Blog de Planète Découverte
+33 9 86 76 66 15.
« Voyage au Tibet, le train sur le toit du monde », de la Chine au Tibet.
voyage au Tibet, train Chine-Tibet
Sur le permafrost des plateaux tibétains, photo prise depuis le train qui traverse le Tibet. Photo d’Olivier sur notre voyage Chine-Tibet-Népal.

Voyage au Tibet, le train sur le toit du monde », de la Chine au Tibet : récit de notre accompagnateur lors d’un Voyage au Tibet, le train Chine-Tibet, dit sur le toit du monde au Tibet.

 

Fierté de la Chine, ce train, terminé en 2006, qui relie Lhassa, capitale du Tibet, à Golmund, Xinning et même Pékin n’est pas d’accès facile pour les étrangers . Car il a pour destination le Tibet !

voyage au Tibet, train Chine-Tibet
Gare de l’ouest à Xining pour le train vers le Tibet. Photo d’Olivier sur notre circuit Chine-Tibet-Népal.

Et croyez-moi, obtenir le permis d’entrée (visa Tibet) pour un voyage au Tibet n’est pas une mince affaire !

Déjà, il faut être un groupe d’au moins 5 personnes (1) et de même nationalité s’il vous plaît.  Ensuite…on patiente pour avoir en mains le fameux visa chinois… Enfin, il faut contacter une agence chinoise qui voudra bien vous obtenir le permis de voyager au Tibet et lui fournir l’itinéraire prévu (et ne surtout pas en changer !) ainsi que le scanne  de votre passeport. Mais attention, ces démarches sont à prévoir 3 semaines voire un mois avant la date prévue d’entrée au Tibet.

Alors et seulement alors, vous pouvez acheter les billets de train (ou plutôt les faire acheter…). Ceux-ci sont désormais nominatifs et portent aussi votre numéro de passeport… comme souvent en Chine !

voyage au Tibet, train Chine-Tibet
Nouveau quartier de la gare de l’ouest à Xining. Photo d’Olivier sur notre circuit Chine-Tibet-Népal.

C’était en octobre avec mon groupe lors de notre voyage qui va de Pékin à Kathmandu, au Népal, en traversant le Tibet que nous avons pris le train à Xinning (chef-lieu de la province du Qinghai), à la nouvelle gare de l’ouest, rappelant curieusement un hangar plutôt qu’une gare,  noyée dans une multitude de tours de 30 à 35 étages qui font maintenant partie intégrante du paysage de cette ville.

Au premier contrôle, on vous demande votre billet et votre passeport ainsi que votre permis d’entrée pour voyager au Tibet ou une photocopie, si l’agence qui vous l’a obtenu est au Tibet.

Passage des sacs au détecteur (comme dans toutes les gares en Chine) puis direction la salle d’attente. On a accès au train environ 20 min avant son départ, après un dernier contrôle des papiers et surtout du fameux permis tibétain…

Enfin, nous pouvons nous installer dans nos couchettes dites «molles» (première classe) en opposition aux couchettes dites «dures» (seconde classe). Rien de bien spécial ici par rapport aux autres trains chinois si ce n’est une prise O2 au-dessus de chaque couchette.

voyage au Tibet, train Chine-Tibet
Yaks sur le plateau tibétain depuis le train vers Lhassa. Photo d’Olivier sur notre voyage Chine-Tibet-Népal.

Il y a aussi un wagon-restaurant (comme dans la plupart des trains chinois), ça peut servir, il faut 24h pour gagner Lhassa depuis Xining !!

Notre voyage en train vers le Tibet commence et le train monte assez rapidement en altitude, sans qu’on s’en rende compte. On découvre de belles dunes de sable gris et ensuite le majestueux lac Qinhai.

Le train le longe un bon moment avant de faire place à la steppe, qui rappelle celle de la Mongolie. La nuit approche, on se couche tôt.

voyage au Tibet, train Chine-Tibet
Le majestueux lac Qinhai depuis le train qui va au Tibet. Photo d’Olivier sur notre voyage Chine-Tibet-Népal.

