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A la découverte de la DMZ
zone coréenne démilitarisée ou DMZ
zone coréenne démilitarisée ou DMZ

Sur la DMZ

 

Partir à la découverte de la zone coréenne démilitarisée (qui est paradoxalement la plus militarisée au monde !!!) entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, en abrégée DMZ (한반도 비무장 지대 en coréen) est à la fois une expérience insolite et une rencontre avec l’Histoire coréenne.

Récit d’une excursion hors du commun !

Observatoire Dora
Observatoire Dora

Nous partîmes donc de Séoul vers 7h30 en minibus en direction de la Corée du Nord ! Il faut environ 3/4 heure de route pour se rendre au village de P’anmunjŏm qui est situé à l’intérieur de la zone démilitarisée, à 56 km au Nord-Ouest de Séoul (à 140 km de Pyongyang). Pour se rendre dans ce secteur à accès restreint surveillé par la police militaire, il faut passer un check point, présenter son passeport, car la zone est ultra-sensible.

C’est ici que, suite à la guerre de Corée (25 Juin 1950 – 27 Juillet 1953), fut signé l’armistice dit de P’anmunjŏm le 23 juillet 1953. Après un accord entre la Corée du Nord, la Chine et les Nations Unies, fut décidé la création d’une zone tampon (DMZ) suivant approximativement le 38e parallèle Nord, avec pour conséquence de couper la péninsule coréenne en deux.

Cette zone forme une bande de terre qui est aujourd’hui un des derniers vestiges de la guerre froide, elle sépare deux pays frères officiellement toujours en guerre. Elle est surveillée par 700 000 soldats nord-coréens et 410 000 soldats sud-coréens aidés par la 2e division d’infanterie des États-Unis (avec qui la Corée du Sud a signé un pacte de sécurité). Il s’agit d’une zone minée, car il y aurait selon les estimations de l’ONU plus d’1 million de mines. Elle est également truffée de souterrains, de batteries de canons, de kilomètres de barbelés, d’antennes et de miradors.

Imjingak
Imjingak

Nous poursuivons la visite par le bâtiment de l’Imjingak qui est situé à 7km de la Ligne de Démarcation militaire.  Ce bâtiment construit en 1972 est un point de passage incontournable pour les visiteurs étrangers et sud-coréens qui s’intéressent pour différentes raisons à la situation entre les 2 pays ;  certains sont juste curieux ou amateurs d’Histoire, d’autres ont des parents ou amis de l’autre côté du mur végétal. Le bâtiment est entouré de monuments : un parc de la réunification, un centre dédié à la Corée du Nord avec photos et documents, et inévitablement des tanks et autres engins de guerre ayant servi lors de la guerre de Corée !

Nous continuons vers le Sud de la « Zone Commune de Sécurité » (JSA) pour explorer un tunnel « d’agression » (comme l’appellent les citoyens du Sud). Entre 1974 et 1990, les militaires sud-coréens découvrirent l’existence de quatre tunnels creusés sous la frontière par les Nord-coréens. Il pourrait y avoir jusqu’à une vingtaine de tunnels selon certains experts militaires ! Celui-ci, appelé le 3e, fut découvert en 1974 par l’armée sud-coréenne à partir de renseignements fournis par un transfuge Nord-coréen. Il semble avoir été creusé par le Nord en vue d’une attaque militaire. Il est assez étrange, voire quelque peu surréaliste, d’avancer dans ce tunnel sombre et étroit (il est assez large pour permettre le passage de deux personnes). Condamné peu avant la frontière nord-coréenne, il permet tout de même aux visiteurs de se retrouver sous la DMZ !

Coréens du Sud face à la Corée du Nord
Coréens du Sud face à la Corée du Nord

Après nous passons à la découverte en surface de la DMZ… Pour se faire, on se rend à la plateforme d’observation d’Eulji. Située très près de la « Ligne de Démarcation Militaire », elle surplombe cette « ligne » et permet d’apercevoir au loin la Corée du Nord, avec des maisons, une petite ville, le drapeau nord-coréen … et quand le ciel est dégagé il est même possible de voir le mont Birobong et les montagnes du diamant de Geumgangsan. Nous sommes là entourés de touristes venus de différents pays qui regardent vers le Nord et sont pour la plupart étonnés par le spectacle qui s’offre à eux, mais les plus émouvants sont les « touristes » Coréens du Sud qui viennent observer leurs « parentés » du Nord avec nostalgie et espoir!

Nous avons devant nous cet espace qui mesure 248 km de long et environ 4 km de large, couvert d’une épaisse forêt surveillée de part et d’autre de postes militaires, de miradors… Malgré les mines, ce no man’s land où la nature a repris ses droits est devenu un sanctuaire pour la conservation de plusieurs espèces animales ! Des associations de défense des animaux voudraient que cet espace soit inscrit comme zone protégée au patrimoine mondial de l’UNESCO ! Certains voudraient aussi introduire des tigres pour sauver l’espèce de l’extinction; la zone étant clôturée et surveillée par des militaires, les tigres ne pourraient pas sortir de la zone. D’autres pensent que des tigres sont déjà présents dans la zone, ainsi que des léopards de l’Amour (comme le fleuve russe !), de nombreuses panthères des neiges et autres espèces en voie d’extinction ! Les écologistes ont identifié quelque 2 900 espèces végétales, 70 types de mammifères et 320 espèces d’oiseaux. Des oiseaux migrateurs viennent même y séjourner en hiver (des milliers de hérons, de grues blanches…).

