Tout ne change pas en Chine…. un de nos accompagnateurs vous raconte une petite histoire personnelle à Pékin sur un circuit en Chine.
En arrivant à Pékin, j’ai la mauvaise surprise de constater que j’ai oublié la carte SD de mon appareil photo sur mon ordinateur à la maison….Alors que je me balade à vélo, je me mets en quête de la précieuse carte.
Au détour d’une rue, je m’arrête dans une boutique qui vend des produits de marque japonaise très connue.
Le prix indiqué d’une carte de 4GB est de 220yuan (28 euros) !!! Devant ma stupeur et une affirmation de -taykel- (trop cher en chinois), la vendeuse me fait rapidement une offre à 160 yuans (20 euros). D’un mouvement de tête, j’affirme mon désappointement et sors reprendre mon vélo. La serveuse me suit en courant en me proposant haut et fort -I bay, I bay- (100 yuans), trop tard ! Je pars digne en me disant qu’il ne faut pas se foutre de ma gueule et que 100 yuans, c’est de toute façon encore trop cher. Mais pour 12 euros, je n’ai toujours pas de carte alors que j’ai du temps et qu’il fait beau…
Je vais ensuite sur Wangfujing, rue commerçante où je n’ai pas mis les pieds depuis des lustres (une partie est rue piétonne et les vélos sont interdits). Me voilà rapidement dans une boutique d’appareils photos et, stupeur ! La carte SD 4GB est à 325 yuans (40 euros) !! Je m’esclaffe, le vendeur m’indique rapidement sur sa calculette 225 yuans, là, je ne fais plus d’expression, la cause est entendue, je pars.
Il faut dire que Wangfujing est une des artères les plus huppées de la ville, et cela depuis 2 décennies.
J’enfourche mon vélo et quitte ce quartier décidément pas pour moi. Je fais une autre tentative plus tard dans une autre boutique d’une rue quelconque. Prix de la carte 4GB 180 yuans et des 8 GB 235 yuan, là, je me dis que la base n’est pas si terrible ! Négociation (toujours très rapides), la serveuse descend la 8GB à 150 yuans, j’en propose 120. Pas décidée, elle appelle la responsable qui, en faisant la moue accepte mon offre, soit 15 euros…
Je repars heureux d’avoir enfin une carte (qui marche) à un prix acceptable. Toujours est-il qu’en Chine, une chose n’a pas changé : tout se négocie !!!
Découverte de White island lors d’une excursion sur notre circuit en Nouvelle-Zélande de 3 semaines.
Longitude : 177° 78′ E Latitude : 37° 52′ S Altitude : 321 m
White Island est une île volcanique située à 26 miles nautiques (48 kilomètres) au nord des côtes néo-zélandaises . Elle se trouve dans la Baie de l’Abondance, une baie ouverte sur l’océan Pacifique Sud.
Afin de rejoindre White Island, avec des participants du groupe Planète Découverte en Nouvelle-Zélande, nous sommes partis tôt le matin de la ville de Rotorua pour l’héliport de Whakatane. Dès notre arrivée, on nous a expliqué les consignes et toutes les choses à savoir pour effectuer un vol en hélicoptère au-dessus de l’océan (en Nouvelle-Zélande on ne plaisante pas avec les consignes de sécurité!). Ainsi préparés et très informés, nous nous sommes rendu jusqu’à l’appareil, où l’on nous a harnachés, mis un gilet de sauvetage et un casque avec un micro pour pouvoir se parler entre nous pendant le vol. Après une bonne heure de ces préparatifs, fin prêts, nous avons pu décoller dans un bruit assourdissant vers White Island.
Nous nous retrouvons rapidement au-dessus du Pacifique et le spectacle tout autour de nous est absolument magnifique. Outre la vision de la terre au loin qui disparaît et celle de l’immensité de l’océan sous nos pieds (ou encore nos patins d’atterrissage!), on aperçoit au-dessus des petites vagues qui zèbrent la surface de l’océan, un banc de dauphins qui sautent et semblent jouer.
Au bout de vingt minutes de vol apparait au loin notre destination finale : White Island! Au fur et à mesure que l’on s’en rapproche, la vue est d’abord intrigante, puis étonnante, pour devenir ahurissante lorsqu’on survole l’île et que le pilote nous fait faire un ou deux tours complets.