Au matin, le paysage est plus rude, froid, le permafrost est là, le train le plus haut de monde circule souvent surélevé. Le paysage gelé est magnifique, on est à une altitude de 4800m avec le passage d’un col à 5027m, c’est le Tibet !

On découvre des troupeaux de yaks, mais aussi de curieuses petites gazelles qui font penser à des vigognes de l’altiplano d’Amérique du Sud.

Voyage au Tibet, train Chine-Tibet
Soldat chinois saluant le train le plus haut du monde ! Photo d’Olivier sur notre voyage Chine-Tibet-Népal.

Les sommets enneigés font aussi leur apparition, spectaculaires, ils s’imposent maintenant en toile de fond…

On aperçoit des troupeaux de moutons, des villages tibétains, mais aussi des soldats saluant le train qui passe (!!!) à l’approche de Lhassa…

Nous arrivons à la gare de Lhassa au Tibet 24h et 1min après notre départ, personne n’a trouvé le temps long, tout le monde est ravi de cette expérience qui ne manquera pas de rester gravée dans nos mémoires un long moment, un moment fort de notre voyage au Tibet…

 

 

 

 

 

voyage au Tibet, train Chine-Tibet
Village tibétain sur la ligne Xinning-Lhassa. Photo d’Olivier sur notre voyage Chine-Tibet-Népal.

Vivez, vous aussi, cette aventure extraordinaire avec Planète Découverte et partez sur le toit du monde avec nos voyages au Tibet.

(1) depuis le 22 janvier 2013, le nombre de 5 personnes voyageant ensemble a été réduit à 3,les nationalité peuvent être maintenant mélangée suite à un communiqué du Tibetain Tourisme Bureau. (organisme qui délivre les permit de voyage au Tibet)

 

 

 

Olivier.

Expérience de marchandage sur un circuit en Chine.

Tout ne change pas en Chine…. un de nos accompagnateurs vous raconte une petite histoire personnelle à Pékin sur un circuit en Chine.

En arrivant à Pékin, j’ai la mauvaise surprise de constater que j’ai oublié la carte SD de mon appareil photo sur mon ordinateur à la maison….Alors que je me balade à vélo, je me mets en quête de la précieuse carte.

Au détour d’une rue, je m’arrête dans une boutique qui vend des produits de marque japonaise très connue.

Boutiques de wangfujing

Le prix indiqué d’une carte de 4GB est de 220yuan (28 euros) !!! Devant ma stupeur et une affirmation de -taykel- (trop cher en chinois), la vendeuse me fait rapidement une offre à 160 yuans (20 euros). D’un mouvement de tête, j’affirme mon désappointement et sors reprendre mon vélo. La serveuse me suit en courant en me proposant haut et fort -I bay, I bay- (100 yuans), trop tard ! Je pars digne en me disant qu’il ne faut pas se foutre de ma gueule et que 100 yuans, c’est de toute façon encore trop cher. Mais pour 12 euros, je n’ai toujours pas de carte alors que j’ai du temps et qu’il fait beau…

Je vais ensuite sur Wangfujing, rue commerçante où je n’ai pas mis les pieds depuis des lustres (une partie est rue piétonne et les vélos sont interdits). Me voilà rapidement dans une boutique d’appareils photos et, stupeur ! La carte SD 4GB est à 325 yuans (40 euros) !! Je m’esclaffe, le vendeur m’indique rapidement sur sa calculette 225 yuans, là, je ne fais plus d’expression, la cause est entendue, je pars.

Il faut dire que Wangfujing est une des artères les plus huppées de la ville, et cela depuis 2 décennies.