Entre les 2 Corée une vie animale !
Entre les 2 Corée une vie animale !

Mais les mines posent problème ! Les nombreux félins sont souvent tués par les mines, ainsi que d’autres animaux présents dans la DMZ comme des lapins, des cerfs ou des sangliers. Étonnamment les accidents diminuent ces dernières années, les spécialistes de la faune pensent que les animaux sont conscients des zones de danger, et qu’ils ont établi leurs propres zones de vie !

Joint Security Area
Joint Security Area

Si la faune et la flore ont repris leur droit, la circulation des humains dans la zone est extrêmement restreinte et rare. Plusieurs s’y étant aventurés y ont trouvé la mort. Le seul point officiel de passage existant est la « Joint Security Area » (JSA), placé sous contrôle de l’ONU. C’est à cet endroit précis que ce sont rencontrés le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un en avril et mai 2018 et qu’ils ont publié une déclaration commune dans laquelle ils s’engageaient à améliorer leurs relations…

Gare de Dorasan
Gare de Dorasan

Nous poursuivons la visite vers la gare ferroviaire de Dorasan. Elle est située sur la ligne Gyeongui qui relie Séoul à Dorasan et peut-être un jour Pyongyang… Le 17 mai 2007, deux convois ferroviaires (l’un parti du Nord et l’autre du Sud) ont franchi pour la première fois depuis 56 ans la zone coréenne démilitarisée. Il existe actuellement un service de passagers qui permet de se rendre à Séoul deux fois par jour, elle est empruntée principalement dans un but touristique, mais sert aussi  pour le transport de matières premières en direction de la « zone industrielle spéciale de Kaesong » (du côté nord-coréen), et de produits finis (en direction de Séoul). L’aménagement de cette zone industrielle de Kaesŏng (Kaesong Industrial Region) dans la province de Hwanghae du Nord en 2002 est vu comme un signe d’ouverture. C’est un parc industriel intercoréen de 66 km2 situé en Corée du Nord, symbole d’une collaboration économique entre les deux Corée. C’est ainsi que 123 entreprises sud-coréennes emploient 50 000 Nord-Coréens et, chaque jour, 400 Sud-Coréens franchissent la frontière pour se rendre à leur travail.

Départ pour Pyongyang...
Départ pour Pyongyang…

Cette gare de Dorasan qui n’a actuellement qu’une fonction touristique a quelque chose d’émouvant, elle est porteuse d’espoir pour la réunification des Corée. Elle est là rutilante, quasiment vide, mais prête à l’emploi pour amener des passagers du Nord au Sud et du Sud au Nord, de Séoul à Pyonyang pour continuer vers la Chine, la Russie et se rattacher au Transsibérien à la Sibérie et à l’Europe ! Il est même possible là d’avoir un tampon, de discuter avec le douanier ou même d’admirer des œuvres intégrées dans la gare…

Tampons de la gare Dorasan !
Tampons de la gare Dorasan

La  visite de cette Zone Démilitarisée (DMZ) suscite de la curiosité qui se mêle à une certaine appréhension d’une mise en scène qui aurait pu être trop artificielle pour satisfaire les touristes. Mais il faut vite convenir que cette excursion très instructive est des plus émouvantes surtout avec la présence de ces visiteurs coréens. C’est le lieu de tous les paradoxes où se mélange un côté touristique avec ses ventes de tee-shirt et autres souvenirs divers, à une présence militaire des plus importantes au monde, c’est à la fois un symbole de guerre fratricide et d’espoir de paix !

Planète Découverte vous emmène dans ce lieu incontournable de la Corée.

Pierre

Planète Découverte à la rencontre des derniers nomades de la mer, les Vezo de Madagascar.

A la rencontre des derniers nomades de la mer, les Vezo de Madagascar.

À Madagascar,  on dénombre officiellement « 18 ethnies » ou groupes culturels, auxquelles viennent s’ajouter ce que les ethnologues appellent des « sous-ethnies », dont le nombre exact n’est pas connu.

Les Vezo (prononcez «Vez»)  sont une de ces 18 ethnies. Ils sont un des derniers peuples de «nomades de la mer» sur notre planète. Ils vivent sur la côte sud-ouest de la «grande île», de part et d’autre du Tropique du Capricorne, entre les villes de Tuléar et de Morombe, le long des magnifiques lagons du canal du Mozambique.

Pêcheurs Vezo rentrant de la pêche !
Pêcheurs Vezo rentrant de la pêche

«Nomadiser c’est un art, on découvre la beauté du monde». Parole d’un pêcheur Vezo.

 

D’après les dernières découvertes scientifiques, leurs ancêtres seraient venus sur de grandes pirogues par-delà les océans, en provenance de l’archipel indonésien au début de notre ère. Mais selon la légende, les Vezo seraient les descendants de l’union d’un  pêcheur et d’une sirène.

