Blog de Planète Découverte
+33 9 86 76 66 15.
Sur les traces d’Alexandra David-Néel 
Moines lamaïstes au Tibet

Sur les traces d’Alexandra David-Néel 

Alexandra David-Néel de retour de Lhassa !
Alexandra David-Néel de retour de Lhassa !

Le plus grand explorateur du XXème siècle est une femme !

Véritable figure emblématique du voyage au début du XXème siècle, Alexandra David-Néel est avant tout une femme libre qui fût à la fois journaliste, actrice, cantatrice, écrivaine, féministe, photographe, anarchiste, exploratrice, orientaliste, tibétologue, franc-maçonne et bouddhiste convaincue…
50 ans après sa mort en 1969 à l’âge de 101 ans, elle continue de fasciner les êtres épris de voyages, d’aventures et de liberté par son esprit anticonformiste, par sa farouche indépendance et sa modernité. Elle va marquer son époque où très peu de femmes pouvaient s’échapper seules pour l’Orient et, pour toutes les générations suivantes, elle reste un modèle.

Alexandra David-Néel sur la route du Tibet interdit !
Alexandra David-Néel sur la route du Tibet interdit !

Ses nombreux voyages vont la mener de Ceylan (actuel Sri Lanka) au Sikkim, en passant par le Japon, l’Inde, la Chine, la Corée, la Mongolie et le Tibet… Grâce à ses nombreux ouvrages (récits de voyage, ouvrages érudits sur le bouddhisme et même un roman policier !) elle va influencer et faire rêver plusieurs générations de femmes et d’hommes. Elle va également participer à faire connaître le Tibet et le bouddhisme lamaïste tibétain en Occident. Mais elle est principalement reconnue pour être la première femme occidentale à entrer à Lhassa en 1924, la mystérieuse cité interdite du Tibet !

Louise Eugénie Alexandrine Marie David surnommée Nini, plus connue sous le nom d’Alexandra David-Néel est née à Saint-Mandé près de Paris en 1868 d’un père français ex-instituteur protestant devenu journaliste républicain et d’une mère belge catholique très pieuse. Très tôt sa soif de vagabondage se manifeste, elle fait sa première fugue à 15 ans pour s’enfuir en Hollande et tente de se rendre en Angleterre. Deux ans plus tard, elle récidive cette fois en direction de la Suisse et de l’Italie, en franchissant à pied le col du Saint-Gothard (marche qui préfigure les longs périples à venir ).

À partir de 1868, elle lutte pour la libération des femmes en collaborant au journal féministe autogéré « La Fronde ». Proche du géographe libertaire Elisée Reclus, elle développe progressivement des convictions anarchistes et rédige un essai intitulé « Pour la vie » si contestataire que personne ne veut le publier.
Elle fait une partie de ses études à Londres où, en quête de vérité, elle commence à s’intéresser aux philosophies orientales, elle y apprend le sanscrit et le tibétain. Lors d’un séjour à Paris, ce serait en visitant le musée Guimet que serait née sa vocation d’orientaliste ! A la société de théosophie de Paris, elle étudie l’Hindouisme, les Veda, le Bhagavad-Gitta (écrits fondamentaux de l’Hindouisme)…

Alexandra David-Néel à Tunis en cantatrice!
Alexandra David-Néel à Tunis en cantatrice

En 1891 l’appel de l’Orient l’emporte, elle va entreprendre son premier grand voyage vers l’Asie, d’abord l’île de Ceylan, puis elle gagne les Indes, Maduraï,  Bénarès… avant de rentrer sans un sou en France.

De retour, elle s’adonne de nouveau à son autre passion qui est l’art lyrique ! Elle obtient un prix de chant et elle débute alors une carrière de cantatrice. Pendant plusieurs années, elle va grâce à ce talent acquérir une indépendance financière. Elle va triompher en chantant à l’opéra d’Hanoï, de Paris, d’Athènes…  Son parcours hors du commun la mène à l’opéra de Tunis où elle rencontre son futur époux, Philippe Néel, un dandy fortuné. Ils se marient en 1904, avec l’approbation du père d’Alexandra selon les règles de l’époque.

En 1911 (elle a 43 ans), elle ne peut se résigner à sa vie de femme mariée et annonce à son mari son départ en Inde pour 18 mois afin de poursuivre ses recherches sur le Bouddhisme. Elle ne reviendra que 14 ans plus tard ! Plutôt que de divorcer, il l’incite à ce qu’elle reprenne ses voyages et ne cessera de la soutenir financièrement. Tous deux entretiendront une correspondance jusqu’à la mort de son mari en 1941, avec plus de 3000 lettres échangées.

« Je suis une sauvage mon bien cher, mets-toi cela en tête. Toute la civilisation occidentale me dégoûte. Je n’aime que ma tente, mes chevaux et le désert ». Journal de voyage (t. 1) : Lettres à son mari.

Pendant ses années de recherche et de méditation au Sikkim dans l’Himalaya Indien à plus de 4000 mètres d’altitude, elle va suivre les enseignements au monastère de Lachen de son maitre Bouddhiste, le Gomchen. Elle y obtient le titre de « lampe de sagesse ».