Marchandage à Pékin sur un circuit en Chine
Rue Wangfujing à Pékin

J’enfourche mon vélo et quitte ce quartier décidément pas pour moi.                                                                                                                 Je fais une autre tentative plus tard dans une autre boutique d’une rue quelconque. Prix de la carte 4GB 180 yuans et des 8 GB 235 yuan, là, je me dis que la base n’est pas si terrible ! Négociation (toujours très rapides), la serveuse descend la 8GB à 150 yuans, j’en propose 120. Pas décidée, elle appelle la responsable qui, en faisant la moue accepte mon offre, soit 15 euros…

Je repars heureux d’avoir enfin une carte (qui marche) à un prix acceptable. Toujours est-il qu’en Chine, une chose n’a pas changé : tout se négocie !!!

Olivier

White Island, l’île apocalyptique!

 

Découverte de White island lors d’une excursion sur notre circuit en Nouvelle-Zélande de 3 semaines.

Longitude : 177° 78′ E
Latitude : 37° 52′ S
Altitude :  321 m

White Island est une île volcanique située à 26 miles nautiques (48 kilomètres) au nord des côtes néo-zélandaises . Elle se trouve dans la Baie de l’Abondance, une baie ouverte sur l’océan Pacifique Sud.

Afin de rejoindre White Island, avec des participants du groupe Planète Découverte en Nouvelle-Zélande, nous sommes partis tôt le matin de la ville de Rotorua pour l’héliport de Whakatane. Dès notre arrivée, on nous a expliqué les consignes et toutes les choses à savoir pour effectuer un vol en hélicoptère au-dessus de l’océan (en Nouvelle-Zélande on ne plaisante pas avec les consignes de sécurité!). Ainsi préparés et très informés, nous nous sommes rendu jusqu’à l’appareil, où l’on nous a harnachés, mis un gilet de sauvetage et un casque avec un micro pour pouvoir se parler entre nous pendant le vol. Après une bonne heure de ces préparatifs, fin prêts, nous avons pu décoller dans un bruit assourdissant vers White Island.

Nous nous retrouvons rapidement au-dessus du Pacifique et le spectacle tout autour de nous est absolument magnifique. Outre la vision de la terre au loin qui disparaît et celle de l’immensité de l’océan sous nos pieds (ou encore nos patins d’atterrissage!), on aperçoit au-dessus des petites vagues qui zèbrent la surface de l’océan, un banc de dauphins qui sautent et semblent jouer.

 

Au bout de vingt minutes de vol apparait au loin notre destination finale : White Island! Au fur et à mesure que l’on s’en rapproche, la vue est d’abord intrigante, puis étonnante, pour devenir ahurissante lorsqu’on survole l’île et que le pilote nous fait faire un ou deux tours complets.

Découverte de White island en circuit Nouvelle Zélande.
Whakaari. Photo prise par notre accompagnateur lors d’un circuit en Nouvelle-Zélande.

White Island est une petite île perdue dans l’océan de 5 km2 (2 kms de large sur 2,4 Kms de long), avec un sommet qui culmine à 321 mètres d’altitude.  L’île où nous allons atterrir, constitue la partie émergée d’un volcan sous-marin de 18 kms de diamètre, qui prend assise au fond de l’océan. En fait, elle est composée de deux stratovolcans superposés qui sont estimés vieux de 100.000 à 200.000 ans. La petite partie de l’île située au-dessus du niveau de la mer date, elle, de 16.000 ans environ.  Elle se trouve sur la zone de subduction entre la plaque pacifique et la plaque indienne, y sont alignés, les principaux volcans de Nouvelle-Zélande, Tongariro, lac Taupo…

L’activité volcanique de l’île se trouve actuellement sur une cote d’alerte de niveau 1, ce qui signifie que le volcan est toujours actif, la vapeur qui s’en échappe en témoigne. Ses éruptions sont de type strombolien; ce volcan émet des coulées de lave et des explosions qui peuvent entraîner un changement rapide de la topographie du cratère et du paysage environnant.