Enfants Vezo sous le clair de lune !
Enfants Vezo sous le clair de lune

 

De nos jours, les Vezo continuent à vivre selon les traditions et les rituels hérités de temps immémoriaux. La famille est très importante et le rôle des anciens est respecté. Le plus ancien de la communauté est appelé le Hazomanga. Intermédiaire entre les membres de la famille et les ancêtres, il possède,  grâce aux rêves, le pouvoir de communiquer avec les morts. En respectant les conseils des ancêtres, il supervise les cérémonies dont le « tromba » qui, par une possession d’une puissance extérieure, donne lieu à des rituels de transe souvent spectaculaires.

Plage et village Vezo
Plage et village Vezo

Leur vie tourne autour de la mer et de la pêche, ils ont depuis toujours le même type d’embarcations, des pirogues à balancier (lakana piarana), simplement équipées d’une voile carrée tendue entre deux mâts. Les pirogues mesurent entre 2 à 8 mètres de long, leurs coques sont peintes de couleurs vives et elles sont creusées dans du farafatse, un bois très léger semblable au balsa.  Ils peuvent ainsi embarquer pour des voyages de plusieurs jours, en faisant escale le soir sur des plages sauvages, dans des lagons loin de tout ou ils bivouaquent entre les dunes, utilisant la voile carrée de leur pirogue comme toile de tente.

Pirogues Vezo
Pirogues Vezo

Les hommes vont pêcher au large, parfois au-delà de la barrière de corail, de gros poissons ou des tortues de mer, pendant ce temps les femmes restées au village attendent la marée basse pour s’aventurer à pied sur le récif où elles collectent des crustacés, des oursins, etc. Les produits de la pêche sont séchés ou salés au village avant d’être consommés, vendus ou échangés contre diverses denrées sur les marchés locaux.

 

Départ pour le marché
Départ pour le marché

Pour un Vezo, la mer est toute sa vie, il la respecte et la craint tout en la connaissant parfaitement. Leurs techniques de pêche ont très peu changé depuis des siècles, le filet, l’hameçon, mais aussi la plongée en apnée pour débusquer au harpon les poissons cachés dans les crevasses. Leur pêche, dont la quantité ne doit jamais excéder les besoins, dépend des bonnes grâces des forces surnaturelles, qu’il s’agisse de génies ou d’ancêtres. Pour eux, de nombreux esprits, dont ceux des noyées, errent dans la mer et il ne faut pas pêcher plus que ses besoins sous peine d’offenser les dieux marins qui pourraient se venger en les privant de poissons ou en provoquant un naufrage.

«Quand la pêche est mauvaise. Personne ne proteste. Ce serait insulter la mer, la nature et les esprits des ancêtres». Parole d’un pêcheur Vezo.

Repos sur une plage
Repos sur une plage

Depuis quelques années, la vie des Vezo change, l’équilibre entre eux et la nature a tendance à se rompre. La demande de poisson s’est considérablement accentuée et les déséquilibres écologiques liés à la surexploitation de certaines espèces se font sentir, la pollution et la destruction des coraux se sont également amplifiées. Cela entraine chez certains d’entre eux une tendance à se sédentariser, ou à partir vers d’autres villages ou villes. Une régulation doit être mise en place, sinon l’avenir des ressources côtières, la santé des lagons de Madagascar et les Vezo en particulier seront considérablement fragilisés.

 

Pirogue le long d'un lagon !
Pirogue le long d’un lagon !

Planète Découverte vous propose deux circuits à Madagascar et un troisième combinant l’île de la Réunion et l’ « île Rouge », où vous pourrez aller à la rencontre des pêcheurs Vezo et d’autres peuples, dans les paysages grandioses et extrêmement divers de la « Grande île ». Et toujours de manière authentique et en petit groupe (12 personnes maximum).

 

 

Soava dia! (Bon voyage !)

 

Pierre

Planète Découverte en quête du Fuji San

La vague de Kanagawa, Hokusaï
La vague de Kanagawa, Hokusaï

Planète Découverte en quête du Fuji San

Le Mont Fuji (富士山) symbole du Japon, panorama exceptionnel que tous voyageurs, touristes ou pèlerins, rêvent de voir un jour ! Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2013, il est un « lieu sacré source d’inspiration artistique ».

Fuji San
Fuji San

Géographiquement : il se trouve au centre du Japon, sur la côte sud de l’île de Honshū, au sud-ouest de Tokyo (d’où il est visible les jours de beau temps) à une distance d’environ 120 kms. Né de l’activité volcanique il y a plus de 600 000 ans, il est le point culminant du Japon. Il s’élève à  3 776 mètres d’altitude et son cône quasi symétrique est de trente kilomètres à sa base. Assoupi plutôt qu’éteint, il s’impose majestueusement autour de la région des cinq lacs « Fujigoko » (lacs Motosu, Shoji, Sai, Kawaguchi et Yamanaka) qui sont autant d’endroits privilégiés pour l’admirer (par temps clair).