En 1912, elle part faire un pèlerinage à Calcutta avec dans ses bagages de nombreuses photos et plusieurs carnets de notes qui lui serviront plus tard à écrire son œuvre, de là elle continue vers Bénarès et le Népal.

Alexandra David-Néel accompagnée d’Aphur Yongden !
Alexandra David-Néel accompagnée d’Aphur Yongden !

En 1914, de retour au Sikkim dans « la demeure de la grande paix », elle engage un boy âgé de 14 ans nommé Aphur Yongden. Ce jeune serviteur tibétain, qu’elle va rapidement considérer comme son fils (qu’elle finira d’ailleurs par adopter), ne la quittera plus jamais !

Pendant ce séjour dans l’Himalaya Indien, elle réussira même à obtenir une audience avec le 13ème Dalaï-Lama (le prédécesseur de l’actuel Dalaï-Lama) à Kalimpong (Inde), fait exceptionnel pour une Occidentale à cette époque.

Cérémonie au monastère de Ganden au Tibet!
Cérémonie au monastère de Ganden au Tibet!

Sa détermination d’aller vers le « Tibet interdit » et sa mythique capitale Lhassa s’intensifie. C’est depuis longtemps son rêve le plus cher ! Et en 1923 (âgée de 56 ans) bravant l’interdit, elle part à pied vers le toit du monde avec Yongden. Ne pouvant pas atteindre le Tibet directement par l’Inde, car l’administration britannique lui interdit, elle prend des chemins détournés. Elle passe par la Corée, la Mongolie puis la Chine. Elle débute son périple himalayen depuis la région du Yunnan (une province chinoise) jusqu’à Lhassa (qui n’est pas encore une province chinoise !?). Une marche épique, éprouvante et terriblement dangereuse où elle risque à chaque instant au mieux l’expulsion au pire leurs vies !? Son stratagème se fondre dans un groupe de pèlerins bouddhistes en se faisant passer pour une mendiante. Elle vécut ainsi cette rude expérience en évitant les villages, en couchant à la belle étoile et en mendiant sa nourriture comme les pèlerins les plus pauvres du pays.

Potala, palais d'hiver du Dalaï-Lama à Lhassa!
Potala, palais d’hiver du Dalaï-Lama à Lhassa!

« Pendant des jours, nous marchions dans la demi-obscurité d’épaisses forêts vierges, puis, soudain, une éclaircie nous dévoilait des paysages tels qu’on n’en voit qu’en rêve. Pics aigus pointant haut dans le ciel, torrents glacés, cascades géantes dont les eaux congelées accrochaient des draperies scintillantes aux arêtes des rochers, tout un monde fantastique, d’une blancheur aveuglante, surgissait au-dessus de la ligne sombre tracée par les sapins géants. Nous regardions cet extraordinaire spectacle, muets, extasiés, prêts à croire que nous avions atteint les limites du monde des humains et nous trouvions au seuil de celui des génies. »

Enfin en février 1924, Alexandra David-Néel accompagnée d’Aphur Yongden pénètrent à Lhassa en proclamant la phrase rituelle  («  Lha gyalo, Dé Tamtché pham !… Les dieux triomphent, les démons sont vaincus ! « )! Aujourd’hui encore les pèlerins chantent ces mots lorsqu’ils franchissent un col dans les montagnes himalayennes.

Alexandra David-Néel & Aphur Yongden devant le Potala !
Alexandra David-Néel & Aphur Yongden devant le Potala !

Une marche de quatre mois à travers de hautes montagnes himalayennes, un périple clandestin d’environ 2 000 km, un exploit fantastique qui la rendit célèbre dans le monde entier. Ils vont rester 2 mois à Lhassa où ils visitent  la ville sainte, le Potala et les grands monastères bouddhistes lamaïstes environnants : Drépung, Séra, Ganden, Samye… sans y être démasqués, se risquant même à se faire photographier devant le Potala, pour apporter la preuve de leur exploit.

« Je quittai Lhassa aussi paisiblement que j’y étais arrivée sans que personne se fût douté qu’une étrangère y avait vécu au grand jour pendant deux mois ».

Elle finit par retourner en Inde où elle embarque le 6 février 1925 pour l’Europe afin, entre autres, de faire publier ses récits.

Voyage d’une Parisienne à Lhassa » qui parait en 1927 .
Voyage d’une Parisienne à Lhassa » qui parait en 1927 .

De retour en France toujours accompagnée d’Aphur Yongden son fidèle compagnon d’aventures qui va devenir légalement son fils adoptif, elle publie son récit le plus célèbre « Voyage d’une Parisienne à Lhassa » qui parait en 1927 en France et aux États-Unis. C’est un grand succès d’édition qui lui vaut tout de suite une grande célébrité internationale.

Riche et célèbre, en 1928 elle s’installe dans une maison à Digne-les-Bains dans les Alpes de Haute-Provence qu’elle baptise « Samten-Dzongou » (forteresse de la méditation). Elle y écrit plusieurs livres relatant ses différents voyages, entretient son jardin…

Pendant une dizaine d’années, elle continue ses recherches, donne des conférences en France, en Europe et aux États-Unis. Mais la vie d’aventure et l’Asie lui manque et, en 1937 avec son fils, elle repart en Chine en empruntant le Transsibérien. La Seconde Guerre mondiale éclate, elle restera en Chine avec Yongden pendant 9 ans.
En 1946, ils rentrent de nouveau à Digne, son « Himalaya pour lilliputiens » comme elle l’appelle ! Elle continue à écrire beaucoup, elle travaille 16 heures par jour malgré son âge. Lorsque des visiteurs viennent lui demander des conseils, ses réponses sont toujours, parait-il, empreintes de sagesse et d’autorité. Yongden meurt en 1955 et Alexandra se retrouve seule.

