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Tour de tables en Chine

Pierre, accompagnateur de Planète-Découverte nous fait déguster quelques anecdotes, plutôt croustillantes, sur les restaurants chinois, une vrai découverte de la cuisine traditionnelle lors de nos circuits en chine.

Y perdre son latin

« A Zhouzhuang, après l’installation à l’hôtel, nous sommes allés en cyclo-pousse vers le centre, avant le tour rituel en bateau et la dégustation du non moins rituel jarret de porc. Puis, nous avons tenté de dîner dans un restaurant d’Etat, classé monument historique. Les serveuses, en bonnes fonctionnaires étaient plus pressées de partir que de nous servir, mais c’est le menu qui a déclenché  notre hilarité : Le restaurant officiel avait visiblement fait un effort pour les hôtes étrangers en traduisant à l’aide d’une encyclopédie. Ainsi, tous les noms des différents poissons étaient écrits… en latin. Autant dire que la commande était aussi aléatoire qu’en mandarin : périclimènes sagittiférus en sauce aigre-douce, c’est bon, ça ?? »

Addition salée

« L’histoire se déroule dans un restaurant de Chengde. Un groupe de touristes commande des soupes pour un total de 50 yuans. Quand l’addition tombe, elle affiche 500 yuans au compteur. La patronne, splendide créature, il est vrai, a réussi à leur imposer toutes ses spécialités régionales gastronomiques au prix fort. Il faudra bien des tractations et des menaces pour finalement faire baisser la douloureuse de 300 yuans…

En Chine, pour éviter le gonflage immodéré de l’addition, il faut faire semblant de savoir lire le menu en chinois dans le texte. Ça n’est pas trop difficile, car, si les chinois ne se comprennent pas oralement entre régions différentes, tous savent lire les mêmes caractères. La langue écrite est le trait d’union de cet énorme ensemble disparate. Ainsi, beaucoup de Chinois pensent que le chinois littéraire est le trait d’union du monde entier. Et, si nous ne parlons pas chinois, nous savons tout de même le lire. Réduction sur la note assurée !

Planète Découverte, pour découvrir la Chine autrement

Au Sénégal, l’aventure est dans le bus

En route pour le Sénégal. Embarquement immédiat. Attention au départ… Au Sénégal, dans les transports en commun, le départ est toujours imminent, même lorsque vous devrez patienter plusieurs heures. Sachez que, quoiqu’il arrive, le véhicule ne partira qu’une fois bondé. En effet, le prix du billet étant dérisoire, la rentabilité impose que le bus déborde. Aussi, quand un bus est vide, il n’est pas rare que le chauffeur donne la pièce à une trentaine de jeunes. Ceux-ci descendront au fur et à mesure que les vrais clients monteront, attirés par la foule synonyme d’un prompt départ.

Le chauffeur ne serait rien sans son rabatteur, chargé de vanter les mérites de son bus et expliquer pourquoi il faut monter dans ce bus et pas dans celui du voisin. Les arguments valent généralement le détour mais le plus courant est d’inciter le futur voyageur à se dépêcher en lui affirmant que le bus est sur le point de partir.

Après le départ (car les bus finissent toujours par partir, archipleins), la comédie continue. Le rabatteur est également le receveur et son objectif est de s’en mettre plein les poches sans en rendre compte au chauffeur avec qui il est supposé partager la recette. C’est pourquoi vous verrez souvent ce dernier déposer sur son tableau de bord un petit bout d’allumette à chaque fois qu’un client monte. Mais gare aux nombreuses ornières qui jetteront à terre sa comptabilité.

La chèvre, l’âne et le chien

Les histoires et légendes ne manquent pas autour des transports en commun sénégalais. En voici une petite qui agrémentera votre voyage :

Un jour, un car rapide s’arrête pour faire descendre trois de ses passagers, une chèvre, un âne et un chien. L’âne paye son trajet, le chien aussi, pendant que la chèvre part sans payer. Alors depuis, quand on croise ces animaux et qu’ils encombrent la route, l’âne ne se pousse pas devant le taxi-brousse parce qu’il a payé, la chèvre fuit parce qu’elle a volé, et le chien aboie parce qu’il n’a pas eu sa monnaie.