Nominalement : Les Japonais l’appellent Fujisan (le préfixe San s’utilise pour une personne que l’on respecte, les Japonais personnifient les montagnes et les volcans). Les Occidentaux l’appellent parfois Fuji-Yama, une prononciation qui n’est pas utilisée au Japon, ce serait dû à une erreur de transcription du kanji 山 (caractères japonais). Dire « mont Fujiyama » est un pléonasme, car « yama » signifie déjà montagne ! En fait, il existe plus d’une trentaine d’autres noms japonais pour le Fujisan, ce qui témoigne de l’importance de ce volcan pour les Japonais, certains oubliés avec le temps, d’autres purement poétiques, voire religieux. En voici quelques-uns : « Fuji-no-Takane » (ふじの高嶺) le haut pic du Fuji, Fuyō-hō (芙蓉峰) le pic du Lotus, Fugaku (富岳) montagne Fuji…

Hokusai, Trente-Six Vues du Mont Fuji
Hokusai, Trente-Six Vues du Mont Fuji

Les deux kanji  pour le mont Fuji sont 富 et 士, ils signifient respectivement « abondance » et « homme puissant » ! L’origine du nom Fuji n’est pas certaine, selon certains le nom provient du mot Aïnou (les aborigènes japonais) « feu » (fuchi) et de la déesse Kami Fuchi « la femme étincelle qui fait jaillir le feu », pour d’autres le nom proviendrait de 不二 , signifiant « sans égal », d’autres affirment qu’il provient de 不尽 signifiant « sans fin », ou que le nom est dérivé d’un mot ayant pour signification « une montagne s’élevant avec la forme de l’épi d’un plant de riz »…

Hiroshige !
Hiroshige

Scientifiquement : Le Fuji est un stratovolcan ou volcan composite (un volcan dont la structure est constituée de l’accumulation de coulées de lave, de fragments de roches solides, de cendres… comme les volcans d’Auvergne !). Il est situé sur la ceinture de feu du Pacifique, à la jonction des plaques tectoniques Pacifique, Eurasienne et Philippine. Toujours considérée comme actif, sa dernière éruption remonte à l’année 1707 (époque Edo) ; cette éruption est connue sous le nom de « grande éruption de Hōei ». Entre 781 et 1707, il y eut une quinzaine d’éruptions. Actuellement le risque éruptif est considéré comme faible
Mont Fuji depuis Kawaguchiko en été.

Au sommet du Mt Fuji !
Au sommet du Mt Fuji

Sportivement : La première ascension connue du mont Fuji fut réalisée en 663 par le moine bouddhiste Enno Gyōja. Le premier non-Japonais à gravir le volcan est sir Rutherford Alcock en 1860. Longtemps interdit aux femmes (considérées comme impures pour ce lieu sacré), il faudra attendre 1832 pour que Takayama Tatsu, une jeune femme membre d’une secte adoratrice du mont Fuji, se joigne, vêtue d’une tenue d’homme, à un groupe de pèlerins et effectue la première ascension connue du volcan par une femme! Le gouvernement de l’empereur Meiji lèvera cette interdiction qu’en 1872, sous la pression des Japonaises, après que la femme d’un diplomate britannique y soit montée. De nos jours, chaque année entre 250 000 à 300 000 randonneurs gravissent cette montagne sacrée. Elle est une destination extrêmement populaire en particulier pour les Japonais, qu’ils soient shintoïstes, bouddhistes ou sportifs. Les différents sentiers d’ascension sont ouverts 24h/24 aux visiteurs, mais seulement pendant l’été (de juillet à début septembre). L’intérêt ultime étant d’admirer le lever ou le coucher du soleil depuis le sommet. Il faut savoir que gravir le Mont Fuji est loin d’être une promenade de santé, cela demande une bonne condition physique et une bonne préparation. Il est généralement conseillé de grimper de nuit et de redescendre au matin. Un bus depuis Tokyo dépose les randonneurs à la cinquième station (située à 2300 mètres d’altitude) qui est le lieu de départ de la randonnée pour la majorité des grimpeurs.
« Celui qui gravit le Mont Fuji une fois est un sage, celui qui le fait deux fois est un fou ».           Proverbe japonais.

Hokusai !
Hokusai

Mystiquement : Nombreuses croyances, mythes et légendes sont associés au mont Fuji. Il est vénéré comme un « kami» (esprit) qui réunit à la fois les symboles du Feu, de la Terre et du Ciel ! Il est une entité divine à part entière, il possède une âme propre qui représente la paix et apporte la prospérité. Ainsi de nombreuses références mythologiques et religieuses lui sont rattachées. Par exemple le conte du « coupeur de bambou et de la princesse de la lune Kaguya » qui narre l’histoire d’un empereur qui aurait jeté dans le cratère du Mont Fuji un élixir d’immortalité ainsi qu’une lettre destinée à la princesse de la lune, renonçant ainsi à la vie éternelle (car son existence n’avait pas de sens sans la princesse Kaguya, sa bien-aimée). Une autre légende shintoïste fait du Fujisan le lieu de résidence de la princesse Sakuya qui symbolise l’éphémère comme le sont les fleurs de cerisier. L’éphémère s’oppose bien entendu à l’éternité de la montagne qui, pour le peuple japonais, a toujours été là et le sera toujours. La symbolique bouddhiste du Mont Fuji représente, par sa forme, un idéal à atteindre et l’harmonie parfaite.

