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Planète Découverte vous amène au pays du Kimchi ! 

La Corée du Sud : le pays du Kimchi
La Corée du Sud : le pays du Kimchi

Planète Découverte vous amène au pays du Kimchi !

La Corée du Sud est un pays étrangement méconnu et encore peu visité, ce qui présente plusieurs avantages !  Le Pays du Matin Calme mérite pourtant d’être découvert et ce pour maintes excellentes raisons.

On y rencontre tant des temples Bouddhistes magnifiques comme celui de Bulguksa à Gyeongjuou ou celui de Beomeosa à Busan, que des villes avec des quartiers futuristes fantastiques comme à Séoul et à Busan, ou de plus petites villes charmantes qui ont su garder leurs quartiers historiques appelés Hanok, et des parcs naturels magnifiques comme celui de Seoraksan, et des gens accueillants et souriants heureux de rencontrer des étrangers, mais aussi une cuisine étonnante, riche et variée sur laquelle règne son fameux et emblématique Kimchi 김치 (le plat traditionnel coréen par excellence).
En attendant d’aller déguster sur place en Corée du Sud sa cuisine originale à base de kimchi, nous vous proposons de la tester chez vous!?

Les Kimchis !
Les Kimchis !

 

Le kimchi 김치 : plat traditionnel coréen par excellence. Aucun aliment n’est aussi emblématique d’une culture culinaire que le kimchi, ce chou épicé fermenté que les Coréens mangent matin, midi et soir. L’art de le préparer est enseigné dès l’école maternelle, des congélateurs sont destinés exclusivement à sa conservation, trois instituts nationaux de recherche conçoivent à coups de millions une recette pour le faire voyager dans l’espace…

En 2010, le gouvernement coréen du sud a même déclaré un état de crise pour cause de mauvaise récolte de chou!

En 2013, sa candidature a été approuvée et inscrite à la liste de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Un autre « grand pas » pour le kimchi moderne s’est produit lorsque Ko San, le premier homme coréen à être envoyé en orbite à bord du vaisseau russe Soyouz, est parti avec une réserve de « kimchi de l’espace » dans sa valise!

Et les deux Corée tant du Nord que du Sud, sont d’accord sur un point : l’importance du « Kimjang » la tradition du kimchi.

 

Kimchi
Kimchi

Recette du Kimchi  (selon « Kimshii cuisine coréenne ») :

Temps de préparation est d’environ 30 minutes.

Lorsque la préparation sera prête il est nécessaire d’attendre entre 4 et 5 jours.

 

 

 

Ingrédients pour la recette du Kimchi:

  • 2 kg de chou chinois
  • 2 poireaux
  • 1/2 navet long
  • 3 gousses d’ail hachées
  • 2 cuillerées à café de gingembre frais râpé fin
  • 1 ou 2 cuillerée à café de sauce de poisson
  • 1 cuillerée à soupe de piment rouge haché (ou 3 poivrons rouges)
  • 1 cuillerée à soupe de sésame grillé
  • 1 cuillère à soupe de sucre
  • 100 à 160g de gros sel

 

Préparation du Kimchi:

  • Coupez le chou en lamelles dans le sens de la longueur et mettez-le dans un saladier rempli d’eau tiède salée. Saupoudrez le chou de gros sel (à mettre entre chaque feuille). Laissez reposer et dégorger pendant une nuit.
  • Le lendemain, rincez les lamelles de chou à l’eau et égouttez-les.

 

Dans un autre saladier:

  • Coupez le navet et les poireaux en fines lamelles d’environ 5 cm
  • Mélangez les ingrédients pour faire la pâte d’épices : gingembre, piment rouge, ail, sucre et sauce de poisson.
  • Il faut tout éplucher ou râper afin de faire la pâte.
  • Étalez cette pâte entre les feuilles de chou.
  • Déposez les morceaux de chou dans un grand récipient. Saupoudrez avec un peu de sésame grillé.
  • Placez un couvercle ou une assiette sur le récipient, ou fermez-le hermétiquement.
  • Il faut maintenant attendre 4 à 5 jours pour que le kimchi soit prêt.
  • Il peut se conserver environ trois semaines au réfrigérateur.

 

Comment servir le kimchi?

Les Coréens mangent du kimchi pratiquement à tous les repas, en accompagnement. Ils s’en servent aussi comme « trou normand », pour stimuler l’appétit. Il y a plusieurs manières de servir le kimchi, dont celles-ci:

-en accompagnement de viande ou de poisson grillé;

-en remplacement de la choucroute avec la saucisse, dans un hot dog ou dans un sandwich à la viande fumée;

-lorsqu’il se fait un peu moins frais et croquant, on le passe dans une omelette ou une crêpe salée coréenne, dans la soupe (nommée jjigae) ou dans un riz frit;

-avec des huîtres

(…)

 Temple en Corée du Sud
Temple en Corée du Sud

 

Suivez-nous à la rencontre de ce pays, il y a plein de bonnes raisons pour découvrir   

le Pays du Matin Calme.

 

Voyage en Corée du Sud

15 jours / 13 nuits

Ce séjour au pays du matin calme, la Corée du Sud, vous étonnera par ses paysages surprenants et son authenticité préservée. Les déplacements durant ce voyage s’effectuent en train et en bus, avec lesquels vous partirez à la découverte des pics granitiques vertigineux du parc de Seoraskan. Vous serez surpris par la capitale, Séoul, où se côtoient la dynamique d’une ville moderne avec les riches temples du passé. Sans oublier, entre autres, les sites historiques majeurs à l’image des tumuli de la dynastie Sylla à Gyeongju.
Ce voyage est effectué en petit groupe pour vous permettre une plus grande mobilité tout en gardant une certaine liberté.