White Island est une petite île perdue dans l’océan de 5 km2 (2 kms de large sur 2,4 Kms de long), avec un sommet qui culmine à 321 mètres d’altitude. L’île où nous allons atterrir, constitue la partie émergée d’un volcan sous-marin de 18 kms de diamètre, qui prend assise au fond de l’océan. En fait, elle est composée de deux stratovolcans superposés qui sont estimés vieux de 100.000 à 200.000 ans. La petite partie de l’île située au-dessus du niveau de la mer date, elle, de 16.000 ans environ. Elle se trouve sur la zone de subduction entre la plaque pacifique et la plaque indienne, y sont alignés, les principaux volcans de Nouvelle-Zélande, Tongariro, lac Taupo…
L’activité volcanique de l’île se trouve actuellement sur une cote d’alerte de niveau 1, ce qui signifie que le volcan est toujours actif, la vapeur qui s’en échappe en témoigne. Ses éruptions sont de type strombolien; ce volcan émet des coulées de lave et des explosions qui peuvent entraîner un changement rapide de la topographie du cratère et du paysage environnant.
Pourquoi cette île s’appelle White Island?! Il n’y a pourtant pas grand-chose de blanc ici, ce serait plutôt l’île multicolore ou l’île fluo, à part peut-être le panache de fumée blanchâtre qui s’en dégage constamment! En fait, c’est le capitaine Cook (toujours lui, il est décidément partout dans le Pacifique, mais c’est une autre histoire!) qui a nommé cette île, l’île blanche. Il fût le premier Européen à apercevoir l’île en 1769, de loin sans y accoster et il ne se rendit pas compte qu’il s’agissait d’un volcan.
Pour les Maoris elle est connue sous le nom Whakaari ce qui signifie «qui a la possibilité de se rendre visible », nommée ainsi à cause de sa «tendance» à disparaître de la vue des côtes pour réapparaitre à l’horizon lors de fortes activités volcaniques. Son activité éruptive irrégulière a alimenté bon nombre de légendes chez les peuples maoris.
Nous finissons par nous poser au milieu des coulées de lave multicolores et fluorescentes solidifiées. Nous sortons de l’appareil très impressionnés, tels des astronautes débarquant sur une autre planète! Il faut dire qu’en plus, nous sommes équipés en vulcanologue amateur. La tenue comprend entre autres un masque à gaz et un casque orange fluo qui se marie très bien avec les couleurs de la lave solidifiée d’ici!
Nous pouvons commencer l’exploration en suivant les consignes très strictes du pilote transformé en guide-vulcanologue. Nous devons le suivre pas à pas et mettre nos masques à gaz dès que le vent tourne et que la fumée des fumerolles chargées de gaz toxique nous submerge. Cela donne un spectacle assez comique, car en plein discours le guide doit s’arrêter de parler et mettre son masque à gaz, il nous faudra alors attendre quelques minutes pour avoir la suite des explications!
Quel spectacle hallucinant, une vision d’un enfer psychédélique s’expose sous nos yeux, tout autour de nous. Au pied des 2 cratères nommés Donald Duck et Nellie Noisy (pas par le capitaine Cook cette fois!!!), se trouve un lac d’acide bouillonnant à la couleur verdâtre entourée de dépôts de soufre. Le paysage ressemble à un tableau abstrait, il est parsemé de cristaux de soufre jaune fluorescent qui semblent avoir poussé ici et de coulées orange, ocre et grise. Il faut dire que peu de végétation survit à cet environnement hostile et acide. Le volcan de l’île semble s’amuser à créer et à renouveler sans cesse son paysage apocalyptique et invraisemblable.
En contrebas, comme seule trace de présence humaine se dressent les ruines d’une ancienne usine corrodée par les gaz soufrés, témoin de la volonté de l’homme à vouloir maitriser la nature et de sa quête de profit à tout prix; mais encore une fois la nature a eu le dernier mot. En effet, une entreprise néozélandaise avait construit ici une mine de soufre, comme actuellement au Kawa Ijen en Indonésie. Mais en 1914, une paroi du cratère s’effondre et détruit la mine, ses infrastructures furent englouties par un énorme glissement de terrain, tuant les onze ouvriers qui travaillaient là, seuls survivants de la tragédie le chat du camp qui fut recueilli quelques jours après le drame par un bateau de ravitaillement. L’exploitation du soufre fut finalement totalement arrêtée en 1930.
La balade qui dure environ 1heure 30 sur la planète White Island se poursuit à travers les nombreux jets de gaz et de vapeur, les sifflements, le bouillonnement du lac et les fumerolles acides qui fusent de toutes parts, tout cela avec une odeur de soufre quasi permanente. C’est une vision hallucinante!