Alexandra Davis-Néel dans sa maison à Digne-les-Bains.
Alexandra Davis-Néel dans sa maison à Digne-les-Bains.

À la fin de ses jours, elle fut accompagnée par Marie-Madeleine Peyronnet qu’elle surnomme « la Tortue » qui va s’occuper d’elle et de sa maison pendant une dizaine d’années. Elles ont même comme projet d’effectuer un tour du monde en 4CV ensemble ! Elle va jusqu’à renouveler son passeport à l’âge de 100 ans !

Elle décède peu de temps après, en septembre 1969, à presque 101 ans. Ses cendres et celles de Yongden voguent désormais dans le Gange.

Moines Gelugpa (dit bonnets jaunes).
Moines Gelugpa (dit bonnets jaunes).

Cette voyageuse intrépide à l’esprit libre et doué d’un réel talent d’écriture laisse une œuvre qui ne cesse d’être rééditée. Elle a su transmettre sa passion de l’Orient dont elle fit connaître les coutumes et les religions à de nombreuses générations.

Planète Découverte vous propose d’aller sur les traces d’Alexandra David-Néel en Chine au Tibet et au Népal, et même si le Tibet n’est plus celui d’Alexandra et quelle que soit sa situation géopolitique, le Tibet demeure le Tibet, un pays toujours fabuleux !

Pierre

 

Les mystérieuses lignes de Nazca ! 

Géoglyphe dit du "Colibri" !
Géoglyphe dit du « Colibri »

Les mystérieuses lignes de Nazca

Les géoglyphes de Nazca ou lignes de Nazca sont un des plus grands mystères archéologiques au monde! Elles sont le plus exceptionnel exemple de géoglyphes qui soit sur terre, incomparable par leur étendue, leur ampleur, leur quantité, leur diversité, leur nature et leur taille !

L’énigmatique « astronaute » à tête d’oiseau ?
L’énigmatique « astronaute » à tête d’oiseau ?

Ce sont de gigantesques figures tracées sur le sol de la « Pampa Colorada » dans le désert de Nazca au Sud du Pérou, à 400 kms au Sud de Lima. Pendant plus de 1 000 ans sans interruption, les anciens habitants de la région ont dessiné sur le sol aride une grande variété de figures sur une superficie de 500 km². Les archéologues dénombrent actuellement 800 lignes, 300 figures géométriques plus ou moins complexes (en spirales, ellipses, trapèzes, triangles…) dont certaines font plus d’un kilomètre de long ; 70 dessins d’animaux stylisés (singe, colibri, condor, jaguar, araignée, orque, héron, pélican…) ; des êtres fantastiques (comme l’énigmatique « astronaute » à tête d’oiseau) et des représentations de plantes biomorphes de 5 à 230 mètres de long.

Le singe !
Le singe

Et on découvre encore de nouvelles figures ! Par exemple celles mises à jour à la suite d’une tempête de sable et observées par le pilote et archéologue Eduardo Herrán Gómez de la Torre en août 2014. Lors d’un vol, il aperçut avec stupéfaction les figures d’un serpent, d’un camélidé et d’un oiseau jamais recensés ! Également, en avril 2018, furent détectés grâce à des drones et des données satellitaires 50 nouveaux géoglyphes, dont les lignes étaient trop fines pour être vues à l’œil nu…

Oiseau et calendrier astronomique !?
Oiseau et calendrier astronomique

Un des mystères de ces géoglyphes c’est que ces figures sont invisibles depuis le sol, on n’y distingue que des lignes ! Ainsi, quand le conquistador Pedro Cieza de León se rend dans cette région en 1553, il fait mention dans son livre « chronique du Pérou » uniquement de traces de pistes ! L’archéologue Toribio Mejia Xesspe, qui explorait la zone en 1927 à la recherche des civilisations pré-incas, fut le premier à faire état de l’observation de ces lignes dans une revue scientifique, mais son histoire n’eut aucun succès et elle tomba rapidement dans l’oubli ! Il faut attendre 1939 pour qu’un scientifique américain Paul Kosok, qui travaillait sur les réseaux d’aqueducs des environs, les observe depuis un avion et qu’il effectue des clichés de ces fameuses lignes. Il en déduit d’abord que ces lignes font partie d’un système d’irrigation, puis émet l’hypothèse d’un calendrier astronomique géant…

Entrée sur le site des lignes de Nasca ...
Entrée sur le site des lignes de Nasca …