 

Voyage: Du Matin Calme au Soleil levant  

22 jours/20 nuits

Un circuit à l’itinéraire inédit pour découvrir la Corée du sud et le Japon, deux peuples aux cultures très différentes. Ce voyage au pays du matin calme, la Corée du sud, vous étonnera par ses paysages surprenants et son authenticité préservée. Ensuite, notre circuit vous emmènera pour le pays du soleil levant, le Japon, à la découverte des trésors de l’archipel nippon, de la grande île du sud Kyushu à l’île principale d’Honshu.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consultez notre mode de fonctionnement lors de nos circuits.

 

Pierre

Chomolungma (Everest)

Mont Everest vu du Camp de base côté tibétain (photo Claude Rival)..
Mont Everest vu du Camp de base côté tibétain (photo Claude Rival).

Chomolungma ou Mont Everest

Planète Découverte vous présente le toit du monde

depuis « la route de l’Amitié »

entre Lhassa et Katmandou

 

Le « toit du monde » est une expression qui désigne le mont Everest, mais aussi la chaîne Himalayenne, le Tibet, le Bhoutan et le nord du Népal…
L’Everest est né, il y a environ 60 millions d’années de la mer de Téthys, suite à la rencontre de la plaque indienne et de la plaque eurasienne. Encore de nos jours la plaque indienne plus petite et plus légère continue de s’introduire sous la plaque eurasienne de trois centimètres par an, ce qui fait grandir l’Everest et la chaîne himalayenne de quelques millimètres par an !

Sir George Everest
Sir George Everest

Le mont Everest se nomme en tibétain Chomolungma ཇོ་མོ་གླང་མ « déesse-mère », en sanskrit Devgiri « la montagne sainte », en népalais Sagarmāthā सगरमाथा « tête du ciel », en chinois Shèngmǔ Fēng 聖母峰 « déesse de l’univers », et d’abord appelé par les Occidentaux « Pic XV » (moins poétique !). Il fûtbaptisé « Everest » par les Britanniques qu’en 1865 en l’honneur de Sir Georges Everest, géographe et arpenteur général des Indes orientales, dont les méthodes de calcul ont permis d’établir sa hauteur.

Il se situe au cœur de la chaîne de l’Himalaya, actuellement entre le Népal et le Tibet, donc en Chine (région autonome du Tibet). Son altitude est établie à 8 848 mètres et il est identifié comme le plus haut sommet du monde depuis le niveau de la mer !

L’Everest restera pendant longtemps pour les Occidentaux une « terra incognita », un endroit inexploré et inobservé. Il faut dire qu’étant une montagne sacrée pour les peuples de l’Himalaya, les gouvernements du Tibet et du Népal en interdisaient l’accès. Ce n’est qu’en 1847 qu’un Européen va braver l’interdit, s’approcher de l’Everest et l’apercevoir pour la première fois. Il faut attendre 1903 pour que le colonel Younghusband de l’armée britannique (alors qu’il est en route pour envahir le Tibet) en ramène des photos depuis le versant nord.
Ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale que l’idée de gravir le sommet de la plus haute montagne au monde vint à l’esprit des Occidentaux (ni les Tibétains ni les Indiens n’avaient eu une idée aussi saugrenue !).

George Mallory & Andrew Irvine
George Mallory & Andrew Irvine

La première véritable expédition fut une cordée britannique dirigée par Charles Howard-Bury en 1921. Elle se solda par un échec ! Trois années plus tard, un certain Georges Mallory, qui faisait déjà partie de l’expédition de 1921, tentera une nouvelle ascension. Son nom restera associé à un des plus grands mystères de l’Histoire de l’alpinisme ! Georges Mallory associé à Andrew Irvine trouvèrent la mort le 8 juin 1924 lors de cette ascension de l’Everest à quelques encablures du sommet. Mais la question est : sont-ils morts en montant où en redescendant du sommet mythique, ont-ils atteint le sommet avant de périr ? Sont-ils les premiers sur l’Everest !? L’hypothèse retenue actuellement est qu’ils seraient morts lors de la montée et n’auraient donc pas atteint le sommet. Un piolet, qui est apriori serait celui d’Irvine, a été retrouvé au premier ressaut, ce qui accrédite la théorie de l’échec. Il y a quelques années le corps gelé de Mallory fut retrouvé, mais malheureusement sans son appareil photo qui aurait pu apporter des preuves du succès.
Après la Seconde Guerre mondiale et l’invasion du Tibet (ou libération selon certains !!!) en 1951 par la Chine, le Tibet se ferme (ainsi que la voie du Nord-Est de l’accès à Everest). Il faudra alors faire les futures tentatives au départ du Népal (qui s’ouvre aux alpinistes !) à partir de la voie Sud-Est (réputée moins difficile !).

Edmund Hillary & Tenzing Norgay
Edmund Hillary & Tenzing Norgay

Après une tentative suisse en 1952 qui faillit réussir, c’est finalement le 29 mai 1953 que deux hommes, le Néo-Zélandais Edmund Hillary accompagné du Sherpa Tenzing Norgay atteignent le toit du monde par « la voie népalaise de la combe ouest et du col sud », entrant ainsi dans la légende de l’alpinisme. Cette expédition victorieuse est dirigée par le Britannique John Hunt qui est accompagné de treize alpinistes anglais et neuf néo-zélandais (dont Edmund Hillary) et des dizaines de sherpas (dont Tensing Norgay). Le 22 avril, l’expédition atteint le camp VI qui est installé vers 7 000 mètres d’altitude au pied du col du Lhoste. Le 26 mai, la première tentative d’atteindre le sommet est réalisée par Evans et Bourdillon, mais ils sont contraints de faire demi-tour après avoir atteint le sommet Sud situé à 8 751 mètres d’altitude. Finalement, le 29 mai, une seconde tentative permet à Edmund Hillary et Tensing Norgay de poser le pied au sommet. Partis du camp IX (monté par des sherpas quelques jours plus tôt) à 6 h 30, ils franchissent le sommet Sud à 9h et atteignent leur objectif à 11h ! Depuis « le pic pyramidal », ils prennent plusieurs photographies et ensevelissent quelques sucreries ainsi qu’une petite croix. Après une polémique ridicule pour savoir qui des deux hommes est arrivé le premier, Norgay admettra finalement deux années plus tard que Hillary l’a devancé au sommet. De retour au col Sud, ils sont accueillis par George Lowe à qui Hillary s’écrie alors : « Well, George, we knocked the bastard off! (Et bien, George, on se l’est fait le salaud !) ». Puis des années plus tard lors d’un entretien accordé à un journaliste du New York Times qui lui demandait pourquoi il voulait tant gravir l’Everest, Edmund Hillary avait répondu par cette phrase devenue célèbre : « Because it’s there (parce qu’il est là) »