Et c’est avec regret et avec plein d’images extraordinaires en tête que nous devons rejoindre notre hélicoptère et quitter cette île étrange. Nous retournons donc avec l’émotion de ce spectacle fabuleux vers l’île septentrionale de la Nouvelle-Zélande pour continuer notre aventure au pays des Kiwis, des All Blacks et des paysages spectaculaires où l’enfer et l’éden se côtoient.
Depuis notre atterrissage à Antananarivo, l’ancienne Tananarive que tout le monde ici appelle Tana, nous avons parcouru les hauts plateaux en suivant la Nationale 7, traversé Antsirabe qu’on appelle la «Vichy malgache», pour arriver à Miandrivazo, prononcer Miandrivaze, une bourgade tropicale du bout du monde dont le nom signifie : «J’attends une femme»! Nous sommes en pays Sakalava, « Les gens de la longue plaine », le royaume sakalava s’étend sur tout le long de la côte occidentale du pays. Miandrivazo c’est aussi pour nous le point de départ de notre aventure : la descente en pirogue de la rivière Tsiribihina! Nous passons la nuit dans une auberge nommée «le gite de la Tsiribihina» tenue par un médecin français qui part régulièrement en brousse soigner les populations locales.
Après une soirée dans un bar local extrêmement typique qui sert du rhum qui doit faire plus de 70°, sur des airs joyeux de musique tsapiky; on doit se réveiller tôt le matin pour commencer notre aventure. Mais, avant le départ, il faut avec le chef des piroguiers aller s’enregistrer à la mairie, à la police et dans d’autres endroits plus étranges! Ces procédures administratives peuvent prendre un certain temps! Il faut ici remplir des formulaires avec beaucoup de cachets, y mettre énormément de tampons et y imposer des signatures de plusieurs personnes qu’il faut trouver à travers le village. Après une heure ou deux de jeux de piste et de remplissage de paperasse un peu surréaliste, on embarque sur les pirogues, 3 ou 4 personnes par pirogue en comptant le piroguier.
Notre «flotte» se compose de 5 pirogues où sont repartis, nous ,les piroguiers «explorateurs» d’occasion et les piroguiers de profession, les sacs de voyage et les tentes; plus la pirogue de la cuisinière où est embarqué son stock complet de nourriture pour trois jours, avec des poules et des canards. Il faut dire que notre descente de la rivière va durer 3 jours et 3 nuits et que pendant toute la descente il n’y a ni restaurants, ni épicerie, ni téléphone pour se faire livrer, juste quelques rares petits villages où les gens vous regardent passer l’air parfois surpris, souvent amusé!
Embarquement!
Les journées sur la rivière Tsiribihina se passent ainsi : réveil vers 6h30, petit déjeuner (café ou thé, toasts, fruits, biscuits …) au bord de l’eau, démontage des tentes et embarquement sur nos pirogues respectives, on rame, on rame et on rame, puis on arrête de ramer laissant aux piroguiers professionnels le soin de remplir cette tâche (il faut dire que l’on fait tous l’expérience que la différence entre le moment où l’on rame et le moment où seulement le piroguier rame ça ne change pas grand-chose, la pirogue va aussi vite, ce qui est dur pour le moral!
Vers 12h30 arrêt pique-nique sur les bords de la rivière, re-pirogue, observations, lectures, siestes, on rame aussi pour faire du sport et bonne figure, éventuelles batailles navales entre les différentes embarcations en évitant d’arroser la pirogue-amiral (s’il vous plait), sous l’œil un peu désabusé des piroguiers malgaches qui en ont vu d’autre! 17 h, on débarque sur une des plages du fleuve, montage des tentes, baignades dans le fleuve, balades et farniente en attendant l’apéro (à base de rhum arrangé ou pas, qui ne manque jamais sur les pirogues!). On admire les couchers de soleil et c’est l’heure du diner (toujours succulent) préparé par notre cuisinière. Veillée autour d’un feu en musique (les piroguiers sont aussi musiciens) sous le grandiose ciel étoilé, nuit sous les tentes. Le lendemain on remonte sur les pirogues. A ce moment, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil aux canards qui ont l’air de s’inquiéter de la disparition de leurs consœurs gallinacées !