Dès lors, ces géoglyphes vont fasciner de nombreux archéologues et savants du monde entier. La plus célèbre et la plus extraordinaire est Maria Reiche, une mathématicienne Allemande qui consacra une grande partie de sa vie (45 années) à l’étude de ces lignes du désert de Nazca. Née à Dresde en 1903, elle se rend au Pérou en 1932 pour faire l’éducation du fils du consul allemand à Cuzco. Fascinée par ce pays, elle décide d’y rester. A Lima, elle fait la rencontre de l’archéologue américain Paul Kosok, dont elle devient l’assistante dans ses recherches sur les lignes de Nazca. En 1948, quand Kosok repart aux États-Unis, elle reste seule et continue les recherches.  Elle vit dans une petite cabane en bois dans le désert, au milieu des lignes. A sa mort, cette petite cabane devient un petit musée qui permet de rentrer dans son univers, avec des photos, ses croquis, ses notes… Elle publie en 1949 « Le Mystère dans le Désert » où elle explique sa théorie : selon elle, ces lignes représentent un calendrier astrologique (qui pointe dans la direction de plusieurs constellations) utilisé pour l’agriculture. En effet, certaines lignes montrent la position exacte du soleil levant et couchant pendant les solstices d’hiver et d’été… Nazca lui doit la préservation du site, sa renommée, ainsi que sa préservation et sa nomination au Patrimoine Mondiale de l’Humanité.

Maria Reiche.
Maria Reiche.

D’autres théories plus ou moins pertinentes :
Le documentariste Tony Morrison pensa que les lignes étaient conçues pour relier des Huacas (sites de cérémonies). Jim Woodman avança l’idée que les Nazcas connaissaient la montgolfière, leur permettant d’observer les lignes. Selon Georges Von Breunig, les lignes seraient de gigantesques pistes de course à pied. Henri Stierlin voit dans ces mystérieux tracés une fonction précise : la création de vastes tissus funéraires de dimensions extraordinaires qui servaient d’enveloppe aux défunts dans leur Voyage vers l’au-delà.

D’autres avancent que les lignes auraient été destinées à être vues par les dieux depuis le ciel. Comme l’anthropologue Johann Reinhard qui émet l’hypothèse qu’elles correspondent au culte de l’eau et de la fertilité (divinités qui étaient forcément très importantes dans une région aride) les lignes auraient été des chemins sacrés pour les invoquer.

Piste d'atterrissage pour ET !
Piste d’atterrissage pour ET !

Sans oublier, bien sûr, la fameuse théorie « populaire » des pistes d’atterrissage pour engins spatiaux extraterrestres !!!

Ce que l’on sait :
D’abord, l’authenticité des lignes et géoglyphes de Nazca est indiscutable, la communauté scientifique est d’accord sur ce point. Les lignes de Nazca auraient été créées par les peuples des civilisations de Paracas puis de Nazca, des civilisations pré-incaïques, sur une période allant de 500 av. J.-C. à l’an 500 apr. J.-C.

Concernant le mode de fabrication, la plupart des scientifiques s’accordent à dire qu’il reposait sur des méthodes géométriques comme le quadrillage. Une technique qui consiste à mettre des repères au sol afin de reproduire les figures désirées à grande échelle.

L'araignée !
L’araignée !

Quant à la réalisation des dessins, les Nazcas retiraient les pierres noircies par le soleil et les disposaient en tas de part et d’autre des lignes de manière à laisser apparaître le sol en dessous plus clair, riche en gypse. Le climat aride (Nazca est un des endroits les plus secs de la planète, il pleut environ ½ heure par an !) a par la suite permis de conserver ces motifs en parfait état au fil des siècles.

Dans tous les cas, quand les Paracas puis les Nazcas firent de leur désert une gigantesque œuvre d’art, ils ne pensaient pas qu’ils étaient en train de créer un des plus fabuleux débats archéologiques des temps modernes ! Débat qui n’a pas fini de fasciner les scientifiques, les mystiques et tous les voyageurs qui ont la chance de se rendre à Nazca.

Planète Découverte vous propose de vous faire découvrir ces fantastiques lignes de Nazca l’une des zones archéologiques les plus impressionnantes au monde et un exemple extraordinaire de l’univers magico-religieux traditionnel dans un magnifique et authentique voyage au Pérou.

Pierre

 

A la découverte de la DMZ
zone coréenne démilitarisée ou DMZ
zone coréenne démilitarisée ou DMZ

Sur la DMZ

 

Partir à la découverte de la zone coréenne démilitarisée (qui est paradoxalement la plus militarisée au monde !!!) entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, en abrégée DMZ (한반도 비무장 지대 en coréen) est à la fois une expérience insolite et une rencontre avec l’Histoire coréenne.

Récit d’une excursion hors du commun !

Observatoire Dora
Observatoire Dora

Nous partîmes donc de Séoul vers 7h30 en minibus en direction de la Corée du Nord ! Il faut environ 3/4 heure de route pour se rendre au village de P’anmunjŏm qui est situé à l’intérieur de la zone démilitarisée, à 56 km au Nord-Ouest de Séoul (à 140 km de Pyongyang). Pour se rendre dans ce secteur à accès restreint surveillé par la police militaire, il faut passer un check point, présenter son passeport, car la zone est ultra-sensible.

C’est ici que, suite à la guerre de Corée (25 Juin 1950 – 27 Juillet 1953), fut signé l’armistice dit de P’anmunjŏm le 23 juillet 1953. Après un accord entre la Corée du Nord, la Chine et les Nations Unies, fut décidé la création d’une zone tampon (DMZ) suivant approximativement le 38e parallèle Nord, avec pour conséquence de couper la péninsule coréenne en deux.

