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A la découverte de Darjeeling et son thé
Plantations de thé
Plantations de thé

Darjeeling दार्जीलिङ जिल्ला

Un des lieux de notre planète dont l’évocation du nom suffit à faire rêver !

 

Cette ville du Nord de l’Inde est bâtie sur les contreforts de l’Himalaya, dans l’état du Bengale Occidental. Elle est le centre d’une région du même nom et se situe entre 2 000 et  3000 mètres d’altitude. Son nom vient du tibétain Dorje Ling qui signifie la « cité de la foudre »! Elle est dominée par l’impressionnant pic Kangchenjunga « les cinq trésors des neiges » en tibétain, qui culmine à 8586 mètres d’altitude (3e plus haut sommet du monde).

 

Un peu d’histoire…

Au XIXe siècle, lorsque l’Inde est sous domination anglaise,  son climat tempéré attire les Britanniques de Calcutta. Ceux-ci y prennent leurs quartiers d’été pour échapper aux fortes chaleurs des plaines. On trouve encore de nombreuses traces de cette époque : cottages, manoirs, églises, tous plus « british » les uns que les autres.

Train Darjeeling
Train Darjeeling

 

Nous retrouvons aussi l’étonnant chemin de fer himalayen de Darjeeling, surnommé « Toy Train ». Le train relie Siliguri à Darjeeling sur un parcours de 82 kilomètres. La ligne grimpe de 121 à 2076 mètres d’altitude. Il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une expérience originale que vous pouvez  tester au cours de notre circuit « Bouthan – Sikkim – Népal : les royaumes himalayens »…

 

D’ où vient  la  renommée de Darjeeling ?      

Ce qui rend cette région particulièrement célèbre, c’est le thé de Darjeeling, un des plus prestigieux thés au monde qui se cultive en altitude, dans une zone délimitée qui ne peut être étendue (contrairement à l’Assam). Il y a près de 90 plantations de thé (divisées en jardins) dans la région de Darjeeling. Leur terrain varie de 80 à500 hectares. La visite de l’une d’elle est d’ailleurs prévue au troisième jour de notre circuit.

Depuis le XIXe siècle, le thé de Darjeeling est l’un des plus reconnus et des plus appréciés des thés noirs, en particulier en Grande-Bretagne et dans les pays de l’ancien Empire britannique. Dans ces pays, il est toujours considéré comme le « champagne des thés noirs ». Bien préparé, ce thé offre selon les connaisseurs : « Un corps léger et une couleur pâle. Son goût est composé d’arômes floraux, d’une certaine amertume caractéristique des tannins qui sont libérés lors de son infusion et d’une note épicée très souvent identifiée comme étant du muscat ». En marge du thé noir, les thés verts ou Oolongs sont de plus en plus cultivés dans cette région.

Les récoltes de thé

Les récoltes suivent le rythme des saisons. Il y a en a plusieurs dans l’année. Elles diffèrent d’une saison à l’autre et d’un jardin à l’autre par leurs parfums et leurs saveurs. De nombreux facteurs entrent en jeu comme les conditions climatiques, la période de la récolte et de la finesse de la cueillette.

cueillette du thé
cueillette du thé

Les récoltes les plus recherchées sont les récoltes de printemps (ou first flush):

La 1re récolte a lieu entre mars et avril, juste après les pluies du printemps. Son arôme et sa couleur sont très légers (les spécialistes l’appellent « muscat frais »). Les thés obtenus ont un parfum très végétal et contiennent peu de tannins. Il est recommandé de les faire infuser plus légèrement que les autres.
La première semaine de récolte est mondialement convoitée et donc très chère, elle représente souvent un tiers du chiffre d’affaires de certaines plantations.

La récolte dite « intermédiaire », entre les récoltes de mars et de juin. Son arôme se situe entre ces deux principales récoltes.

La 2e récolte, (récolte d’été ou second flush) en juin/juillet  représente la plus grosse partie de la récolte annuelle. Elle possède une couleur plus ambrée et a davantage d’amertume au goût du à la couleur des feuilles, plus brunes, avec de nombreux bourgeons (les spécialistes l’appellent « muscat mûr »).

Viennent ensuite les récoltes de la mousson et de l’automne qui sont beaucoup moins courues. Les thés obtenus sont plus forts, plus « boisés » avec des notes moins délicates et donc moins recherchées que récoltes précédentes.

Les « Darjeeling » sont souvent présentés en mélange, avec des proportions plus ou moins élevées de chaque saison afin de proposer des goûts d’intensité diverse. Afin de  connaître l’origine exacte, le jour de la récolte et la composition d’un thé, un système de notation particulier, avec des grades  est mis en place. Pour la récolte de printemps par exemple, un noté DJ01 signifie qu’il a été cueilli le premier jour de récolte et sera donc très recherché).

Victime de sa popularité et sa qualité, on trouve de nombreuses contrefaçons et un marché noir qui pose de sérieux problèmes pour le marché du thé de cette région. Le volume de thé actuellement vendu dans le monde sous l’appellation de « Darjeeling » dépasse les 40 000 tonnes, alors que la production annuelle de la région de Darjeeling elle-même est estimée à seulement 8 000 à 11 000 tonnes, incluant la consommation locale!  Pour remédier à cette situation, le « Tea Board of India » a crée le« Darjeeling certification mark and logo ». Le Darjeeling est également le premier produit indien à bénéficier, depuis 2011, d’une « indication géographique contrôlée ».