Des exploits en tout genre vont se succéder sur le toit du monde… Mais en 1996, une série d’accidents mortels viennent rappeler l’extrême danger de la haute montagne. Cette terrible mésaventure fut rapportée avec précision dans « Tragédie à l’Everest » un livre autobiographique écrit par le journaliste et alpiniste Jon Krakauer.

« Tragédie à l’Everest » de Jon Krakaeur

Depuis 1921, plus de 15 000 alpinistes ont tenté des expéditions sur l’Everest, dont un peu plus de 6 000 Sherpas. Près de 5800 personnes dont près 300 femmes sont parvenues au sommet depuis l’exploit d’Hillary et Norgay. Seuls 142 alpinistes sont parvenus au sommet sans assistance respiratoire. Mais il y a eu plus de 235 victimes sur l’Everest, dont une bonne centaine de Sherpas. Le succès des « summiters » doit une grande part aux Sherpas, dont le rôle en haute altitude reste irremplaçable.

La voie de l'Everest !
La voie de l’Everest !

Il faut (si tout se passe bien !) environ 7 jours pour aller du camp de base côté népalais jusqu’au sommet, et environ 5 jours pour redescendre au camp de base. Mais il faut environ 40 jours en tout depuis l’arrivée à Katmandou, pour habituer le corps à la haute altitude… Le prix minimum pour l’ascension est d’environ 30 000 USD si vous le faites seul. Une expédition guidée coûte environ 60 000 USD. Le service d’expédition VIP, qui comprend un accès permanent à Internet et au téléphone, s’élève à pas moins de 90 000 USD, certains paient jusqu’à 200 000 USD !

Le camp de base IV du mont Everest, devenu décharge et cimetière à ciel ouvert. | © Doma SHERPA / AFP.
Le camp de base IV du mont Everest, devenu décharge et cimetière à ciel ouvert. | © Doma SHERPA / AFP.

Et, malgré les dangers et les coûts, le tourisme de masse s’accentue, fragilisant le milieu naturel. La popularité de l’ascension et l’empreinte écologique des alpinistes restent préoccupantes. Cordée après cordée, les détritus s’accumulent sur l’Everest. Des efforts ont pourtant été faits. Depuis cinq ans, le Népal requiert une caution de 4 000 dollars par expédition, qui est remboursée si chaque alpiniste redescend au moins huit kilos de déchets. Côté tibétain, moins fréquenté, les autorités requièrent la même quantité et infligent une amende de 100 dollars par kilogramme manquant.

Le gouvernement népalais a créé le parc national de Sagarmatha en 1976 et la réserve naturelle du Qomolanga en 1988. Il a récemment instauré des mesures pour préserver l’Everest, mais les opérations de nettoyage sont encore souvent financées par des fonds privés ou effectuées par des bénévoles. Selon une estimation de l’Everest Summiters Association, il resterait encore environ 30 tonnes de déchets sur la montagne.

Junko Tabei
Junko Tabei

Quelques records et autres exploits !!! En 1975, la Japonaise Junko Tabei est la première femme au sommet. La plus jeune personne au sommet est un Américain de 13 ans, Jordan Romero, qui fit l’ascension en 2010 avec son père suivi d’une Népalaise Ming Kipa âgée de 15 ans. En 2008, le plus vieux à atteindre le toit du monde est le Japonais Yuichiro Miura à l’âge de 76 ans, malgré deux opérations du cœur, il renouvelle son record 5 ans plus tard, en atteignant le sommet à l’âge de 80 ans ! Tamae Watanabe devient, en mai 2002, la femme la plus âgée à gravir l’Everest, à l’âge de 63 ans. Dix ans plus tard, elle bat à nouveau ce record en gravissant l’Everest à l’âge de 73 ans. Le 20 août 1980, l’italien Reinhold Messner est le premier à atteindre le sommet en solitaire et sans assistance respiratoire ni autre appui supplémentaire…

Encore d’autres exploits ! Le sommet fut survolé en avion pour la première fois en 1933 par Douglas-Hamilton, en 1991 une montgolfière survole le sommet, en 2004 un Britannique Richard Meredith-Hardy accomplit le premier survol de l’Everest en ULM, le 14 mai 2014 un hélicoptère atterrit pour la première fois au sommet piloté par Klaus Ohlmann…
Bref l’Everest est un des endroits de notre planète qui nourrit le plus les fantasmes !
La plus belle citation sur l’Everest revient probablement à l’alpiniste autrichien Kurt Diemberger : « Il ne faudrait jamais se rendre sur l’Everest sans avoir réfléchi, sans avoir essayé de le connaitre, de lui parler en silence en se tenant face à lui. Parce que ce n’est pas seulement la plus haute montagne de la terre… ».

Everest et drapeau de prière tibétains (loungta).
Everest et drapeau de prière tibétains (loungta).

Planète Découverte vous propose un voyage dans les immensités de l’Himalaya entre le Tibet et le Népal sur « la route de l’Amitié » entre Lhassa et Katmandou. C’est toujours un spectacle fantastique que d’apercevoir le mythique mont Everest depuis une route tibétaine, non loin du camp de base côté tibétain ! Alors, suivez-nous pour tenter d’apercevoir l’Everest, pour voir et vivre bien d’autres merveilles himalayennes !