Pourquoi cette île s’appelle White Island?! Il n’y a pourtant pas grand-chose de blanc ici, ce serait plutôt l’île multicolore ou l’île fluo, à part peut-être le panache de fumée blanchâtre qui s’en dégage constamment! En fait, c’est le capitaine Cook (toujours lui, il est décidément partout dans le Pacifique, mais c’est une autre histoire!) qui a nommé cette île, l’île blanche. Il fût le premier Européen à apercevoir l’île en 1769, de loin sans y accoster et il ne se rendit pas compte qu’il s’agissait d’un volcan.

Pour les Maoris elle est connue sous le nom Whakaari ce qui signifie «qui a la possibilité de se rendre visible », nommée ainsi à cause de sa «tendance» à disparaître de la vue des côtes pour réapparaitre à l’horizon lors de fortes activités volcaniques. Son activité éruptive irrégulière a alimenté bon nombre de légendes chez les peuples maoris.

Découverte de White island en circuit Nouvelle Zélande.
White Island vue du ciel. Photo prise par notre accompagnateur lors d’un circuit en Nouvelle-Zélande.

Nous finissons par nous poser au milieu des coulées de lave multicolores et fluorescentes solidifiées. Nous sortons de l’appareil très impressionnés, tels des astronautes débarquant sur une autre planète! Il faut dire qu’en plus, nous sommes équipés en vulcanologue amateur. La tenue comprend entre autres un masque à gaz et un casque orange fluo qui se marie très bien avec les couleurs de la lave solidifiée d’ici!

Nous pouvons commencer l’exploration en suivant les consignes très strictes du pilote transformé en guide-vulcanologue. Nous devons le suivre pas à pas et mettre nos masques à gaz dès que le vent tourne et que la fumée des fumerolles chargées de gaz toxique nous submerge. Cela donne un spectacle assez comique, car en plein discours le guide doit s’arrêter de parler et mettre son masque à gaz, il nous faudra alors attendre quelques minutes pour avoir la suite des explications!

Découverte de White island en circuit Nouvelle Zélande.
Dégagement de Souffre sur l’île. Photo prise par notre accompagnateur lors d’un circuit en Nouvelle-Zélande.

Quel spectacle hallucinant, une vision d’un enfer psychédélique s’expose sous nos yeux, tout autour de nous. Au pied des 2 cratères nommés Donald Duck et Nellie Noisy (pas par le capitaine Cook cette fois!!!), se trouve un lac d’acide bouillonnant à la couleur verdâtre entourée de dépôts de soufre. Le paysage ressemble à un tableau abstrait, il est parsemé de cristaux de soufre jaune fluorescent qui semblent avoir poussé ici et de coulées orange, ocre et grise. Il faut dire que peu de végétation survit à cet environnement hostile et acide. Le volcan de l’île semble s’amuser à créer et à renouveler sans cesse son paysage apocalyptique et invraisemblable.

Découverte de White island en circuit Nouvelle Zélande.
Fumerolles. Photo prise par notre accompagnateur lors d’un circuit en Nouvelle-Zélande.

En contrebas, comme seule trace de présence humaine se dressent les ruines d’une ancienne usine corrodée par les gaz soufrés, témoin de la volonté de l’homme à vouloir maitriser la nature et de sa quête de profit à tout prix; mais encore une fois la nature a eu le dernier mot. En effet, une entreprise néozélandaise avait construit ici une mine de soufre, comme actuellement au Kawa Ijen en Indonésie. Mais en 1914, une paroi du cratère s’effondre et détruit la mine, ses infrastructures furent englouties par un énorme glissement de terrain, tuant les onze ouvriers qui travaillaient là, seuls survivants de la tragédie le chat du camp qui fut recueilli quelques jours après le drame par un bateau de ravitaillement. L’exploitation du soufre fut finalement totalement arrêtée en 1930.

Découverte de White island en circuit Nouvelle Zélande.
Ancienne coulée de lave. Photo prise par notre accompagnateur lors d’un circuit en Nouvelle-Zélande.