Cette zone forme une bande de terre qui est aujourd’hui un des derniers vestiges de la guerre froide, elle sépare deux pays frères officiellement toujours en guerre. Elle est surveillée par 700 000 soldats nord-coréens et 410 000 soldats sud-coréens aidés par la 2e division d’infanterie des États-Unis (avec qui la Corée du Sud a signé un pacte de sécurité). Il s’agit d’une zone minée, car il y aurait selon les estimations de l’ONU plus d’1 million de mines. Elle est également truffée de souterrains, de batteries de canons, de kilomètres de barbelés, d’antennes et de miradors.

Imjingak
Imjingak

Nous poursuivons la visite par le bâtiment de l’Imjingak qui est situé à 7km de la Ligne de Démarcation militaire.  Ce bâtiment construit en 1972 est un point de passage incontournable pour les visiteurs étrangers et sud-coréens qui s’intéressent pour différentes raisons à la situation entre les 2 pays ;  certains sont juste curieux ou amateurs d’Histoire, d’autres ont des parents ou amis de l’autre côté du mur végétal. Le bâtiment est entouré de monuments : un parc de la réunification, un centre dédié à la Corée du Nord avec photos et documents, et inévitablement des tanks et autres engins de guerre ayant servi lors de la guerre de Corée !

Nous continuons vers le Sud de la « Zone Commune de Sécurité » (JSA) pour explorer un tunnel « d’agression » (comme l’appellent les citoyens du Sud). Entre 1974 et 1990, les militaires sud-coréens découvrirent l’existence de quatre tunnels creusés sous la frontière par les Nord-coréens. Il pourrait y avoir jusqu’à une vingtaine de tunnels selon certains experts militaires ! Celui-ci, appelé le 3e, fut découvert en 1974 par l’armée sud-coréenne à partir de renseignements fournis par un transfuge Nord-coréen. Il semble avoir été creusé par le Nord en vue d’une attaque militaire. Il est assez étrange, voire quelque peu surréaliste, d’avancer dans ce tunnel sombre et étroit (il est assez large pour permettre le passage de deux personnes). Condamné peu avant la frontière nord-coréenne, il permet tout de même aux visiteurs de se retrouver sous la DMZ !

Coréens du Sud face à la Corée du Nord
Coréens du Sud face à la Corée du Nord

Après nous passons à la découverte en surface de la DMZ… Pour se faire, on se rend à la plateforme d’observation d’Eulji. Située très près de la « Ligne de Démarcation Militaire », elle surplombe cette « ligne » et permet d’apercevoir au loin la Corée du Nord, avec des maisons, une petite ville, le drapeau nord-coréen … et quand le ciel est dégagé il est même possible de voir le mont Birobong et les montagnes du diamant de Geumgangsan. Nous sommes là entourés de touristes venus de différents pays qui regardent vers le Nord et sont pour la plupart étonnés par le spectacle qui s’offre à eux, mais les plus émouvants sont les « touristes » Coréens du Sud qui viennent observer leurs « parentés » du Nord avec nostalgie et espoir!

Nous avons devant nous cet espace qui mesure 248 km de long et environ 4 km de large, couvert d’une épaisse forêt surveillée de part et d’autre de postes militaires, de miradors… Malgré les mines, ce no man’s land où la nature a repris ses droits est devenu un sanctuaire pour la conservation de plusieurs espèces animales ! Des associations de défense des animaux voudraient que cet espace soit inscrit comme zone protégée au patrimoine mondial de l’UNESCO ! Certains voudraient aussi introduire des tigres pour sauver l’espèce de l’extinction; la zone étant clôturée et surveillée par des militaires, les tigres ne pourraient pas sortir de la zone. D’autres pensent que des tigres sont déjà présents dans la zone, ainsi que des léopards de l’Amour (comme le fleuve russe !), de nombreuses panthères des neiges et autres espèces en voie d’extinction ! Les écologistes ont identifié quelque 2 900 espèces végétales, 70 types de mammifères et 320 espèces d’oiseaux. Des oiseaux migrateurs viennent même y séjourner en hiver (des milliers de hérons, de grues blanches…).

Entre les 2 Corée une vie animale !
Entre les 2 Corée une vie animale !

Mais les mines posent problème ! Les nombreux félins sont souvent tués par les mines, ainsi que d’autres animaux présents dans la DMZ comme des lapins, des cerfs ou des sangliers. Étonnamment les accidents diminuent ces dernières années, les spécialistes de la faune pensent que les animaux sont conscients des zones de danger, et qu’ils ont établi leurs propres zones de vie !