Pierre

 

UNESCO : En 2019, l’alpinisme a été inscrit sur « la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité » !

 

 

Immersion au Koyasan !

Chemin dans l'Okuno-in !
Chemin dans l’Okuno-in

Le Koyasan

Une excursion au mont Koya est un temps fort de tout voyage au Japon. Découvrir ses temples qui figurent parmi les plus sacrés de l’archipel nippon, vivre l’expérience d’une nuit dans un monastère bouddhiste et s’immerger dans les traditions séculaires de cette montagne sacrée s’avèrent une expérience inoubliable.

Temple Rokkaku Kyuzo
Temple Rokkaku Kyuzo

Le mont Koya se trouve sur l’île d’Honshu, dans la péninsule de Kii, à environ 80 kms au sud d’Osaka ou à 400 kms de Tokyo. Situé au cœur du parc national de Kōya-Ryūjin dans une zone naturelle protégée par le gouvernement japonais, il se dissimule noyé dans la brume sur un plateau couvert d’une épaisse forêt de cèdres, d’érables et de cyprès.

Le mont Koya est entouré de 8 sommets dont la hauteur est comprise entre 900 et plus de 1 000 m d’altitude, ces 8 montagnes formeraient selon la légende une fleur de lotus dont le mont Koya serait le centre ! Le chiffre 8 est synonyme de bon augure et le lotus est la fleur sacrée dans l’Hindouisme et le Bouddhisme.

Moines de l'école Shingon !
Moines de l’école Shingon

Mais si le Koyasan (car il a le droit au suffixe honorifique de « san » comme le mont Fuji) est célèbre au Japon c’est grâce à son ensemble monastique, ses temples et son pèlerinage bouddhiste. C’est le premier lieu sacré de l’école du Bouddhisme ésotérique Shingon. L’école Shingon est un des courants majeurs du bouddhisme japonais et l’une des plus anciennes lignées du bouddhisme tantrique, elle possède aujourd’hui environ 12 millions de fidèles.

Funiculaire pour le mont Koya !
Funiculaire pour le mont Koya

Une excursion au mont Koya se mérite ! Il faut depuis les gares de Kyoto, Nara ou Osaka emprunter un ou deux trains qui sont loin d’être aussi rapide que le Shinkansen puis un funiculaire qui gravit la montagne sacrée et enfin un bus qui nous mène à travers la forêt aux portes du sanctuaire.

Rapidement le charme du lieu opère, même si l’arrivée dans un village avec poste, banque et quelques commerces peut surprendre, l’omniprésence des monastères (il y en aurait 117 !), des temples et de la nature qui l’entoure nous transporte dans une atmosphère fascinante et fort particulière.

Kannon !
Kannon !

La découverte du site débute par l’installation des voyageurs et pèlerins au monastère. Après avoir pris une tasse de thé accompagné d’un petit gâteau sucré aux haricots rouges, un moine nous montre nos chambres, l’endroit où se trouvent les bains, le temple pour la cérémonie du matin et nous précise l’heure du dîner (souvent 17h30 parfois 18h ! c’est tôt, mais les soirées sont calmes au mont Koya).
Puis, une fois l’ambiance installée, on part à la découverte du site… plusieurs endroits sont incontournables au mont Koya.

Commençons par une visite du temple Kongôbu-ji, siège historique de l’école Shingon qui possède en plus d’un superbe jardin Zen (Banryû-tei) des peintures anciennes magnifiques dont quatre d’entre elles décrivent le voyage initiatique et la fondation du Koyasan par Kukaï. En effet, en l’an 804, le jeune Kukaï s’embarque pour la Chine et la capitale de la dynastie Tang, Changan (l’actuelle Xi’an). Il y restera 2 années pour étudier le Bouddhisme ésotérique auprès des plus grands maîtres de l’époque. De retour au Japon, il édifie en 816 un monastère au mont Koya consacré à la méditation et fonde l’école Bouddhiste Shingon. Une école qui prône le renoncement à l’égo et l’acceptation du monde tel qu’il est. À sa mort en 835, il reçoit le nom de Kôbô Daishi (grand maître de diffusion de la loi). Kukaï demeure encore aujourd’hui une des figures religieuses majeures du Japon.

Jizos protecteurs des enfants
Jizos protecteurs des enfants

Mais le temps fort au mont Koya, c’est certainement une promenade dans l’incontournable et émouvant cimetière Okuno-in à l’atmosphère envoutante qui justifie à lui seul un voyage au Japon ! Ce site qui peut se visiter de nuit comme de jour (il faut assurément faire les deux !) est empreint de mystère et de sérénité. Un chemin d’environ 2 Kms traverse une immense nécropole jusqu’au temple des Lanternes et au mausolée de Kobô Daishi où, selon la légende, il serait toujours présent en méditation pour l’éternité dans le but d’aider toutes les créatures à accéder au Nirvana. On avance ainsi entourée dans une forêt de cèdres cryptomerias gigantesques et d’azalées sauvages, au milieu les 200 000 tombes, stupas et statues couverts de mousses. Les sépultures renferment les cendres d’anonymes comme de personnages historiques célèbres (7 Empereurs, shoguns, samouraïs, lettrés…), ainsi que des stèles dédiées aux morts de batailles liées à la Seconde Guerre mondiale (des deux camps) ainsi que des stèles aux noms de grandes entreprises modernes japonaises (Panasonic, Toshiba…). Tous Japonais désirent laisser une trace de sa personne ici, une mèche de cheveux peut suffire.