 

La balade qui dure environ 1heure 30 sur la planète White Island se poursuit à travers les nombreux jets de gaz et de vapeur, les sifflements, le bouillonnement du lac et les fumerolles acides qui fusent de toutes parts, tout cela avec une odeur de soufre quasi permanente.                                                                                                                                                                                                                                                                                       C’est une vision hallucinante!

 

 

 

Découverte de White island en circuit Nouvelle Zélande.
L’activité volcanique est toujours très forte. Photo prise par notre accompagnateur lors d’un circuit en Nouvelle-Zélande.

 

Et c’est avec regret et avec plein d’images extraordinaires en tête que nous devons rejoindre notre hélicoptère et quitter cette île étrange. Nous retournons donc avec l’émotion de ce spectacle fabuleux vers l’île septentrionale de la Nouvelle-Zélande pour continuer notre aventure au pays des Kiwis, des All Blacks et des paysages spectaculaires où l’enfer et l’éden se côtoient.

 

 

 

 

Pierre B

 

 

 

 

Rivière Tsiribihina en pirogue à Madagascar
Rivière tsiribine sur notre circuit à Madagascar
Pirogues au matin sur la rivière Tsiribihina

Rivière Tsiribihina en pirogue à Madagascar

Depuis notre atterrissage à Antananarivo, l’ancienne Tananarive que tout le monde ici appelle Tana, nous avons parcouru les hauts plateaux en suivant la Nationale 7, traversé Antsirabe qu’on appelle la «Vichy malgache», pour arriver à Miandrivazo, prononcer Miandrivaze, une bourgade tropicale du bout du monde dont le nom signifie : «J’attends une femme»!  Nous sommes en pays Sakalava, « Les gens de la longue plaine », le royaume sakalava s’étend sur tout le long de la côte occidentale du pays.
Miandrivazo
c’est aussi pour nous le point de départ de notre aventure : la descente en pirogue de la rivière Tsiribihina! Nous passons la nuit dans une auberge nommée «le gite de la Tsiribihina» tenue par un médecin français qui part régulièrement en brousse soigner les populations locales.

circuit à Madagascar Planete-découverte
Derniers préparartifs

Après une soirée dans un bar local extrêmement typique qui sert du rhum qui doit faire plus de 70°, sur des airs joyeux de musique tsapiky; on doit se réveiller tôt le matin pour commencer notre aventure. Mais, avant le départ, il faut avec le chef des piroguiers aller s’enregistrer à la mairie, à la police et dans d’autres endroits plus étranges! Ces procédures administratives peuvent prendre un certain temps! Il faut ici remplir des formulaires avec beaucoup de cachets, y mettre énormément de tampons et y imposer des signatures de plusieurs personnes qu’il faut trouver à travers le village. Après une heure ou deux de jeux de piste et de remplissage de paperasse un peu surréaliste, on embarque sur les pirogues, 3 ou 4 personnes par pirogue en comptant le piroguier.

Notre «flotte» se compose de 5 pirogues où sont repartis, nous ,les piroguiers «explorateurs» d’occasion et les piroguiers de profession, les sacs de voyage et les tentes; plus la pirogue de la cuisinière où est embarqué son stock complet de nourriture pour trois jours, avec des poules et des canards. Il faut dire que notre descente de la rivière va durer 3 jours et 3 nuits et que pendant toute la descente il n’y a ni restaurants, ni épicerie, ni téléphone pour se faire livrer, juste quelques rares petits villages où les gens vous regardent passer l’air parfois surpris, souvent amusé!

circuit à Madagascar Planete-découverte
Piroguier impassible

Embarquement!