Cela peut sembler un peu monotone, mais les paysages pendant ces 3 jours sont très changeants et superbes, d’abord des plaines dominées par la chaine montagneuse du Bongolava, puis des forêts primaires tropophiles («l’un des quatorze grands biomes terrestres, on y retrouve les forêts tropicales et subtropicales sèches où la végétation de type caduc est omniprésente lors de la saison sèche…»!!! selon le dictionnaire, mais selon moi c’est une sorte de forêt tropicale qui n’a pas subi les transformations humaines), ensuite des falaises abruptes et des gorges encaissées, qui se succèdent sous nos yeux de rameurs amateurs ébahis. On observe également de nombreux oiseaux aquatiques ou non (martin pécheurs, coucal, coucou malgache, aigrettes, milan noir, aigle, héron, canard à bosse …), des chauves-souris suspendues la tête en bas dans les arbres, des caméléons que l’on aperçoit sur les roseaux malgré leur camouflage naturel, des lémuriens qui sautent d’arbre en arbre de différentes espèces (propithèque de verreaux, lémur fulvus..) et, vers la fin du parcours, il peut y avoir (personnellement je n’en ai jamais vu ici) des crocodiles!
Et comme surprise, le deuxième jour au cours d’un arrêt : on effectue une balade dans la forêt «tropophile» qui aboutit après ¾ d’heure de marche à une cascade de type paradisiaque, avec un petit lac où l’on peut nager après avoir pris une douche naturelle sous la cascade ! C’est là aussi que l’on refait les réserves d’eau potable.
Cette descente de la rivière Tsiribihina qui s’étale sur 150km (50 km par jour de «pagayage» dans le sens du courant, détail important!) est en fait trois jours d’émerveillement loin de tout en totale autonomie, loin de notre société de consommation (juste un téléphone satellite en cas d’urgence).
On finit par arriver (car tout à une fin) à un banc de sable blanc et au débarcadère de Tsaraoutane. Ce petit village de l’ethnie Vezo (dont le nom qui signifie ramer!) possède une épicerie de type brousse, nous semble être une grande surface et le retour au monde du consumérisme!
Le lendemain matin nous quittons les piroguiers que nous saluons avec émotion. Le travail pour eux n’est pas fini, car ils doivent remonter la rivière contre le courant cette fois-ci, mais sans passagers jusqu’au point de départ, Miandrivazo. Outre leur paye, bien sûr, il est coutume de leur offrir deux bouteilles de rhum à chacun, pour sceller l’amitié.
Après les pirogues, nous faisons une balade en charrette à zébus, pour rejoindre le village d’Antsiraraka, l’endroit où il est convenu d’un rendez-vous avec des 4X4. J’ai toujours une certaine inquiétude à ce moment-là, car s’ils ne venaient pas au rendez-vous fixé quelques jours plus tôt, que ferions-nous, ici au milieu de nulle part (enfin pour nous)! C’est très beau, cet endroit parsemé de grands baobabs majestueux, mais bon! Mais ils arrivent et l’on embarque cette fois-ci dans ces véhicules motrices des 4 roues pour la suite de notre aventure malgache…
L’aventure du passage de la frontière au col Torugart sur notre voyage Chine- Kirghizistan sur la « Route de la soie« .
Sur notre voyage Chine-Kirghizistan notre périple «sur la route de la Soie»commence par le Kirghizistan et continu vers la Chine et le pays des Ouïghours, province autonome chinoise du Xingjiang ou Turkménistan chinois. Pour cela, il faut franchir la frontière sino-kirghize via le mythique col de Torugart à 3 752 m d’altitude.
Depuis le caravansérail de Tash Rabat, où nous avons passé la nuit dans des yourtes au cœur d’une nature montagneuse sauvage et magnifique du Kirghizistan, nous partons continuer notre voyage tôt le matin pour la Chine et les monts Célestes (Tian Shan).
Cette région d’Asie centrale et ce col ont vu passer, depuis la route de la soie, des peuples en tous genres et de tous horizons, tant des marchands chargés de produits divers et variés, des guerriers comme Gengis Khan ou Tamerlan, que des voyageurs comme Marco Polo ou Xuan Zang. Au XIXe siècle les Russes et les Anglais s’y disputèrent la région et ce col dans un conflit appelé par R. Kipling «le Grand Jeu», ensuite ce fût la frontière entre le monde soviétique et le monde communiste chinois puis maintenant une frontière entre des peuples d’Asie centrale.
Ce matin, la route, qui d’ailleurs ressemble souvent plus à une piste, est grandiose. Il y a un très beau ciel bleu, pur, sans nuages (ce qui était presque inespéré après une nuit de neige) et l’on peut admirer ces paysages de plaines dénudées bordées de montagnes aux sommets enneigés du Kirghizistan.