Mont Fuji vu de Tokyo !
Mont Fuji vu de Tokyo

Artistiquement : La beauté de ce volcan solitaire, souvent couronné de neige, s’élevant au-dessus de la plaine, de la mer et de lacs bordés d’arbres, a inspiré artistes et poètes.  Nombreux écrivains ont écrit sur et pour lui. Des artistes notamment les peintres l’ont pris comme modèle, il apparaît dans d’innombrables représentations picturales. La plus ancienne représentation retrouvée date du Xème siècle, c’est un dessin sur le papier d’une porte coulissante. Mais les œuvres les plus célèbres représentant le Fujisan sont celles réalisées par les peintres japonais du XIXe siècle notamment par le maître de l’estampe nipponne Katsushika Hokusai (1760-1849) avec ses trente-six vues du mont Fuji (Fugaku Sanjūrokkei, 1831), ainsi que celles d’Utagawa Hiroshige. Ces estampes ont eu une profonde influence sur l’art occidental de l’époque impressionniste.

Fuji San au printemps !
Fuji San au printemps !

Alors, même si vous ne gravissez pas la montagne sacrée, il faut tenter de l’apercevoir depuis le sommet d’une tour de Tokyo ou en passant en Shinkansen le long de ses pentes ou mieux encore s’y rendre depuis la région des 5 lacs si le ciel vous est favorable !

Suivez-nous au Pays du Soleil Levant pour admirer les nombreuses merveilles nippones.

Pierre

Planète Découverte vous guide sur les traces de la civilisation Maya.
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Site Maya de Palenque.

Planète Découverte vous guide sur les traces de la civilisation Maya.

Les Mayas sont certainement le plus légendaire des peuples « des Amériques ». Beaucoup de mystères entourent encore cet étonnant peuple du Yucatan qui continue à nourrir de nombreux fantasmes !

Pendant plus de deux siècles, on ne savait presque rien des Mayas…la forêt tropicale avait repris ses droits, leurs cités étaient alors englouties sous une végétation luxuriante. De plus, après la conquête espagnole du XVIe et XVIIe siècle, les prêtres occidentaux brulèrent la quasi-totalité des livres en écorce de figuier des ,Mayas seulement quatre d’entre eux ont été miraculeusement sauvés !

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Pyramide maya d’Uxmal.

L’intérêt pour ces civilisations précolombiennes commence seulement au XIXe siècle avec les premiers explorateurs et archéologues qui vont partir à la découverte de ces vestiges perdus. Ils donneront à ces peuples une image romantique : un peuple pacifique possédant de grandes connaissances et qui, protégé par leur forêt impénétrable, passait leur temps à contempler les étoiles et à décrypter les mystères de l’univers !

L’évolution des connaissances a permis de changer cette vision fort romanesque. Car si les anciens Mayas étaient de grands bâtisseurs, de fabuleux artistes et de remarquables savants, ils étaient aussi de terribles guerriers qui se battaient régulièrement entre cités voisines. Les sacrifices humains (exécutés comme un rituel dont le but métaphysique était de nourrir les dieux) sont aussi attestés, même s’ils ne furent jamais pratiqués à la même échelle que chez les Aztèques, qui eux aimaient se « vautrer » dans le sang !

Leur religion, fondement de leur culture, joua un grand rôle. Elle était fondée sur le principe de l’influence du cosmos sur les Humains, d’où l’importance de rendre hommage aux dieux par des rituels. Certains de ces rites anciens et traditions ancestrales continuent de s’exprimer aujourd’hui dans un syncrétisme de foi chrétienne et maya.

Contrairement à la civilisation andine des Incas, les Mayas ne constituaient pas un « empire » uni avec à sa tête, un seul souverain. Leur organisation politique en cités indépendantes et rivales chacune gouvernée par sa propre hiérarchie (organisation qui rappelle celle des Grecs antiques) donnait lieu à de nombreux conflits entre ces cités-états.

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Temple maya au cœur de la forêt

Chaque société maya est divisée en trois ordres : la noblesse, le clergé et le peuple. La noblesse et les prêtres vivaient dans de grandes villes édifiées autour de centres cérémoniels (pyramides). Le peuple était constitué majoritairement de paysans qui vivaient autour de ces cités dans des communautés agricoles. A leur apogée leur population globale a été estimée à 20 millions, certaines villes comme Tikal pouvaient atteindre les 70 000 habitants.

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Chichen Itza et tortue

Tout en s’inspirant des découvertes et des idées héritées des civilisations plus anciennes comme celle des Olmèques, les Mayas avaient acquis une grande maîtrise de l’astronomie. Ils avaient mis au point des calendriers perfectionnés avec des années de 365 jours et ils étaient parvenus à construire des observatoires d’une précision telle qu’ils pouvaient prévoir un évènement à quelques secondes près. Grands mathématiciens, leur système mathématique n’était pas décimal (c’est-à-dire de 0 à 9), mais vigésimal (le changement de « dizaine » se fait à 20). L’ensemble des symboles mathématiques permettait, même aux gens privés d’instruction, d’effectuer des additions et des soustractions à des fins commerciales. Selon les Mayas, certains chiffres étaient plus sacrés que d’autres en raison du rôle spécial qu’ils jouaient. Le 20 en faisait partie, car il correspondait au nombre de doigts et d’orteils sur lesquels les humains pouvaient compter ! Ils possédaient une écriture hiéroglyphique qui n’a pas encore pu être complètement déchiffré, car ces cités-états ne parlaient pas forcement la même langue.

