Un circuit à cheval sur trois pays : la Finlande, la Norvège et la Suède
La Laponie, Sápmi en same, Lappi en finnois, Sameland ou Lappland en suédois, est le pays des Samis. On parle de Laponie au sens large pour la région européenne située dans le Nord de la Fennoscandie, soit dans le Nord de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et dans le Nord de la presqu’île de Kola en Russie.
La Laponie, ultime désert nordique, étant essentiellement située en grande partie au-delà du cercle polaire arctique est une région européenne prisée pour les aurores boréales et le soleil de minuit.
Cette région est très riche sur le plan géographique. Elle est même classée sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité en tant que site naturel et culturel depuis, avec 940 000 hectares classés qui couvrent notamment les espaces de migration des rennes.
La nature y est omniprésente, entre les arbres et les tourbières de la taïga, les étendues plates recouvertes de lichens de la toundra, les forêts de conifères à perte de vue, la lumière du Nord qui joue sur les étangs argentés ou les lacs bleus, les multiples cascades, et les reliefs des collines outunturits ou des montagnes escarpées.
Du fait de cette grande diversité, il va sans dire que ce pays est un véritable sanctuaire de la biodiversité, abritant un grand nombre d’espèces animales, tels que les rennes, symbole incontestable de la Laponie, l’ours brun qui aime se nourrir des baies, le glouton solitaire, le lynx ou encore le loup qui sont protégés. On cite également des espèces endémiques comme le lagopède, perdrix des neiges au plumage blanc, le rare pygargue à queue blanche, le lièvre, le renard arctiques, le lemming ou le chien finnois de Laponie.
Les Samis, son peuple aborigène, sont répartis en Laponie de Norvège (40 000), Suède (20 000), Finlande (9 000) et Russie (3 000). Ils parlent six dialectes différents et c’est à cela que l’on reconnaît leur provenance. « La terre des Samis au peuple sami ». Ce refrain de l’hymne national exprime le problème récurrent des Samis : une culture fragile et une identité à préserver.
Historiquement, il s’agit d’un peuple dont le mode de vie est basé sur la transhumance : l’élevage de rennes est une activité importante, mais les sâmes sont également chasseurs, pêcheurs et cueilleurs. Il y a moins de 10 000 ans, les Samis se déplaçaient sur la totalité du territoire en suivant leurs troupeaux de rennes. Cette vie nomade s’arrêta peu à peu vers la fin du XIX° siècle. Si l’élevage du renne était profondément ancré dans leur culture, aujourd’hui ils ne sont plus que 10 % à en vivre. Nombreux sont donc les Samis ayant une autre profession dans le tourisme, le bâtiment ou les transports.
Sur le plan religieux, ce peuple, pratiquant initialement le chamanisme et qui s’est établi là il y a 10 000 ans a été évangélisé. Les premières églises de la région furent construites au XIIe siècle par les Norvégiens, mais l’évangélisation ne fut achevée que des centaines d’années plus tard, au XVIIIe siècle et les croyances animistes traditionnelles existent toujours à l’heure actuelle.
Actuellement la culture Sâme est en voie de disparition. Même si les Samis portent encore fièrement leur costume national lors des fêtes traditionnelles ou chez eux pour les grands moments familiaux, s’ils aiment toujours le tango finlandais, cher aux films d’Aki Kaurismäki, s’ils encouragent toujours leur chant, le joik, exécuté a cappella et accompagné du tambour chamanique, comme le fait entendre Marie Boine, ou la poésie qui leur est propre, cela ne suffit pas à assurer la pérennité de leur culture. Depuis une vingtaine d’années par exemple, les Samis habitent des maisons comme nous et sont habillés à l’européenne.
A une échelle plus réduite, si l’on s’intéresse aux différents espaces de la Laponie, on constate que toutes les régions sont belles et bien différentes :
Ainsi, la Route des Quatre Vents (Neljän Tuulön Tie) commence dans la vallée du fleuve Tornio. Elle se dirige vers le Nord-Ouest, le long de la frontière finno-suédoise, principale voie de communications vers les fjords de la région de Tromsø en Norvège.
La vallée de la Torne était une région culturellement et linguistiquement homogène, jusqu’à la guerre russo-suédoise (1808-1809) qui la divisât en deux. La Torne (Torneälven en suédois, Tornionjoki en finnois), après avoir traversé le lac Torneträsk, reçoit la rivière Muonio au sud de Pajala, avant de se jeter dans le golfe de Botnie. La Muonio, puis la Torne servent de frontière entre la Suède et la Finlande. Pendant plus de 100 ans, elles furent l’un des principaux axes de flottage du bois.
La première partie de la route se caractérise par la verdure de la vallée. Les collines (Tunturit) apparaissent peu avant le franchissement du cercle polaire arctique (Napapiiri).
La végétation se raréfie peu à peu avec une prédominance de conifères, les collines s’élèvent.
À partir de Kaaresuvanto, les conifères disparaissent et la toundra fait son apparition, avec le bouleau nain des montagnes. Les sommets finlandais, couverts de neiges éternelles, se trouvent dans la région de Kilpisjärvi, aux confins des trois pays (Norvège-Suède-Finlande).
La région du Troms, elle, se caractérise par une côte fortement accidentée et dentelée, donnant sur la mer de Norvège. La plus grande rivière du comté, riche en saumon, est la Målselva.
Région très montagneuse, les Alpes de Lyngen (Lyngsalpene) comptent plusieurs glaciers, et la plus haute montagne du secteur, le Jiekkevarre (1 833 m).
D’autre part, en ce qui concerne la Route de la Calotte du Nord, en 1984, une route fut tracée à travers l’un des derniers espaces sauvages d’Europe, de Kiruna à Narvik, en passant par Riksgränsen à la frontière norvégienne. Ce nouvel axe de communication fut inauguré en 1993. Avant cette date, seule la ligne de chemin de fer, construite en 1903 pour l’exportation du minerai de fer, permettait une liaison par-delà la frontière.
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