Au bout de 2 h30 de route, et une centaine de kilomètres plus tard, on arrive au premier poste frontière kirghize, il y en a 2 côtés Kirghize et 3 côtés chinois ! Il faut savoir qu’il est pratiquement impossible et fortement déconseillé de franchir cette frontière vers la Chine sans l’aide d’une agence de voyages kirghize et de là il faut qu’un véhicule chinois vienne vous chercher, car les véhicules kirghizes avec des touristes ne peuvent pas franchir la frontière (il en est de même pour le bus de ligne) ! Son franchissement, de plus, n’est sûr qu’entre fin mai et septembre. Nous avons donc choisi la solution de louer à une agence kirghize un minibus, en fait un camion aménagé (il faut ça sur les routes de hautes altitude au Kirghizistan) pour des touristes datant de l’époque où les Soviétiques contrôlaient le pays, c’est un camion «Oural» avec un chauffeur d’origine russe, nommé Igor. Après le passage du deuxième poste frontière kirghize, on parcourt, toujours avec notre camion, les 3 kms qui nous séparent encore du fameux col. Là on rencontre une barrière qui est le symbole physique de la frontière, le camion doit s’arrêter et on doit attendre le minibus chinois. Une certaine inquiétude me taraude, car le minibus chinois n’est pas là, il faut savoir qu’à cet endroit nous sommes dans un «no man’s land»,notre voyage au Kirghizistan prend fin et on ne peut pas y retourner, nos visas sont échus puisque le dernier poste frontière nous a tamponné notre passeport avec le cachet de sortie du pays ! Donc si le minibus chinois ne vient pas on ne peut ni passer la frontière ni revenir au Kirghizistan !!! Et, chose curieuse, il n’y a aucun réseau pour les téléphones portables !
Mais le minibus chinois finit par arriver, et le voyage continuer !
Il faut savoir aussi qu’en franchissant cette frontière, c’est à la fois un passage terrestre, mais aussi temporel, car en franchissant cette barrière, il y a 2 heures de différence ! Car dans toute la Chine des côtes de la mer de Chine au fin fond du Xinjiang, et malgré trois fuseaux horaires, tout le monde est à l’heure de Pékin (Beijing time). Là encore, quand on réserve le minibus chinois qui vient nous chercher, il ne faut pas se tromper d’heure et bien préciser «Beijing time», soit 2 heures de plus qu’au Kirghizistan.
Vient alors le moment de dire au revoir à notre chauffeur Igor et son camion Oural, de changer de véhicule et d’univers.
On embarque donc dans un minibus chinois avec un chauffeur Ouïghour et un guide Han francophone venu nous aider à franchir les étapes «administro-douanière». Le minibus suffit d’ailleurs car notre circuit Chine-Kirghizistan est en petit groupe.
Arrêt à la première douane chinoise, on a droit à une fouille en règle de nos bagages, les douaniers regardent d’un œil plein de reproches la 4éme de couv, le recto de mon guide «Lonely Planet Chine» où sur la petite carte de la Chine qui y est dessinée, Taïwan n’est pas de la même couleur que le reste du pays ! Pour les Chinois, Taïwan, c’est la Chine. Après pas mal de palabres entre le douanier et notre guide «passeur de frontières» et le fait que je montre au douanier que le guide Lonely Planet est imprimé en Chine, la décision tombe, je peux garder mon Lonely Planet ! (J’en connais qui ont dû arracher la couverture!)
On continue notre voyage, la route devient meilleure, asphaltée et plus large, le paysage lui aussi change après les jolies montagnes verdoyantes kirghizes, on découvre un panorama de terrain gris et désolé, parsemé de pelleteuses pour le dompter.
Une dernière douane (la 5éme depuis ce matin), une grande avec contrôle des passeports, tampons d’entrée en Chine, questionnaire de santé et prise de la température corporelle (pas de malades en Chine!).
Nous avons passé toutes les épreuves avec succès !