Joint Security Area
Joint Security Area

Si la faune et la flore ont repris leur droit, la circulation des humains dans la zone est extrêmement restreinte et rare. Plusieurs s’y étant aventurés y ont trouvé la mort. Le seul point officiel de passage existant est la « Joint Security Area » (JSA), placé sous contrôle de l’ONU. C’est à cet endroit précis que ce sont rencontrés le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un en avril et mai 2018 et qu’ils ont publié une déclaration commune dans laquelle ils s’engageaient à améliorer leurs relations…

Gare de Dorasan
Gare de Dorasan

Nous poursuivons la visite vers la gare ferroviaire de Dorasan. Elle est située sur la ligne Gyeongui qui relie Séoul à Dorasan et peut-être un jour Pyongyang… Le 17 mai 2007, deux convois ferroviaires (l’un parti du Nord et l’autre du Sud) ont franchi pour la première fois depuis 56 ans la zone coréenne démilitarisée. Il existe actuellement un service de passagers qui permet de se rendre à Séoul deux fois par jour, elle est empruntée principalement dans un but touristique, mais sert aussi  pour le transport de matières premières en direction de la « zone industrielle spéciale de Kaesong » (du côté nord-coréen), et de produits finis (en direction de Séoul). L’aménagement de cette zone industrielle de Kaesŏng (Kaesong Industrial Region) dans la province de Hwanghae du Nord en 2002 est vu comme un signe d’ouverture. C’est un parc industriel intercoréen de 66 km2 situé en Corée du Nord, symbole d’une collaboration économique entre les deux Corée. C’est ainsi que 123 entreprises sud-coréennes emploient 50 000 Nord-Coréens et, chaque jour, 400 Sud-Coréens franchissent la frontière pour se rendre à leur travail.

Départ pour Pyongyang...
Départ pour Pyongyang…

Cette gare de Dorasan qui n’a actuellement qu’une fonction touristique a quelque chose d’émouvant, elle est porteuse d’espoir pour la réunification des Corée. Elle est là rutilante, quasiment vide, mais prête à l’emploi pour amener des passagers du Nord au Sud et du Sud au Nord, de Séoul à Pyonyang pour continuer vers la Chine, la Russie et se rattacher au Transsibérien à la Sibérie et à l’Europe ! Il est même possible là d’avoir un tampon, de discuter avec le douanier ou même d’admirer des œuvres intégrées dans la gare…

Tampons de la gare Dorasan !
Tampons de la gare Dorasan

La  visite de cette Zone Démilitarisée (DMZ) suscite de la curiosité qui se mêle à une certaine appréhension d’une mise en scène qui aurait pu être trop artificielle pour satisfaire les touristes. Mais il faut vite convenir que cette excursion très instructive est des plus émouvantes surtout avec la présence de ces visiteurs coréens. C’est le lieu de tous les paradoxes où se mélange un côté touristique avec ses ventes de tee-shirt et autres souvenirs divers, à une présence militaire des plus importantes au monde, c’est à la fois un symbole de guerre fratricide et d’espoir de paix !

Planète Découverte vous emmène dans ce lieu incontournable de la Corée.

Pierre

Planète Découverte à la rencontre des derniers nomades de la mer, les Vezo de Madagascar.

A la rencontre des derniers nomades de la mer, les Vezo de Madagascar.

À Madagascar,  on dénombre officiellement « 18 ethnies » ou groupes culturels, auxquelles viennent s’ajouter ce que les ethnologues appellent des « sous-ethnies », dont le nombre exact n’est pas connu.

Les Vezo (prononcez «Vez»)  sont une de ces 18 ethnies. Ils sont un des derniers peuples de «nomades de la mer» sur notre planète. Ils vivent sur la côte sud-ouest de la «grande île», de part et d’autre du Tropique du Capricorne, entre les villes de Tuléar et de Morombe, le long des magnifiques lagons du canal du Mozambique.

Pêcheurs Vezo rentrant de la pêche !
Pêcheurs Vezo rentrant de la pêche

«Nomadiser c’est un art, on découvre la beauté du monde». Parole d’un pêcheur Vezo.

 

D’après les dernières découvertes scientifiques, leurs ancêtres seraient venus sur de grandes pirogues par-delà les océans, en provenance de l’archipel indonésien au début de notre ère. Mais selon la légende, les Vezo seraient les descendants de l’union d’un  pêcheur et d’une sirène.

Enfants Vezo sous le clair de lune !
Enfants Vezo sous le clair de lune

 

De nos jours, les Vezo continuent à vivre selon les traditions et les rituels hérités de temps immémoriaux. La famille est très importante et le rôle des anciens est respecté. Le plus ancien de la communauté est appelé le Hazomanga. Intermédiaire entre les membres de la famille et les ancêtres, il possède,  grâce aux rêves, le pouvoir de communiquer avec les morts. En respectant les conseils des ancêtres, il supervise les cérémonies dont le « tromba » qui, par une possession d’une puissance extérieure, donne lieu à des rituels de transe souvent spectaculaires.

Plage et village Vezo
Plage et village Vezo

Leur vie tourne autour de la mer et de la pêche, ils ont depuis toujours le même type d’embarcations, des pirogues à balancier (lakana piarana), simplement équipées d’une voile carrée tendue entre deux mâts. Les pirogues mesurent entre 2 à 8 mètres de long, leurs coques sont peintes de couleurs vives et elles sont creusées dans du farafatse, un bois très léger semblable au balsa.  Ils peuvent ainsi embarquer pour des voyages de plusieurs jours, en faisant escale le soir sur des plages sauvages, dans des lagons loin de tout ou ils bivouaquent entre les dunes, utilisant la voile carrée de leur pirogue comme toile de tente.