Pagode/stupa Kompon Daito
Pagode/stupa Kompon Daito

Dans l’enceinte sacrée (Garan) se trouvent d’autres temples magnifiques, comme la pagode/stupa Kompon Daito, à la surprenante couleur vermillon, avec à l’intérieur la statue du Bouddha Amida entouré de Boddhisattvas ; l’harmonieux petit temple Fudô-dô qui date du XIIe siècle ; l’authentique pagode Saïto en bois brut entourée de cèdres…

Cuisine Shôjin-ryôri
Cuisine Shôjin-ryôri

Au mont Koya, il faut aussi goûter la gastronomie locale ! Depuis le XIIe siècle, cette cuisine végétarienne très élaborée s’est développée, devenant un art culinaire adapté à la méditation des moines. Elle porte un nom : Shôjin-ryôri. On se rend vers 17h30 (parfois 18h en insistant !) pour prendre le diner dans une belle salle décorée de fresques. Sur des tatamis sont disposées de petites tables élégantes où l’on a arrangé de petits plateaux laqués avec de multiples bols qui rivalisent d’esthétique et d’harmonie. Cette cuisine se compose de champignons, d’herbes et de plantes sauvages locales, de légumes de saison en tempura ou grillés, de soupe miso, de tofu de sésame, de riz… (l’oignon et l’ail sont interdits, car néfastes à la méditation !). Le tout accompagné de thé vert, saké ou de bière.
Puis, après un délassant bain japonais et une balade nocturne, on retrouve sa magnifique chambre où nous attend le futon et sa couette. À l’aube, vers 6h30, c’est l’occasion de se rendre dans le petit temple du monastère pour participer à la prière du matin, au son du tambour taiko et les récitations des sutras.
Puis il faudra, ressourcer, quitter le mont Koya et regagner l’agitation des villes, le contraste est fascinant…

Monastère du mont Koya
Monastère du mont Koya

Planète Découverte vous amène au mont Koya pour vivre pleinement cette expérience mémorable.

Pierre

« Le Bonheur n’est pas au bout du Chemin, Le Bonheur est le Chemin » Proverbe zen.

Sur les traces de Gengis Khan.
Yourtes au Kirghizistan
Yourtes au Kirghizistan

Sur les traces de Gengis Khan.                                                                                  

Gengis Khan
Gengis Khan

Planète Découverte vous propose des voyages en Asie centrale dans les steppes de Mongolie au départ de Pékin jusqu’au mythique Lac Baïkal ou de Bichkek au Kirghizistan jusqu’à la Grande Muraille, sur la Route de la Soie

Aller à la découverte de l’Asie centrale et de ses paysages grandioses, c’est aussi aller à la rencontre de ses peuples toujours imprégnés de l’esprit nomade. Des peuples qui se revendiquent encore de la descendance du légendaire Gengis Khan !

L’histoire de Gengis Khan (ᠴᠢᠩᠭᠢᠰ ᠬᠠᠭᠠᠨ, littéralement « souverain universel ») est celle d’un nomade devenu empereur qui réussit à unifier les peuples de l’immense steppe mongole.

Il naquit dans la vallée de l’Onon au Nord de la Mongolie actuelle en 1162 (selon les sources mongoles) et mourut en 1227 en Chine pendant qu’il livrait bataille aux Tangut (un peuple d’origine tibétaine). À sa mort, son empire s’étend de la Mongolie à une grande partie de la Chine et de l’Asie Centrale. Ses successeurs continueront d’agrandir son empire des rives du Japon au Danube afin d’en faire le plus vaste empire de tous les temps.
Sa vie telle qu’on la connait aujourd’hui et un mélange de réalités et de légendes !

Le loup bleu de Yasuhi Inoue.
Le loup bleu de Yasuhi Inoue.

Selon « l’Histoire secrète des Mongols » (la première œuvre littéraire de la culture mongole), on lui attribue des ancêtres mythiques : Gengis Khan serait le descendant d’un loup bleu et d’une biche fauve.

Sur son enfance et sa vie avant qu’il devienne un personnage historique, on ne connait que peu de choses. On sait cependant qu’il est né dans une tribu de nomades non loin de l’actuelle capitale de la Mongolie Oulan-Bator. Il est issu d’une famille noble, son père Yesügei était le chef du clan des Qiyat de la tribu Bordjigin, sa mère Hö’elün, issue de la tribu Merkit. Il reçoit à sa naissance le nom de Temüjin, « le plus fin acier ». Il serait né en tenant un caillot de sang dans son poing ce qui, dans la tradition mongole, indique que l’enfant est destiné à devenir un grand guerrier ! À l’âge de neuf ans, il est fiancé à Börte, du puissant clan des Onggirats. Suivant la coutume, il part vivre avec sa belle-famille afin de gagner par son travail le prix de sa fiancée ! Il est encore enfant quand son père est empoissonné, il doit alors s’enfuir pour ne pas être capturé par les meurtriers de son père. Il va vivre caché et misérable jusqu’en 1181, année où il épouse sa promise ; ce qui lui permet de retrouver un statut social et le soutien du clan de sa belle-famille.

Yourtes !?
Sommet de la yourtes !

Comme le dit sa légende, il est un puissant guerrier, mais également un habile politicien, deux qualités qui vont lui permettre de réaliser son grand projet d’unification des tribus mongoles. À cette époque, les 40 tribus mongoles sont déchirées par des guerres internes et divisées face à leurs rivaux, Turcs et Tatars. Grâce à ses alliances, il va se faire nommer Khan « celui qui commande » par une assemblée politique et militaire de notables Mongols appelée Güriltaï. Fort de ce titre il va entreprendre une série de guerres et de conquêtes.

En 1202, celui qui s’appelle encore Temüjin est vainqueur des Tatars, ce qui lui permet de dominer la Mongolie. Et, en 1206, le Güriltaï le proclame « Empereur », en mongol Tchingis Khagan « Souverain océanique » ou « Souverain universel ». C’est à partir de cette date que Temüjin acquiert le titre de « Gengis Khan » !