 

Découvrir Darjeeling

Darjeeling vue sur le Kangchenjunga

 

Planète Découverte vous emmène dans les contreforts de l’Himalaya avec le circuit Bouthan – Sikkim – Népal.

Ce circuit de 20 jours est principalement axé sur la rencontre des peuples himalayens. Il vous fera d’une découvrir Darjeeling, ses vestiges coloniaux et ses plantations  mais également les sites religieux sacrés des anciens royaumes.

 

 

 

 

Pour en savoir plus sur l’histoire du thé dans le monde lire le blog de Lisa Gautier, une experte en thé.

Circuit Bhoutan-Sikkim-Népal, les royaumes himalayens récit de notre accompagnatrice
Mont Kanchenjunga, vue sur le circuit Bhoutan-Sikkim-Népal, les royaumes himalayens.
Mont Kanchenjunga, vue sur le circuit Bhoutan-Sikkim-Népal, les royaumes himalayens.

Circuit Bhoutan-Sikkim- Népal, les royaumes himalayens. Récit d’une accompagnatrice Planète Découverte dans lesespaces magiques et encore préservés himalayens lors d’un voyage en 2012.

Première partie :  Darjeeeling

Nous sommes partis en petit groupe pour un superbe voyage dans les Royaumes Himalayen.

Après une escale à Delhi, nous nous sommes posés sur les contreforts de l’Himalaya,  à Darjeeling, au nom évocateur d’exotisme et de thé parfumé ! Darjeeling fût la résidence d’été des riches Anglais de Calcutta au temps du Raj britannique et elle a su conserver son charme d’antan.  Dès le lendemain, nous avons eu le plaisir d’assister au lever de soleil, sur la chaîne himalayenne et en particulier sur l’imposant Kangchenjunga (8575 m), le 3e plus haut sommet du monde.

 

Ramassage de thé près de Darjeeling
Ramassage de thé près de Darjeeling

À Darjeeling, il faut visiter une plantation de thé, bien sûr ! Alors nous sommes allés à la  «happy valley estate» où nous avons vu les ramasseuses de feuilles revenir des champs avec leur panier en osier. À la boutique, on ne trouve que des Anglais et des Allemands, car le thé de cette plantation bio est revendu dans les magasins chics tels qu’Harrods et nombreux sont les amateurs qui viennent l’acheter ici lors de leur visite dans la capitale du Bengale occidental.

Le «Darjeeling Himalayan Railway» sur le circuit Bhoutan-Sikkim-Népal, les royaumes himalayens
Le «Darjeeling Himalayan Railway» au Sikkim

 

Un autre temps fort fut la montée à bord du train mythique «Darjeeling Himalayan Railway», classé au patrimoine mondial de l’UNESCO vers le monastère tibétain de Ghoom où Alexandra David-Néel résida avant d’aller au Tibet. Pour les «fans» de l’exploratrice, c’est là qu’elle a rencontré son fils adoptif, Yongden.

 

 

Darjeeling, Sikkim
Darjeeling, Sikkim

À Darjeeling, on peut faire la plupart des choses à pied, ce qui est très agréable, comme aller faire un petit tour dans le bazar très animé où l’on côtoie les différentes ethnies de cette partie de l’Himalaya : Lepchas, qui sont les plus anciens habitants de la région, Bhotias venus du Tibet, Népalais, Bengalis et réfugiés Tibétains; visiter l’ «l’Himalayan Mountaineering Institute» dédié à Tenzing Norgay (le Sherpa qui en compagnie de Edmund Hillary a été le premier à avoir vaincu l’Everest) ou faire une petite balade au zoo, pour voir les fascinants pandas rouges de l’Himalaya qu’on retrouve en liberté dans les forêts, mais … qu’on ne voit jamais !!!

Le Panda rouge, l'animal emblématique de notre circuit Bhoutan-Sikkim-Népal, les royaumes himalayens.
Le Panda rouge, l’animal emblématique de notre circuit Bhoutan-Sikkim-Népal, les royaumes himalayens.

Après Darjeeling, arriva le moment de prendre la route pour le Sikkim avec, en toile fond, les paysages enneigés himalayens. On traversa la petite ville de Pelling, on se dirigea vers Gangtok (l’actuelle capitale du Sikkim) à travers de magnifiques forêts de tecks, magnolias et frangipaniers. Gangtok est une ville assez étonnante, on n’a pas l’impression d’être dans un état indien, le maire a certainement dû faire une visite en Europe, car il a rendu le centre piétonnier (chose rare en Inde). Il est donc fort agréable de s’y promener, de se rendre au jardin des orchidées où encore à l’institut de tibétologie.

Depuis Gangtok, nous nous sommes rendus au monastère de Rumtek, siège officiel de Kharmapa, un des Lamas les plus importants dans la hiérarchie du bouddhisme lamaïste. Nous avons continué notre chemin à travers les collines où poussent rhododendrons et cardamomes pour la ville commerçante de Kalimpong. L’hôtel à Kalimpong est un excellent souvenir avec ses petits bungalows décorés en style tibétain, le tout dans une plantation d’orchidées. Une halte vraiment agréable qui a plu à tout le monde. Direction le Bhoutan !

 

L’aventure continue sur les routes du Bhoutan, dans les royaumes himalayens.  A suivre…