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Chichen Itza

Ils furent aussi de grands bâtisseurs, avec une conception de l’architecture comme le prolongement de la nature, elle doit reproduire l’ordre du monde. En respectant ce concept, ils bâtirent des temples-pyramides imposants, des palais grandioses et des cités majestueuses.  Ils tracèrent dans la jungle et les marais de vastes réseaux d’échanges commerciaux avec des cités lointaines. Ils défrichèrent de vastes étendues de forêts tropicales pour bâtir d’imposantes structures, mais aussi pour aménager des terres cultivables et, là où l’eau de surface était rare, ils bâtirent d’immenses réservoirs souterrains d’eau de pluie. La base de leur économie était l’agriculture et ils avaient toujours besoin de plus de terres arables. Ils cultivaient principalement le maïs, d’ailleurs le mot « maya » viendrait du mot «maïs», une céréale qui tient une place capitale dans la vie quotidienne des Mayas et dans les mythologies précolombiennes au point qu’ils se sont désignés eux-mêmes comme des « hommes de maïs »! Ils cultivaient aussi le coton et le cacao autre culture importante, car elle leur servait de monnaie.

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Fresque maya

Leur origine serait dans la région du Yucatan, on retrouve des traces des Mayas dès 2600 avant J.-C. Leur territoire serait aujourd’hui le sud du Mexique, le Guatemala, le nord de Belize et l’ouest du Honduras et du Salvador. L’Histoire maya se caractérise par des cycles de grandeur et de décadence: des cités florissantes qui subissent un déclin rapide, remplacées par d’autres.  Ils atteignent leur apogée autour du IIIe siècle ap. J.-C. et le déclin de la civilisation maya a commencé vers 900 ap. J.-C. pour des motifs mystérieux !?  L’hypothèse la plus vraisemblable serait que la région commença à souffrir d’une sécheresse prolongée. La nourriture se fit plus rare, les villes se firent la guerre entre elles… Inexorablement, cette civilisation déclina et sombra. Les Mayas du sud vont abandonner leurs villes et les Mayas du nord vont intégrer la civilisation Toltèque vers 1200 ap. J.-C. Quand les conquistadors espagnols débarquèrent en pays Maya début XVIe siècle, ils ne rencontrèrent jamais la florissante civilisation!

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Plage du Yucatan

De nos jours, la population maya est estimée entre 6 et 10 millions d’individus. Certains sont intégrés dans les cultures modernes des pays où ils résident, d’autres continuent à mener une vie plus traditionnelle et distincte culturellement, souvent en parlant toujours l’une des langues mayas.

Planète Découverte vous invite à nous suivre à la découverte des Mayas d’hier et d’aujourd’hui à travers les sites ancestraux du Yucatan, à la rencontre des derniers descendants de cette grande civilisation.

« Quand les hommes de Cortés ont débarqué ici, ils ont demandé en espagnol: Comment s’appelle cet endroit ? Les Mayas leur ont à chaque fois donné la même réponse: Yucatán ! Dans leur langue ce mot signifie: Je ne vous comprends pas ». Un autre monde – Barbara Kingsolver

Pierre

Saveurs venues d’Asie !


Saveurs venues d’Asie

Quelle est le lien entre un lā miàn mangé dans le marché de nuit de Hézhèng Lù à Lanzhsou, un Thukpa dégusté au Tashi de Lhassa, un ramen englouti dans un Yataï de Hakata, un tsuivan dévoré dans un guanz à Oulan Bator, un Jajangmyeon savouré dans un Sikdang de Séoul, un mie goreng ingurgité dans un warung de Java  ou encore un pho avalé dans Cam Chi à Hanoï ? Les nouilles bien sûr.

Les nouilles sont très présentes dans toutes les cuisines d’Asie. Le plus souvent elles sont fabriquées avec de la farine de blé dur ou tendre, de riz, de riz glutineux, mais également de soja vert (haricot mungo) ou même de patate douce.

yunnan

Mais d’où viennent les nouilles, et qui les a inventées ?
En 2005, des scientifiques de l’Académie des sciences de Pékin ont découvert sur les rives du Huang He appelé aussi fleuve Jaune (nord-ouest de la Chine) les plus anciennes nouilles du monde ! Selon la datation au carbone 14, elles seraient anciennes de plus de 4 000 ans. Elles sont faites à base de deux types de millet. Cette découverte a ravivé le vieux débat sur l’origine des nouilles revendiquée par les Italiens, les Arabes et les Chinois ?! Le professeur chinois Lu Houyuan semble avoir la réponse, il a déclaré à la BBC :  » Lajia (le site chinois où furent découverte les plus anciennes nouilles) est un emplacement très intéressant ; d’une certaine manière, c’est le Pompéi de la Chine. Notre découverte indique que les nouilles ont été produites la première fois en Chine« .