Les journées sur la rivière Tsiribihina se passent ainsi : réveil vers 6h30, petit déjeuner (café ou thé, toasts, fruits, biscuits …) au bord de l’eau, démontage des tentes et embarquement sur nos pirogues respectives, on rame, on rame et on rame, puis on arrête de ramer laissant aux piroguiers professionnels le soin de remplir cette tâche (il faut dire que l’on fait tous l’expérience que la différence entre le moment où l’on rame et le moment où seulement le piroguier rame ça ne change pas grand-chose, la pirogue va aussi vite, ce qui est dur pour le moral!

Vers 12h30 arrêt pique-nique sur les bords de la rivière, re-pirogue, observations, lectures, siestes, on rame aussi pour faire du sport et bonne figure, éventuelles batailles navales entre les différentes embarcations en évitant d’arroser la pirogue-amiral (s’il vous plait), sous l’œil un peu désabusé des piroguiers malgaches qui en ont vu d’autre! 17 h, on débarque sur une des plages du fleuve, montage des tentes, baignades dans le fleuve, balades et farniente en attendant l’apéro (à base de rhum arrangé ou pas, qui ne manque jamais sur les pirogues!). On admire les couchers de soleil et c’est l’heure du diner (toujours succulent) préparé par notre cuisinière.  Veillée autour d’un feu en musique (les piroguiers sont aussi musiciens) sous le grandiose ciel étoilé, nuit sous les tentes.  Le lendemain on remonte sur les pirogues. A ce moment, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil aux canards qui ont l’air de s’inquiéter de la disparition de leurs consœurs gallinacées !

Cuisinière au repos

Cela peut sembler un peu monotone, mais les paysages pendant ces 3 jours sont très changeants et superbes, d’abord des plaines dominées par la chaine montagneuse du Bongolava, puis des forêts primaires tropophiles («l’un des quatorze grands biomes terrestres, on y retrouve les forêts tropicales et subtropicales sèches où la végétation de type caduc est omniprésente lors de la saison sèche…»!!! selon le dictionnaire, mais selon moi c’est une sorte de forêt tropicale qui n’a pas subi les transformations humaines), ensuite des falaises abruptes et des gorges encaissées, qui se succèdent sous nos yeux de rameurs amateurs ébahis. On observe également de nombreux oiseaux aquatiques ou non (martin pécheurs, coucal, coucou malgache, aigrettes, milan noir, aigle, héron, canard à bosse …), des chauves-souris suspendues la tête en bas dans les arbres, des caméléons que l’on aperçoit sur les roseaux malgré leur camouflage naturel, des lémuriens qui sautent d’arbre en arbre de différentes espèces (propithèque de verreaux, lémur fulvus..) et, vers la fin du parcours, il peut y avoir (personnellement je n’en ai jamais vu ici) des crocodiles!

Rencontre sur les bords de le rivière

Et comme surprise, le deuxième jour au cours d’un arrêt : on effectue une balade dans la forêt «tropophile»  qui aboutit après ¾ d’heure de marche à une cascade de type paradisiaque, avec un petit lac où l’on peut nager après avoir pris une douche naturelle sous la cascade ! C’est là aussi que l’on refait les réserves d’eau potable.

Baignade sous la cascade lors de la descente de la Tsirib
Baignade sous la cascade lors de la descente de la Tsiribine

Cette descente de la rivière Tsiribihina qui s’étale sur 150km (50 km par jour de «pagayage» dans le sens du courant, détail important!) est en fait trois jours d’émerveillement loin de tout en totale autonomie, loin de notre société de consommation (juste un téléphone satellite en cas d’urgence).

On finit par arriver (car tout à une fin) à un banc de sable blanc et au débarcadère de Tsaraoutane. Ce petit village de l’ethnie Vezo (dont le nom qui signifie ramer!) possède une épicerie de type brousse, nous semble être une grande surface et le retour au monde du consumérisme!

Le lendemain matin nous quittons les piroguiers que nous saluons avec émotion. Le travail pour eux n’est pas fini, car ils doivent remonter la rivière contre le courant cette fois-ci, mais sans passagers jusqu’au point de départ, Miandrivazo. Outre leur paye, bien sûr, il est coutume de leur offrir deux bouteilles de rhum à chacun, pour sceller l’amitié.