Entre 1203 et 1215, Gengis Khan lance des campagnes victorieuses en Chine contre la dynastie Xia et la dynastie Jin. Il envahit la Mandchourie, mais reste bloqué deux années près de la Grande Muraille avant d’en sortir victorieux. Il prend Pékin en 1215, mais refuse mystérieusement d’entrer personnellement dans la ville !

Grande Muraille de Chine !
Grande Muraille de Chine !

Ces campagnes aboutissent à un accord de paix par lequel l’empereur vaincu se soumet aux Mongols et promet d’associer ses troupes à celles de Gengis Khan. Dans le même temps, diverses tribus se rallient à Gengis Khan comme les Ouïghours, dont l’alphabet inspirera celui des Mongols (alphabet encore en usage actuellement).

Samarcande !
Samarcande

Entre 1218 et 1221, l’empire mongol s’étend vers l’ouest de l’Asie Centrale jusqu’aux rives de l’Indus. Les hordes mongoles envahissent le royaume de Khwarezm, la Sogdiane et les villes historiques de Samarcande et Boukhara (actuellement Ouzbékistan, Tadjikistan et l’Afghanistan) puis l’Iran, où ils occupent les villes d’Ispahan et de Bagdad. C’est depuis l’Iran que Gengis Khan doit rentrer en Chine pour mater la révolte des Xia et des Jin, qui s’allient au peuple Tangut contre lui. Il va les vaincre et étendre son empire jusqu’au fleuve Jaune.

Gengis Khan meurt en 1227, les causes exactes de sa mort restent mystérieuses. Plusieurs hypothèses sont avancées, comme une banale chute de cheval lors d’une partie de chasse qui aurait terrassé le grand conquérant ou une blessure mortelle infligée par la veuve du souverain des Tanguts qu’il aurait forcé à devenir sa concubine !?

Karakorum !
Karakorum

Son corps est ramené en Mongolie. Afin que le lieu de sa dernière demeure reste secret, son escorte tue tous témoins du cortège ; escorte qui est ensuite à son tour exterminée. Ce lieu n’a d’ailleurs pas été encore découvert même si les archéologues pensent qu’il est probablement enterré dans les montagnes de Burkhan Khaldun. Son mausolée situé à Ordos n’est en fait qu’un cénotaphe, comportant quelques objets lui ayant appartenu. Selon le choix de Gengis, ce sera son troisième fils Ögödei qui va lui succéder et continuer son « œuvre » !!!

Comme héritage, outre son empire, il laisse un recueil de lois mongoles appelées Yassa (un code politique, juridique et moral teinté de traditions ancestrales). Il est aussi à l’origine de l’écriture mongole et il établit des lois en faveur des femmes, comme l’interdiction d’enlever des femmes…

En Occident le nom de Gengis Khan est souvent synonyme de terreur et de cruauté. Quand on voyage en Mongolie, on s’aperçoit qu’il y a une incompréhension des Mongoles sur notre perception de sa brutalité. Ils pensent que les documents historiques écrits par des non-Mongols sont injustement trop sévères envers leur héros, qu’ils exagèrent sa barbarie et ses massacres en minimisant son rôle positif.

La perception de Gengis Khan varie beaucoup selon les peuples et les pays. Les différents peuples Turkmènes (Kazakhs, Kirghiz) revendiquent son héritage. Plus étonnant, à l’arrivée au pouvoir du Parti communiste, la Chine a fait de Gengis Khan un héros national, dans le but de justifier la sinisation des Mongols de la province de Mongolie extérieure ! 

Cavaliers Kirghizes !
Cavaliers Kirghizes

En Mongolie, après le bannissement de son nom par le gouvernement communiste pro-soviétique qui craignait un regain de ferveur nationaliste, il est depuis les années 1990 redevenu le grand héros national. Il est à la fois le Père de la Nation, mais aussi le père des traditions (le mariage, l’écriture) et donc le protecteur et garant de l’identité Mongole. Les Mongols appellent souvent leur pays « la Mongolie de Gengis Khan », et Gengis Khan « le père des Mongols » ! Plusieurs lieux sont nommés en son honneur : de nombreuses rues, immeubles, parcs… le principal aéroport du pays à Oulan-Bator a été rebaptisé aéroport international Gengis Khan. Une immense statue le représentant a été érigée devant le parlement. On peut aussi voir son portrait sur des bouteilles de vodka ainsi que sur les billets de 500, 1 000, 5 000 et 10 000 tugriks.

 

Nous vous proposons d’aller vérifier tout cela sur place, de partir avec Planète Découverte sur les traces de Gengis Khan, de nous suivre en Mongolie, au Kirghizistan, en Chine.

Yourtes dans la steppe mongole!
Yourtes dans la steppe mongole!

Pour une découverte du fabuleux passé mongol de la Chine du Nord à la Sibérie orientale, de Pékin, l’ancienne Khanbalik dont Kubilai Khan (un des petits fils de Gengis Khan) fera sa capitale, à la légendaire cité de Karakorum fondée par Gengis Khan lui-même. Un voyage à travers les steppes mongoles et le désert de Gobi pour rejoindre la Taïga sibérienne qui entoure le fabuleux lac Baïkal.

Ou partir sur la route de la Soie pour effectuer un voyage fascinant du Kirghizistan (ou Kirghizstan) à la Chine ! Pour aller admirer des paysages à couper le souffle, rencontrer des groupes ethniques authentiques (Kirghizes, Ouigours, Tibétains, Huis…) découvrir de sites culturels aussi importants qu’impressionnants (Tash Rabat, les grottes bouddhiques de Mogao, l’armée enterrée à Xian, la Grande Muraille …).

Pierre

Sur les traces d’Alexandra David-Néel 
Moines lamaïstes au Tibet

Sur les traces d’Alexandra David-Néel 

Alexandra David-Néel de retour de Lhassa !
Alexandra David-Néel de retour de Lhassa !

Le plus grand explorateur du XXème siècle est une femme !