L’intérêt de cette découverte semble avoir mis fin au débat sur l’origine des nouilles et des pâtes alimentaires. Elles ne sont à l’origine ni italiennes, ni arabes, mais bel et bien chinoises !
Une légende tenace veut que ce soit Marco Polo qui les aurait importés en Italie à son retour de Chine en 1295 !? En réalité il n’en est rien, les historiens l’ont prouvé. Il parait même que ce mythe aurait été inspiré par un publicitaire des années 1920, qui ce serait servi du grand explorateur vénitien pour promouvoir des marchandises !

Caravane sur la Route de la Soie
Caravane sur la Route de la Soie

En Chine, on les appelle Miàntiáo (面条), au Japon Nūdoru (ヌードル), au Vietnam , en Mongolie goimon (гоймон), en Corée nudeul (누들) …

Mais d’où vient le terme nouille ou noodle employé en Occident ? Le terme serait emprunté à l’allemand nudel, lui-même d’origine incertaine (peut-être du latin nodus). En allemand, il est attesté vers le XVIe siècle, et repris par les Anglais au XVIIIe siècle pour donner noodle. Le terme français s’est écrit noudle ou nudeln au XVIIIe puis nouilles au pluriel dès la fin du XVIIIe.

Mais allons à l’essentiel, parlons un peu gastronomie.

Commençons par les inventeurs : les Chinois ! La cuisine chinoise utilise une grande variété de nouilles. Mian (面) sont les nouilles de blé alors que fen (粉) sont celles de riz. Contrairement aux pâtes italiennes, les nouilles chinoises sont préparées avec de la farine et non de la semoule. La matière première est bien sûr liée à leur origine géographique : le blé dans les régions céréalières et le riz là où la riziculture domine.
Il existe en Chine des restaurants spécialisés dans les nouilles faites à la main sans aucun outil de découpe, elles sont appelées lā miàn ce qui signifie « nouilles étirées ». À partir de farine de blé, elles sont étirées et repliées environ sept fois jusqu’à obtention d’une unique pâte longue et fine, qui sera ensuite jetée dans un bouillon aromatisé et accompagnées de viande séchée, de cacahuètes et d’épices pour être dégustées dans un bol. L’ethnie chinoise musulmane Hui est la grande spécialiste de cette technique culinaire.

Lā miàn mangé dans le marché de nuit de Hézhèng Lù à Lanzhsou !
Lā miàn mangé dans le marché de nuit de Hézhèng Lù à Lanzhsou !

Les provinces de Shandong ou de Shanxi ont pour tradition les nouilles au couteau appelées Dao Mian qui sont faites à base de farine de riz. On enroule les nouilles sur elle-même puis on fait sauter des copeaux directement dans l’eau bouillante, à l’aide d’un couteau à légumes et une fois cuites, les nouilles sont sautées dans un wok avec la garniture (légumes, viandes…).

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Petit restaurant de nouilles au Japon!

Au pays du Soleil levant, les nouilles sont également très cuisinées. On en retrouve une grande variété (men, 麺) qui vont donner diverses préparations (men-rui, 麺類). Il faut dire que la plupart des nouilles japonaises sont d’origine chinoise, importées par un prêtre bouddhiste au XIIIe siècle. Parmi les plus répandues, on peut citer les udon (饂飩) nouilles blanches et épaisses à base de farine de blé tendre (froment) servies, soit froides sur un plat, soit en soupe; les soba (蕎麦) nouilles fines de sarrasin de couleur brune servies comme les udon; les sōmen (素麺) nouilles de blé fines et blanches servies froides sur de la glace en été ; les rāmen (ラーメン) fines nouilles mangées en soupe chaude dans un bouillon à base de poisson ou de viande souvent assaisonnées au miso ou à la sauce soja et accompagnés d’excellents petits ravioli appelés gyoza (ぎ ょ う ざ) et enfin les hiyamugi (冷麦) fabriquées comme les somen et servies froides en été.

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Ramen englouti dans un Yataï de Hakata !

En Mongolie, la cuisine est assez simple. La nourriture provient principalement des animaux, que ce soit pour leur viande, leur gras ou les laitages qu’ils produisent. Mais il y a aussi des céréales comme du millet, de l’orge et du blé, donc la possibilité de faire des nouilles ! On peut y manger des raviolis appelés khuushuur (ᠬᠤᠤᠱᠤᠤᠷ/хуушуур) à base de farine de blé, fourré de viande de mouton, de yak ou de bœuf, voire de chèvre et frit dans l’huile ou des buuz (ᠪᠤᠤᠵᠠ/бууз) également fourrés à la viande de mouton ou de bœuf, aux oignons ressemblant au jiaozi chinois. Il y a aussi un plat de nouille nommé tsuivan (ᠴᠤᠶᠢᠪᠢᠩ/Цуйван), avec de la viande, du gras de viande et, chose rare en Mongolie, quelques légumes (carottes, poivrons…).

Tsuivan dévoré dans un guanz à Oulan Bator !
Tsuivan dévoré dans un guanz à Oulan Bator !