Pirogues Vezo
Pirogues Vezo

Les hommes vont pêcher au large, parfois au-delà de la barrière de corail, de gros poissons ou des tortues de mer, pendant ce temps les femmes restées au village attendent la marée basse pour s’aventurer à pied sur le récif où elles collectent des crustacés, des oursins, etc. Les produits de la pêche sont séchés ou salés au village avant d’être consommés, vendus ou échangés contre diverses denrées sur les marchés locaux.

 

Départ pour le marché
Départ pour le marché

Pour un Vezo, la mer est toute sa vie, il la respecte et la craint tout en la connaissant parfaitement. Leurs techniques de pêche ont très peu changé depuis des siècles, le filet, l’hameçon, mais aussi la plongée en apnée pour débusquer au harpon les poissons cachés dans les crevasses. Leur pêche, dont la quantité ne doit jamais excéder les besoins, dépend des bonnes grâces des forces surnaturelles, qu’il s’agisse de génies ou d’ancêtres. Pour eux, de nombreux esprits, dont ceux des noyées, errent dans la mer et il ne faut pas pêcher plus que ses besoins sous peine d’offenser les dieux marins qui pourraient se venger en les privant de poissons ou en provoquant un naufrage.

«Quand la pêche est mauvaise. Personne ne proteste. Ce serait insulter la mer, la nature et les esprits des ancêtres». Parole d’un pêcheur Vezo.

Repos sur une plage
Repos sur une plage

Depuis quelques années, la vie des Vezo change, l’équilibre entre eux et la nature a tendance à se rompre. La demande de poisson s’est considérablement accentuée et les déséquilibres écologiques liés à la surexploitation de certaines espèces se font sentir, la pollution et la destruction des coraux se sont également amplifiées. Cela entraine chez certains d’entre eux une tendance à se sédentariser, ou à partir vers d’autres villages ou villes. Une régulation doit être mise en place, sinon l’avenir des ressources côtières, la santé des lagons de Madagascar et les Vezo en particulier seront considérablement fragilisés.

 

Pirogue le long d'un lagon !
Pirogue le long d’un lagon !

Planète Découverte vous propose deux circuits à Madagascar et un troisième combinant l’île de la Réunion et l’ « île Rouge », où vous pourrez aller à la rencontre des pêcheurs Vezo et d’autres peuples, dans les paysages grandioses et extrêmement divers de la « Grande île ». Et toujours de manière authentique et en petit groupe (12 personnes maximum).

 

 

Soava dia! (Bon voyage !)

 

Pierre

Planète Découverte en quête du Fuji San

La vague de Kanagawa, Hokusaï
La vague de Kanagawa, Hokusaï

Planète Découverte en quête du Fuji San

Le Mont Fuji (富士山) symbole du Japon, panorama exceptionnel que tous voyageurs, touristes ou pèlerins, rêvent de voir un jour ! Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2013, il est un « lieu sacré source d’inspiration artistique ».

Fuji San
Fuji San

Géographiquement : il se trouve au centre du Japon, sur la côte sud de l’île de Honshū, au sud-ouest de Tokyo (d’où il est visible les jours de beau temps) à une distance d’environ 120 kms. Né de l’activité volcanique il y a plus de 600 000 ans, il est le point culminant du Japon. Il s’élève à  3 776 mètres d’altitude et son cône quasi symétrique est de trente kilomètres à sa base. Assoupi plutôt qu’éteint, il s’impose majestueusement autour de la région des cinq lacs « Fujigoko » (lacs Motosu, Shoji, Sai, Kawaguchi et Yamanaka) qui sont autant d’endroits privilégiés pour l’admirer (par temps clair).

Nominalement : Les Japonais l’appellent Fujisan (le préfixe San s’utilise pour une personne que l’on respecte, les Japonais personnifient les montagnes et les volcans). Les Occidentaux l’appellent parfois Fuji-Yama, une prononciation qui n’est pas utilisée au Japon, ce serait dû à une erreur de transcription du kanji 山 (caractères japonais). Dire « mont Fujiyama » est un pléonasme, car « yama » signifie déjà montagne ! En fait, il existe plus d’une trentaine d’autres noms japonais pour le Fujisan, ce qui témoigne de l’importance de ce volcan pour les Japonais, certains oubliés avec le temps, d’autres purement poétiques, voire religieux. En voici quelques-uns : « Fuji-no-Takane » (ふじの高嶺) le haut pic du Fuji, Fuyō-hō (芙蓉峰) le pic du Lotus, Fugaku (富岳) montagne Fuji…

Hokusai, Trente-Six Vues du Mont Fuji
Hokusai, Trente-Six Vues du Mont Fuji

Les deux kanji  pour le mont Fuji sont 富 et 士, ils signifient respectivement « abondance » et « homme puissant » ! L’origine du nom Fuji n’est pas certaine, selon certains le nom provient du mot Aïnou (les aborigènes japonais) « feu » (fuchi) et de la déesse Kami Fuchi « la femme étincelle qui fait jaillir le feu », pour d’autres le nom proviendrait de 不二 , signifiant « sans égal », d’autres affirment qu’il provient de 不尽 signifiant « sans fin », ou que le nom est dérivé d’un mot ayant pour signification « une montagne s’élevant avec la forme de l’épi d’un plant de riz »…

Hiroshige !
Hiroshige

Scientifiquement : Le Fuji est un stratovolcan ou volcan composite (un volcan dont la structure est constituée de l’accumulation de coulées de lave, de fragments de roches solides, de cendres… comme les volcans d’Auvergne !). Il est situé sur la ceinture de feu du Pacifique, à la jonction des plaques tectoniques Pacifique, Eurasienne et Philippine. Toujours considérée comme actif, sa dernière éruption remonte à l’année 1707 (époque Edo) ; cette éruption est connue sous le nom de « grande éruption de Hōei ». Entre 781 et 1707, il y eut une quinzaine d’éruptions. Actuellement le risque éruptif est considéré comme faible
Mont Fuji depuis Kawaguchiko en été.