Après les pirogues, nous faisons une balade en charrette à zébus, pour rejoindre le village d’Antsiraraka, l’endroit où il est convenu d’un rendez-vous avec des 4X4. J’ai toujours une certaine inquiétude à ce moment-là, car s’ils ne venaient pas au rendez-vous fixé quelques jours plus tôt, que ferions-nous, ici au milieu de nulle part (enfin pour nous)! C’est très beau, cet endroit parsemé de grands baobabs majestueux, mais bon! Mais ils arrivent et l’on embarque cette fois-ci dans ces véhicules motrices des 4 roues pour la suite de notre aventure malgache…

 

Pierre

 

 

 

Le col Torugart voyage Chine-kirghizistan, 2 mondes différents.

L’aventure du passage de la frontière au col Torugart sur notre voyage Chine- Kirghizistan sur la « Route de la soie« .

 

Sur notre voyage Chine-Kirghizistan notre périple «sur la route de la Soie» commence par le Kirghizistan et continu vers  la Chine et le pays des Ouïghours,  province autonome chinoise du Xingjiang ou Turkménistan chinois. Pour cela, il faut franchir la frontière sino-kirghize via le mythique col de Torugart à 3 752 m d’altitude.

col Torugart voyage Chine-kirghizistan
visite du caravansérail de Tash Rabat sur le voyage chine-kirghizistan

Depuis le caravansérail de Tash Rabat, où nous avons passé la nuit dans des yourtes au cœur d’une nature montagneuse sauvage et magnifique du Kirghizistan, nous partons continuer notre voyage tôt le matin pour la Chine et les monts Célestes (Tian Shan).

Cette région d’Asie centrale et ce col ont vu passer, depuis la route de la soie, des peuples en tous genres et de tous horizons, tant des marchands chargés de produits divers et variés, des guerriers comme Gengis Khan ou Tamerlan, que des voyageurs comme Marco Polo ou Xuan Zang. Au XIXe siècle les Russes et les Anglais s’y disputèrent la région et ce col dans un conflit appelé par R. Kipling «le Grand Jeu», ensuite ce fût la frontière entre le monde soviétique et le monde communiste chinois puis maintenant une frontière entre des peuples d’Asie centrale.

 

col Torugart voyage Chine-kirghizistan
Paysages du Kirghizistan sur la route de la Soie, photo prise sur le voyage chine-kirghizistan

Ce matin,  la route, qui d’ailleurs ressemble souvent plus à une piste,
est grandiose. Il y a un très beau ciel bleu, pur, sans nuages (ce qui était presque inespéré après une nuit de neige) et l’on peut admirer ces paysages de plaines dénudées bordées de montagnes aux sommets enneigés du Kirghizistan.

Au bout de 2 h30 de route, et une centaine de kilomètres plus tard, on arrive au premier poste frontière kirghize, il y en a 2 côtés Kirghize et 3 côtés chinois ! Il faut savoir qu’il est pratiquement impossible et fortement déconseillé de franchir cette frontière vers la Chine sans l’aide d’une agence de voyages kirghize et de là il faut qu’un véhicule chinois vienne vous chercher, car les véhicules kirghizes avec des touristes ne peuvent pas franchir la frontière (il en est de même pour le bus de ligne) ! Son franchissement, de plus, n’est sûr qu’entre fin mai et septembre. Nous avons donc choisi la solution de louer à une agence kirghize un minibus, en fait un camion aménagé (il faut ça sur les routes de hautes altitude au Kirghizistan) pour des touristes datant de l’époque où les Soviétiques contrôlaient le pays, c’est un camion «Oural» avec un chauffeur d’origine russe, nommé Igor.  Après le passage du deuxième poste frontière kirghize, on parcourt, toujours avec notre camion, les 3 kms qui nous séparent encore du fameux col. Là on rencontre une barrière qui est le symbole physique de la frontière, le camion doit s’arrêter et on doit attendre le minibus chinois. Une certaine inquiétude me taraude, car le minibus chinois n’est pas là, il faut savoir qu’à cet endroit nous sommes dans un «no man’s land»,notre voyage au Kirghizistan prend fin et on ne peut pas y retourner, nos visas sont échus puisque le dernier poste frontière nous a tamponné notre passeport avec le cachet de sortie du pays ! Donc si le minibus chinois ne vient pas on ne peut ni passer la frontière ni revenir au Kirghizistan !!! Et, chose curieuse, il n’y a aucun réseau pour les téléphones portables !