La cuisine vietnamienne repose sur des mélanges d’herbes et d’épices originales, ainsi que sur des méthodes de cuisson dont le condiment principal est le nuoc-mâm. Elle est diverse et variée en fonction des inspirations des minorités ethniques nombreuses de ce magnifique pays. Eux aussi ont été inspirés par les nouilles ! Dans le Nord on peut savourer des Bún, des nouilles blanches qui accompagnent les boulettes et les grillades de poitrine de porc avec des herbes aromatiques et des légumes marinés et du Mì xào, des nouilles de blé frites avec garnitures variées. Dans le Centre, on trouve une cuisine inspirée par le peuple cham, par exemple du Bún bò Huế, une soupe de nouilles au bœuf, spécialité de la ville de Huế comme son nom l’indique. Et dans le Sud du pays, une cuisine influencée par la cuisine chinoise et thaïlandaise, comme le Bánh cuốn, des raviolis au porc haché et champignons noirs. Et bien sûr, du phở ou soupe tonkinoise, le plat national vietnamien qui peut se consommer à tout moment de la journée avec des nouilles (de riz)!

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Pho avalé dans Cam Chi à Hanoï !

La cuisine coréenne est reconnue pour la variété et la qualité de sa cuisine qui se distingue de celles des pays voisins comme le Japon et la Chine et, même si les nouilles y sont moins présentes, on en rencontre aussi ! La cuisine coréenne utilise beaucoup de piment et surtout l’incontournable kimchi (김치), ainsi qu’une grande variété de légumes, fruits de mer, légumes sauvages, etc.  Avec des nouilles, il y a le Japchae (잡채), un plat à base de nouilles de patate douce, mélangées à des poivrons, carottes, graines de sésame, oignons, bœufs, et lentin du chêne, assaisonnées de coriandre, d’huile de sésame et d’une sauce pimentée, le tout peut être servi chaud ou froid ; le Jajangmyeon (자장면)un plat populaire  « nouilles en sauce frite » avec une sauce noire à base de haricots de soja fermentés; le Kalguksu (칼국수), des nouilles fraîches dans un bouillon de viande, servies froides dans un bouillon froid avec de fines tranches de concombre, ou chaudes avec du bouillon de bœuf et des lamelles de courgettes ; le Mandu (만두) très proche des raviolis chinois (jiaozi), ils peuvent avoir des aspects très différents, de contenus divers (viande de bœuf mélangée avec du tofu frais) ou avec différents types de kimchi. Comme en Chine, ces plats sont frits, bouillis ou cuits à la vapeur, selon les goûts.

Jajangmyeon savouré dans un Sikdang à Séoul
Jajangmyeon savouré dans un Sikdang à Séoul

 

Au Tibet, la cuisine traditionnelle se distingue en raison de son isolement géographique et de l’aridité de ses sols. Peu de plantes poussent à une altitude moyenne de 4 000 m, mais on trouve de l’orge, avec laquelle on fait la tsampa, la farine d’orge grillée, l’aliment de base du Tibet. La tsampa est utilisée pour faire des momos, des raviolis fourrés cuits à la vapeur ou frits, également du Thupka, un mot tibétain qui définit les soupes ou ragoûts combinés avec des nouilles. On trouve aussi du Thupka au Népal

Thukpa dégusté au Tashi de Lhassa
Thukpa dégusté au Tashi de Lhassa

L’Indonésie n’est pas en reste pour les nouilles, avec son fameux mie goreng ou bami goreng (en Malaisie mee goreng) ce qui signifie « nouilles frites ». Plat à base de nouilles jaunes frites dans l’huile avec de l’ail, de l’oignon ou des échalotes, des crevettes, du poulet, du porc, du bœuf ou des bakso (boulettes de viande), du piment, du chou ou du chou chinois, des tomates, divers autres légumes et des œufs.

un mie goreng ingurgité dans un warung de Java
Mie goreng ingurgité dans un warung de Java

Pour terminer ce tour d’Asie de la nouille, il faut aussi parler des nouilles instantanées qu’on trouve partout en Asie. Il y a même un musée dédié aux nouilles instantanées à Yokohama au Japon. Il a été créé dans le but de faire connaître « les pensées créatives » qu’avait Ando Momofuku, l’inventeur japonais des nouilles instantanées (« Chicken Râmen »). Il s’agit non seulement d’un musée, mais aussi un espace où les visiteurs peuvent fabriquer leurs nouilles.

 

Musée de la nouille instantanée à Yokohama

Planète Découverte vous fait voyager en Asie : en Chine, au Tibet, en Corée, au Japon, en Indonésie, au Vietnam (bientôt en Mongolie !!!) … pour (notamment !!!) déguster des nouilles succulentes et bien d’autres mets et saveurs de l’Asie.

« Pour bien aimer un pays, il faut le manger, le boire et l’entendre chanter ».Michel Déon

Bon appétit !  Wèikǒu hǎo 胃口好 !  Yoi shokuyoku 良い食欲 !  Joh-eun sig-yog좋은 식욕 !
Napsu apik ! Ngon miệng  ! Sain duraaraa сайн дураараа !  …

 

Pierre