Véritable figure emblématique du voyage au début du XXème siècle, Alexandra David-Néel est avant tout une femme libre qui fût à la fois journaliste, actrice, cantatrice, écrivaine, féministe, photographe, anarchiste, exploratrice, orientaliste, tibétologue, franc-maçonne et bouddhiste convaincue…
50 ans après sa mort en 1969 à l’âge de 101 ans, elle continue de fasciner les êtres épris de voyages, d’aventures et de liberté par son esprit anticonformiste, par sa farouche indépendance et sa modernité. Elle va marquer son époque où très peu de femmes pouvaient s’échapper seules pour l’Orient et, pour toutes les générations suivantes, elle reste un modèle.

Alexandra David-Néel sur la route du Tibet interdit !
Alexandra David-Néel sur la route du Tibet interdit !

Ses nombreux voyages vont la mener de Ceylan (actuel Sri Lanka) au Sikkim, en passant par le Japon, l’Inde, la Chine, la Corée, la Mongolie et le Tibet… Grâce à ses nombreux ouvrages (récits de voyage, ouvrages érudits sur le bouddhisme et même un roman policier !) elle va influencer et faire rêver plusieurs générations de femmes et d’hommes. Elle va également participer à faire connaître le Tibet et le bouddhisme lamaïste tibétain en Occident. Mais elle est principalement reconnue pour être la première femme occidentale à entrer à Lhassa en 1924, la mystérieuse cité interdite du Tibet !

Louise Eugénie Alexandrine Marie David surnommée Nini, plus connue sous le nom d’Alexandra David-Néel est née à Saint-Mandé près de Paris en 1868 d’un père français ex-instituteur protestant devenu journaliste républicain et d’une mère belge catholique très pieuse. Très tôt sa soif de vagabondage se manifeste, elle fait sa première fugue à 15 ans pour s’enfuir en Hollande et tente de se rendre en Angleterre. Deux ans plus tard, elle récidive cette fois en direction de la Suisse et de l’Italie, en franchissant à pied le col du Saint-Gothard (marche qui préfigure les longs périples à venir ).

À partir de 1868, elle lutte pour la libération des femmes en collaborant au journal féministe autogéré « La Fronde ». Proche du géographe libertaire Elisée Reclus, elle développe progressivement des convictions anarchistes et rédige un essai intitulé « Pour la vie » si contestataire que personne ne veut le publier.
Elle fait une partie de ses études à Londres où, en quête de vérité, elle commence à s’intéresser aux philosophies orientales, elle y apprend le sanscrit et le tibétain. Lors d’un séjour à Paris, ce serait en visitant le musée Guimet que serait née sa vocation d’orientaliste ! A la société de théosophie de Paris, elle étudie l’Hindouisme, les Veda, le Bhagavad-Gitta (écrits fondamentaux de l’Hindouisme)…

Alexandra David-Néel à Tunis en cantatrice!
Alexandra David-Néel à Tunis en cantatrice

En 1891 l’appel de l’Orient l’emporte, elle va entreprendre son premier grand voyage vers l’Asie, d’abord l’île de Ceylan, puis elle gagne les Indes, Maduraï,  Bénarès… avant de rentrer sans un sou en France.

De retour, elle s’adonne de nouveau à son autre passion qui est l’art lyrique ! Elle obtient un prix de chant et elle débute alors une carrière de cantatrice. Pendant plusieurs années, elle va grâce à ce talent acquérir une indépendance financière. Elle va triompher en chantant à l’opéra d’Hanoï, de Paris, d’Athènes…  Son parcours hors du commun la mène à l’opéra de Tunis où elle rencontre son futur époux, Philippe Néel, un dandy fortuné. Ils se marient en 1904, avec l’approbation du père d’Alexandra selon les règles de l’époque.

En 1911 (elle a 43 ans), elle ne peut se résigner à sa vie de femme mariée et annonce à son mari son départ en Inde pour 18 mois afin de poursuivre ses recherches sur le Bouddhisme. Elle ne reviendra que 14 ans plus tard ! Plutôt que de divorcer, il l’incite à ce qu’elle reprenne ses voyages et ne cessera de la soutenir financièrement. Tous deux entretiendront une correspondance jusqu’à la mort de son mari en 1941, avec plus de 3000 lettres échangées.

« Je suis une sauvage mon bien cher, mets-toi cela en tête. Toute la civilisation occidentale me dégoûte. Je n’aime que ma tente, mes chevaux et le désert ». Journal de voyage (t. 1) : Lettres à son mari.

Pendant ses années de recherche et de méditation au Sikkim dans l’Himalaya Indien à plus de 4000 mètres d’altitude, elle va suivre les enseignements au monastère de Lachen de son maitre Bouddhiste, le Gomchen. Elle y obtient le titre de « lampe de sagesse ».

En 1912, elle part faire un pèlerinage à Calcutta avec dans ses bagages de nombreuses photos et plusieurs carnets de notes qui lui serviront plus tard à écrire son œuvre, de là elle continue vers Bénarès et le Népal.

Alexandra David-Néel accompagnée d’Aphur Yongden !
Alexandra David-Néel accompagnée d’Aphur Yongden !

En 1914, de retour au Sikkim dans « la demeure de la grande paix », elle engage un boy âgé de 14 ans nommé Aphur Yongden. Ce jeune serviteur tibétain, qu’elle va rapidement considérer comme son fils (qu’elle finira d’ailleurs par adopter), ne la quittera plus jamais !

Pendant ce séjour dans l’Himalaya Indien, elle réussira même à obtenir une audience avec le 13ème Dalaï-Lama (le prédécesseur de l’actuel Dalaï-Lama) à Kalimpong (Inde), fait exceptionnel pour une Occidentale à cette époque.

Cérémonie au monastère de Ganden au Tibet!
Cérémonie au monastère de Ganden au Tibet!

