple certaines cascades ou certains rochers. Le mont Fuji, en plus d’être le symbole de la nation japonaise, est considéré comme un Kami…               À travers eux, c’est la puissance et les caprices de la nature que les croyants tentent d’apprivoiser.

Fuji San ou Mont Fuji
Fuji San ou Mont Fuji

Un Kami qui a connu une renommée tristement célèbre est le « Kamikaze » ! Son origine remonte au XIIIe siècle, époque où des hordes de Mongols balayèrent l’Asie et fondèrent un empire qui s’étendait de l’Europe orientale jusqu’en Corée. Après la chute de la Chine impériale, les Mongols commencèrent à regarder plus loin vers l’est, vers le Japon. Les Mongols tentèrent à deux reprises d’envahir l’archipel Nippon, mais à chaque fois un typhon détruisit une grande partie de leur flotte et les envahisseurs en déroute durent regagner le continent. Ils n’attaquèrent jamais plus le Japon. Ce typhon fut appelé kamikaze « le vent divin ou l’esprit du vent » – et devint le symbole de la victoire dans l’esprit des Japonais. Le mot fut repris vers la fin de la Seconde Guerre mondiale par les pilotes japonais qui dirigeaient délibérément leurs avions sur les bateaux ennemis qu’ils frappaient de plein fouet…

 

Entrée d'un sanctuaire Shintoïste à Nikko
Entrée d’un sanctuaire Shintoïste à Nikko

Le Shintoïsme, à travers ses traditions, ses coutumes et ses légendes, établit une mythologie qui légitime le pouvoir des empereur japonais.
Selon la légende : Deux divinités, Izanagi et Izanami (qui étaient frère et sœur), créèrent un monde constitué de toutes les divinités de la nature, notamment Amaterasu (déesse du Soleil), Tsukiyoni (dieu de la lune) et Susanoo (dieu de la tempête) … Plus tard, Ninigi, le petit fils d’Amaterasu, sera à l’origine de la lignée des empereurs qui incarneront les seuls Kamis humains.

À la demande de l’empereur, cette mythologie a été rédigé au VIIIe siècle dans deux ouvrages appelés le Kojiki et le Nihon-shoki qui forment les Chroniques japonaises. Ces « chroniques » insistent sur l’origine divine des empereurs et justifient ainsi son pouvoir !

En 1868, le pouvoir impérial s’imposera aux Shoguns (seigneurs de guerre) et en 1871, le Shintoïsme devient alors la religion officielle de l’état japonais. En 1945, après la Seconde Guerre mondiale et la capitulation du Japon, l’empereur Hirohito dû renoncer à se prétendre d’origine divine ainsi qu’à la plupart de ses pouvoirs politiques et le Shintoïsme perdit ainsi son statut de religion d’état.

Baril de saké, nectar des dieux
Baril de saké, nectar des dieux
Prêtre Shintoïste
Prêtre Shintoïste

 

Au Japon, Shintoïsme et Bouddhisme exercent encore aujourd’hui une influence d’égale importance, d’autant qu’ils ne s’excluent pas l’un l’autre et cohabitent souvent dans les mêmes temples. La plupart des Japonais sont à la fois shintoïstes (pour les grands événements de la vie comme la naissance, le mariage…) et bouddhistes (pour la mort et les cérémonies funéraires).

 

Rites Shinto essentiels comme la visite d’un sanctuaire, que nous ferons au cour des circuits, doit suivre trois étapes successives :
– la purification dans la fontaine placée devant le temple où les fidèles se lavent les mains et se rincent la bouche, purifiant ainsi leur corps à l’intérieur et à l’extérieur.
– le don d’offrandes (quelques Yens, des fruits, du Saké…)
– et la récitation de prières et/ou la sollicitation du vœu.

Jeune fille en kimono devant un petit autel shintoïste
Jeune fille en kimono devant un petit autel shintoïste

Les sanctuaires ne sont pas que des lieux de prières, ce sont aussi des lieux de fête shinto – appelées Matsuri 祭り- et de divertissements destinés à réjouir les Kamis.

Encore aujourd’hui le Shintoïsme est omniprésent dans la société japonaise : dans les représentations et les spectacles comme le théâtre Nô ou le Kabuki, dans les danses Nihon Buyo ou dans le Buto, dans les sports comme le Sumo ou le tir à l’arc (kyūdō). Dans les grandes entreprises, même les plus modernes où la coutume veut qu’elles offrent des Torii (portique ornemental de couleur rouge) aux sanctuaires pour que leurs affaires soient fructueuses. Dans les alcools, comme le saké qui est le « nectar des dieux shinto » consommé en plus ou moins grande quantité pendant les Matsuris. Dans tous les foyers comme dans tous les quartiers, on trouve des autels dédiés à un ou plusieurs Kamis !

 

 

Torii du sanctuaire de Fushimi Inari près de Kyoto
Torii du sanctuaire de Fushimi Inari près de Kyoto

 

Pendant votre voyage au Japon, vous les rencontrerez à maintes reprises, car ils sont incontournables !

 

 

 

 

 

Pierre B