Au sommet du Mt Fuji !
Au sommet du Mt Fuji

Sportivement : La première ascension connue du mont Fuji fut réalisée en 663 par le moine bouddhiste Enno Gyōja. Le premier non-Japonais à gravir le volcan est sir Rutherford Alcock en 1860. Longtemps interdit aux femmes (considérées comme impures pour ce lieu sacré), il faudra attendre 1832 pour que Takayama Tatsu, une jeune femme membre d’une secte adoratrice du mont Fuji, se joigne, vêtue d’une tenue d’homme, à un groupe de pèlerins et effectue la première ascension connue du volcan par une femme! Le gouvernement de l’empereur Meiji lèvera cette interdiction qu’en 1872, sous la pression des Japonaises, après que la femme d’un diplomate britannique y soit montée. De nos jours, chaque année entre 250 000 à 300 000 randonneurs gravissent cette montagne sacrée. Elle est une destination extrêmement populaire en particulier pour les Japonais, qu’ils soient shintoïstes, bouddhistes ou sportifs. Les différents sentiers d’ascension sont ouverts 24h/24 aux visiteurs, mais seulement pendant l’été (de juillet à début septembre). L’intérêt ultime étant d’admirer le lever ou le coucher du soleil depuis le sommet. Il faut savoir que gravir le Mont Fuji est loin d’être une promenade de santé, cela demande une bonne condition physique et une bonne préparation. Il est généralement conseillé de grimper de nuit et de redescendre au matin. Un bus depuis Tokyo dépose les randonneurs à la cinquième station (située à 2300 mètres d’altitude) qui est le lieu de départ de la randonnée pour la majorité des grimpeurs.
« Celui qui gravit le Mont Fuji une fois est un sage, celui qui le fait deux fois est un fou ».           Proverbe japonais.

Hokusai !
Hokusai

Mystiquement : Nombreuses croyances, mythes et légendes sont associés au mont Fuji. Il est vénéré comme un « kami» (esprit) qui réunit à la fois les symboles du Feu, de la Terre et du Ciel ! Il est une entité divine à part entière, il possède une âme propre qui représente la paix et apporte la prospérité. Ainsi de nombreuses références mythologiques et religieuses lui sont rattachées. Par exemple le conte du « coupeur de bambou et de la princesse de la lune Kaguya » qui narre l’histoire d’un empereur qui aurait jeté dans le cratère du Mont Fuji un élixir d’immortalité ainsi qu’une lettre destinée à la princesse de la lune, renonçant ainsi à la vie éternelle (car son existence n’avait pas de sens sans la princesse Kaguya, sa bien-aimée). Une autre légende shintoïste fait du Fujisan le lieu de résidence de la princesse Sakuya qui symbolise l’éphémère comme le sont les fleurs de cerisier. L’éphémère s’oppose bien entendu à l’éternité de la montagne qui, pour le peuple japonais, a toujours été là et le sera toujours. La symbolique bouddhiste du Mont Fuji représente, par sa forme, un idéal à atteindre et l’harmonie parfaite.

Mont Fuji vu de Tokyo !
Mont Fuji vu de Tokyo

Artistiquement : La beauté de ce volcan solitaire, souvent couronné de neige, s’élevant au-dessus de la plaine, de la mer et de lacs bordés d’arbres, a inspiré artistes et poètes.  Nombreux écrivains ont écrit sur et pour lui. Des artistes notamment les peintres l’ont pris comme modèle, il apparaît dans d’innombrables représentations picturales. La plus ancienne représentation retrouvée date du Xème siècle, c’est un dessin sur le papier d’une porte coulissante. Mais les œuvres les plus célèbres représentant le Fujisan sont celles réalisées par les peintres japonais du XIXe siècle notamment par le maître de l’estampe nipponne Katsushika Hokusai (1760-1849) avec ses trente-six vues du mont Fuji (Fugaku Sanjūrokkei, 1831), ainsi que celles d’Utagawa Hiroshige. Ces estampes ont eu une profonde influence sur l’art occidental de l’époque impressionniste.

Fuji San au printemps !
Fuji San au printemps !

Alors, même si vous ne gravissez pas la montagne sacrée, il faut tenter de l’apercevoir depuis le sommet d’une tour de Tokyo ou en passant en Shinkansen le long de ses pentes ou mieux encore s’y rendre depuis la région des 5 lacs si le ciel vous est favorable !

Suivez-nous au Pays du Soleil Levant pour admirer les nombreuses merveilles nippones.

Pierre