Sa détermination d’aller vers le « Tibet interdit » et sa mythique capitale Lhassa s’intensifie. C’est depuis longtemps son rêve le plus cher ! Et en 1923 (âgée de 56 ans) bravant l’interdit, elle part à pied vers le toit du monde avec Yongden. Ne pouvant pas atteindre le Tibet directement par l’Inde, car l’administration britannique lui interdit, elle prend des chemins détournés. Elle passe par la Corée, la Mongolie puis la Chine. Elle débute son périple himalayen depuis la région du Yunnan (une province chinoise) jusqu’à Lhassa (qui n’est pas encore une province chinoise !?). Une marche épique, éprouvante et terriblement dangereuse où elle risque à chaque instant au mieux l’expulsion au pire leurs vies !? Son stratagème se fondre dans un groupe de pèlerins bouddhistes en se faisant passer pour une mendiante. Elle vécut ainsi cette rude expérience en évitant les villages, en couchant à la belle étoile et en mendiant sa nourriture comme les pèlerins les plus pauvres du pays.

Potala, palais d'hiver du Dalaï-Lama à Lhassa!
Potala, palais d’hiver du Dalaï-Lama à Lhassa!

« Pendant des jours, nous marchions dans la demi-obscurité d’épaisses forêts vierges, puis, soudain, une éclaircie nous dévoilait des paysages tels qu’on n’en voit qu’en rêve. Pics aigus pointant haut dans le ciel, torrents glacés, cascades géantes dont les eaux congelées accrochaient des draperies scintillantes aux arêtes des rochers, tout un monde fantastique, d’une blancheur aveuglante, surgissait au-dessus de la ligne sombre tracée par les sapins géants. Nous regardions cet extraordinaire spectacle, muets, extasiés, prêts à croire que nous avions atteint les limites du monde des humains et nous trouvions au seuil de celui des génies. »

Enfin en février 1924, Alexandra David-Néel accompagnée d’Aphur Yongden pénètrent à Lhassa en proclamant la phrase rituelle  («  Lha gyalo, Dé Tamtché pham !… Les dieux triomphent, les démons sont vaincus ! « )! Aujourd’hui encore les pèlerins chantent ces mots lorsqu’ils franchissent un col dans les montagnes himalayennes.

Alexandra David-Néel & Aphur Yongden devant le Potala !
Alexandra David-Néel & Aphur Yongden devant le Potala !

Une marche de quatre mois à travers de hautes montagnes himalayennes, un périple clandestin d’environ 2 000 km, un exploit fantastique qui la rendit célèbre dans le monde entier. Ils vont rester 2 mois à Lhassa où ils visitent  la ville sainte, le Potala et les grands monastères bouddhistes lamaïstes environnants : Drépung, Séra, Ganden, Samye… sans y être démasqués, se risquant même à se faire photographier devant le Potala, pour apporter la preuve de leur exploit.

« Je quittai Lhassa aussi paisiblement que j’y étais arrivée sans que personne se fût douté qu’une étrangère y avait vécu au grand jour pendant deux mois ».

Elle finit par retourner en Inde où elle embarque le 6 février 1925 pour l’Europe afin, entre autres, de faire publier ses récits.

Voyage d’une Parisienne à Lhassa » qui parait en 1927 .
Voyage d’une Parisienne à Lhassa » qui parait en 1927 .

De retour en France toujours accompagnée d’Aphur Yongden son fidèle compagnon d’aventures qui va devenir légalement son fils adoptif, elle publie son récit le plus célèbre « Voyage d’une Parisienne à Lhassa » qui parait en 1927 en France et aux États-Unis. C’est un grand succès d’édition qui lui vaut tout de suite une grande célébrité internationale.

Riche et célèbre, en 1928 elle s’installe dans une maison à Digne-les-Bains dans les Alpes de Haute-Provence qu’elle baptise « Samten-Dzongou » (forteresse de la méditation). Elle y écrit plusieurs livres relatant ses différents voyages, entretient son jardin…

Pendant une dizaine d’années, elle continue ses recherches, donne des conférences en France, en Europe et aux États-Unis. Mais la vie d’aventure et l’Asie lui manque et, en 1937 avec son fils, elle repart en Chine en empruntant le Transsibérien. La Seconde Guerre mondiale éclate, elle restera en Chine avec Yongden pendant 9 ans.
En 1946, ils rentrent de nouveau à Digne, son « Himalaya pour lilliputiens » comme elle l’appelle ! Elle continue à écrire beaucoup, elle travaille 16 heures par jour malgré son âge. Lorsque des visiteurs viennent lui demander des conseils, ses réponses sont toujours, parait-il, empreintes de sagesse et d’autorité. Yongden meurt en 1955 et Alexandra se retrouve seule.

Alexandra Davis-Néel dans sa maison à Digne-les-Bains.
Alexandra Davis-Néel dans sa maison à Digne-les-Bains.

À la fin de ses jours, elle fut accompagnée par Marie-Madeleine Peyronnet qu’elle surnomme « la Tortue » qui va s’occuper d’elle et de sa maison pendant une dizaine d’années. Elles ont même comme projet d’effectuer un tour du monde en 4CV ensemble ! Elle va jusqu’à renouveler son passeport à l’âge de 100 ans !

Elle décède peu de temps après, en septembre 1969, à presque 101 ans. Ses cendres et celles de Yongden voguent désormais dans le Gange.

Moines Gelugpa (dit bonnets jaunes).
Moines Gelugpa (dit bonnets jaunes).

Cette voyageuse intrépide à l’esprit libre et doué d’un réel talent d’écriture laisse une œuvre qui ne cesse d’être rééditée. Elle a su transmettre sa passion de l’Orient dont elle fit connaître les coutumes et les religions à de nombreuses générations.

Planète Découverte vous propose d’aller sur les traces d’Alexandra David-Néel en Chine au Tibet et au Népal, et même si le Tibet n’est plus celui d’Alexandra et quelle que soit sa situation géopolitique, le Tibet demeure le Tibet, un pays toujours fabuleux !

Pierre