 

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La Mongolie : des chevaux et des hommes

La Mongolie n’a guère changé depuis des siècles. Un paysage incroyable. Tellement immense, semé de champignons blancs, ces yourtes familiales qui rappellent que les éleveurs sont à ce point autonomes que le communisme les a à peine effleurés.

Les troupeaux en liberté traversent les torrents ou se baladent tranquillement à flanc de colline. « C’est pure magie, se souvient Franck (1) Et quand tu vois un cavalier au loin parcourir au galop une immense vallée, c’est pareil. Puis tu prends une jumelle et tu reconnais un enfant de 5 cinq ans qui galope à cru, le sourire aussi bridé que ses yeux, là tu t’assieds. Il n’y a pas une chanson mongole qui ne parle ni d’amour ni de cheval. »

A monter, certains de ces chevaux sont très dociles. Le cavalier débutant peut slalomer entre les cailloux à son gré ou laisser le cheval choisir son parcours. Certains chevaux sont également très « confortables »  grâce à l’amble, l’allure royale que maîtrisent les bêtes les plus prisées. D’autres chevaux, enfin, sont de vrais fauves qui ne s’en laissent pas conter, mais qui sont indispensables au troupeau pour faire face aux loups qui attaquent la nuit.

« Chaque soir à l’étape, raconte Franck, j’avais mon cheval sellé et réglé pour une chevauchée à la recherche des animaux de bat, parfois en liberté dans un rayon de 5 kilomètres. A chaque fois, il y avait une halte dans la yourte d’une famille de connaissance, installée sur son pâturage d’été. Systématiquement, nous avions droit au sketch des « Bronzés font du ski« , avec des breuvages impossibles à avaler. D’abord l’airag, le lait de jument fermenté, puis l’arkhi, la vodka mongole, du yaourt distillé, de l’alcool au goût de fromage corse ! Et puis le fromage qui marche tout seul, avec ses asticots… mais un accueil fantastique, inoubliable !

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(1) Franck est accompagnateur pour Planète Découverte. Il a participé notamment aux randonnées dans l’Arkhangai, en Mongolie.

 

Jordanie !

Petite leçon d’histoire en Jordanie

En Jordanie, les sites anciens sont plus « habités » qu’en France, tout simplement parce qu’ils sont souvent habités au sens propre. La strate des marchés jordaniens actuels est empilée sur les vestiges des marchés mamelouks et byzantins, qui recouvrent eux-mêmes les emplacements des premiers vendeurs grecs de la cité, eux-mêmes installés sur des étals édomites ou plus anciens encore… C’est très touchant cette pérennité des lieux, surtout celle des quartiers qui ont gardé la même fonction.

En Jordanie, l’histoire est toujours au rendez-vous, comme par exemple avec les cités perchées de la Décapole, dominant les paysages les plus historiques qui soient. De Gadara (Umm Qeis), un seul regard plonge au fond d`un canyon vers le lieu de la bataille du Yarmouk en 1967, quand Israël annexait le Golan, juste en face. Un peu plus loin, Saladin combat les croisés sur une rive du lac Tiberiade, et sur l`autre, Jésus multiplie les petits pains et les poissons pour des foules encore incrédules.
Après avoir descendu le rift vers le sud jusqu’au trou de la mer Morte, le Mont Nebo offre une vue extraordinaire sur les paysages bibliques, que l’on observe avec les yeux de Moise découvrant la terre promise avant de mourir. L’évaporation de la mer Morte diffuse une brume mystérieuse, mais on croit dur comme fer que Moise, âgé de 123 ans, distinguait parfaitement Jéricho dans le lointain.

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