Nous sommes partis de Tash Rabat enneigé à 7h, passé 5 postes frontière, 2 cols à plus de 3000 mètres et nous avons parcouru 260 kms de piste et de route, etc. Et, après notre sortie du 3éme poste de douanes chinois, il est 16h (heure de Pékin!), il fait plus de 30° et il nous reste plus que 60 kms pour atteindre la mythique Kashgar. Cette ville Ouïghour est, depuis des siècles une étape importante de la route de la soie, aussi renommée pour son étonnant Grand Bazar du dimanche où marchands et paysans Ouïghours, Kirghizes, Ouzbeks, Tadjiks et Hans viennent vendre et acheter toutes sortes de choses (animaux, vêtements, ustensiles …), depuis bien avant que Marco Polo passe par là et encore de nos jours, pour le plus grand plaisir des voyageurs.
Notre guide-accompagnateur vous relate la pêche aux cormorans lors d’un circuit « minorités chinoise » en chine du sud.
Dans le sud-est de la Chine, lors de notre circuit « minorités chinoise » en Chine du sud, dans la province du Guangxi, les pêcheurs locaux pratiquent depuis 1300 ans la traditionnelle pêche aux cormorans sur la rivière Li.
Nous avons pris le train de nuit depuis Canton jusqu’à Guilin ou un minibus nous attend pour nous transporter vers Xinping près de Yangshuo. Cette courte traversée nous amène au cœur du site naturel des bords de la rivière Li, célèbre pour la beauté exceptionnelle de ces paysages insolites de rizières ceinturées de pics karstiques et de falaises de calcaire couvertes de végétation luxuriante.
Depuis le petit port de Xinping, à la tombée de la nuit, on embarque sur un long radeau de bambous à fond plat équipé d’une grosse lanterne. Le «capitaine», un pêcheur habillé en costume de l’époque du Grand Timonier (Mao) avec sur la tête un grand chapeau conique et «armé» d’une grande perche en bois, part sur la rivière Li entouré de ses cormorans à l’allure désinvolte, disposés de part et d’autre de leur maître. Au bout de 30 minutes de navigation sur la rivière, la pêche commence ! Éclairée par le petit projecteur les cormorans «décollent», planent quelques mètres à la surface de l’eau sombre et très vite plongent à la recherche de poissons qu’ils «gobent» (ces palmipèdes sont capables de rester 2 minutes sous l’eau et de plonger à plusieurs mètres de fond), puis ils réapparaissent et retournent sur le radeau avec leur proie. Là, le pêcheur se saisit de l’oiseau et va chercher le poisson jusque dans sa gorge, lui retirant ainsi le poisson du bec ! En fait, les oiseaux ont un anneau de fibres végétales autour du cou qui les empêche d’avaler les poissons qu’ils viennent de capturer.
Bien sûr, passé l’étonnement on reste avec une impression d’exploitation, voire même de cruauté envers les pauvres cormorans ! Quelqu’un du groupe me dit : «Ils font tout le travail, plongent attachés par une corde, et pêchent sans pouvoir se nourrir. Tout ça doit créer une sorte d’agacement voir de frustration chez l’animal !?».
En fait, il faut savoir qu’il se noue une vraie complicité entre l’oiseau et son maître, une relation qui dure souvent une quinzaine d’années et que les pêcheurs prennent grand soin de leurs cormorans de leur naissance à leur mort. D’ailleurs les couples nidifient et voient le jour sur le sampan de leur maître (le sampan est un bateau chinois à fond plat, à voile unique, servant aussi d’habitation). Ensuite, ils sont élevés avec les enfants du pêcheur, ils jouent ensemble et mangent en même temps qu’eux …
Les pêcheurs sont à leurs écoutes, ils leur parlent, les caressent et les nourrissent (1 kg de poisson par jour prélevé sur leur propre pêche). La relation est telle entre le maître et l’oiseau, qu’à sa mort, l’oiseau n’est pas mangé, mais enterré, comme un vieux compagnon de labeur. Selon la coutume, lorsqu’un cormoran est trop vieux pour pêcher, son maître lui assure une mort douce en lui servant un festin de poisson avant de le gaver d’alcool de riz, ivre mort l’oiseau meurt sans souffrir. Entre l’homme et l’oiseau s’établit une relation de dépendance et également de confiance, ils sont la fierté et la richesse des pêcheurs.
Un cormoran, dressé se négocie entre 1500 et 2000 yuans (15 à 20 euros), un investissement qui peut être amorti sur quelques mois, car cet oiseau est un chasseur redoutable, il pêche en moyenne de 100 à 600 kg de poissons par an.
Bien sûr des techniques plus modernes et plus efficaces remplacent de plus en plus cette pêche traditionnelle et millénaire, et elle devient souvent organisée et touristique, mais elle perdure malgré tout encore de nos jours sur les bords de la majestueuse rivière Li.