Mais le minibus chinois finit par arriver, et le voyage continuer !

col Torugart voyage Chine-kirghizistan
Approche du col de Torugart sur le voyage chine-kirghizstan

Il faut savoir aussi qu’en franchissant cette frontière, c’est à la fois un passage terrestre, mais aussi temporel, car en franchissant cette barrière, il y a 2 heures de différence ! Car dans toute la Chine des côtes de la mer de Chine au fin fond du Xinjiang, et malgré trois fuseaux horaires, tout le monde est à l’heure de Pékin (Beijing time). Là encore, quand on réserve le minibus chinois qui vient nous chercher, il ne faut pas se tromper d’heure et bien préciser «Beijing time», soit 2 heures de plus qu’au Kirghizistan.

Vient alors le moment de dire au revoir à notre chauffeur Igor et son camion Oural, de changer de véhicule et d’univers.

On embarque donc dans un minibus chinois avec un chauffeur Ouïghour et un guide Han francophone venu nous aider à franchir les étapes «administro-douanière». Le minibus suffit d’ailleurs car notre circuit Chine-Kirghizistan est en petit groupe.

Arrêt à la première douane chinoise, on a droit à une fouille en règle de nos bagages, les douaniers regardent d’un œil plein de reproches la 4éme de couv, le recto de mon guide «Lonely Planet Chine» où sur la petite carte de la Chine qui y est dessinée, Taïwan n’est pas de la même couleur que le reste du pays ! Pour les Chinois, Taïwan, c’est la Chine. Après pas mal de palabres entre le douanier et notre guide «passeur de frontières» et le fait que je montre au douanier que le guide Lonely Planet est imprimé en Chine, la décision tombe, je peux garder mon Lonely Planet ! (J’en connais qui ont dû arracher la couverture!)

On continue notre voyage, la route devient meilleure, asphaltée et plus large, le paysage lui aussi change après les jolies montagnes verdoyantes kirghizes, on découvre un panorama de terrain gris et désolé, parsemé de pelleteuses pour le dompter.

Une dernière douane (la 5éme depuis ce matin), une grande avec contrôle des passeports, tampons d’entrée en Chine, questionnaire de santé et prise de la température corporelle (pas de malades en Chine!).

Nous avons passé toutes les épreuves avec succès !

col Torugart voyage Chine-kirghizistan
Ethnie ouigour dans la ville de Kashgar lors du marché sur notre voyage Chine-Kirghizistan

Nous sommes partis de Tash Rabat enneigé à 7h, passé 5 postes frontière, 2 cols à plus de 3000 mètres et nous avons parcouru 260 kms de piste et de route, etc. Et, après notre sortie du 3éme poste de douanes chinois, il est 16h (heure de Pékin!), il fait plus de 30° et il nous reste plus que 60 kms pour atteindre la mythique Kashgar. Cette ville Ouïghour est, depuis des siècles une étape importante de la route de la soie, aussi renommée pour son étonnant Grand Bazar du dimanche où marchands et paysans Ouïghours, Kirghizes, Ouzbeks, Tadjiks et Hans viennent vendre et acheter toutes sortes de choses (animaux, vêtements, ustensiles …), depuis bien avant que Marco Polo passe par là et encore de nos jours, pour le plus grand plaisir des voyageurs.

 

Pierre B